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Un corps n'est-il qu'un objet ?

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« Discussion : Il semble évident que la place du corps dans la philosophie occidentale a toujours été soit inexistante soit péjorative.

Il s'agissait effectivement pour les Grecs de démontrer que le corps n'était rien sans l'âme et qu'il n'était qu'un obstacle dans la recherche de la vérité.

Le corps était donc l'objet de l'âme.

Cependant, on s'aperçoit avec la psychanalyse, qu'il existe bel et bien une pensée du corps. Par conséquent, si le corps pense il n'est plus objet. Suggestion de plan : Première partie : La tradition et la primauté de l'âme Aristote, La Politique : « Pour nous en tenir à l'être vivant, rappelons nous d'abord qu'il est composé d'une âme et d'un corps, et que de ces deux facteurs, le premier est par nature celui qui commande, et l'autre celui qui est commandé ». Les Grecs ont toujours affirmé qu'il y avait une séparation entre l'âme et le corps.

L'âme est ce qui pense, chaque homme acquiert sa connaissance par le savoir de son âme.

Alors que le corps a une représentation très négative, c'est-à-dire qu'il est montré comme faisant obstacle à l'âme dans la recherche de la vérité : « l'âme ne raisonne jamais mieux que quand elle s'isole le plus complètement en elle-même, en envoyant promener le corps et qu'elle rompt, autant qu'elle peut, tout commerce et tout contact avec lui pour essayer de saisir le réel.

» Platon, Le Phédon. Deuxième partie : Le corps, lieu des passions D'après la tradition, on devrait donc considérer le corps comme une machine prise sous le contrôle de l'âme.

En revanche, il s'opère un véritable déplacement du rôle du corps avec Descartes : les passions viennent du corps est non de l'âme.

Ainsi dans Traité des Passions, il écrit qu'il faut procurer un traitement particulier au corps pour l'empêcher de produire des passions (considérées comme une maladie).

Cela ne veut-il pas dire qu'il faut avoir une nouvelle conception du corps, non plus seulement en tant qu'objet ? Ainsi, à la différence de l'âme, qui pense et qui produit des concepts, la pensée en tant que vie produit des affects, dont les passions, qui sont en vérités des formes d'expressions du corps.

Il ne faut donc pas réduire totalement le corps à une simple machine sous le commandement de l'âme : « Le freudisme, si fameux, est un art d'inventer en chaque homme un animal redoutable, d'après des signes tout à fait ordinaires.

La plus grave erreur est de croire que l'inconscient est un autre Moi ; l'inconscient est une idolâtrie du corps ; pas d'inconvénient à employer le terme d'inconscient : c'est un abrégé du mécanisme ; mais si on le grossit commence l'erreur ; pis c'est une faute.

» Alain, Éléments de philosophie.

Si le corps est capable de s'exprimer par l'inconscient, alors il ne peut pas être uniquement objet.

Car l'objet n'agit ni ne réagit. Troisième partie : Le corps pense Ainsi les passions, les pulsions, toutes ces réactions un peu violentes du corps ne sont que les traductions de sa pensée.

Ce sont ces mêmes réactions que l'on peut appeler affects car elles ne font pas appel à la raison, comme le fait l'âme, mais elles agissent directement sur le corps.

C'est pour cela qu'elles étaient considérées comme des maladies, car cette domination subite du corps sur la raison semblait anormale.

À ce sujet Deleuze a repris Spinoza : « Ce que peut le corps, personne jusqu'à présent ne l'a déterminé.

» Il convient évidemment de situer la problématique dans une conception purement occidentale des choses : les Orientaux ont toujours accordé une attention extrême à ce qui pouvait être le langage du corps et surtout à ce qui nous constituait comme une relation entre matière et spiritualité. "Notre siècle a effacé la ligne de partage du "corps" et de l'"esprit" et voit la vie humaine comme spirituelle et corporelle de part en part, toujours appuyée au corps, toujours intéressée, jusque dans ses modes les plus charnels, au rapport des personnes." MerleauPonty, Signes. La psychanalyse est celle qui va attribuer une importance primordiale à ce que le geste traduit, à ce que la maladie révèle, à ce que le symptôme reflète, et que la parole est incapable d'articuler.

Freud s'est beaucoup amusé à dire qu'il avait infligé à l'homme sa troisième grande blessure narcissique, non seulement ce dernier n'est plus au centre de la terre, ni au centre du monde animal, mais il n'est même pas au centre de lui-même, tenu qu'il le veuille ou non par des désirs qu'aucune pensée consciente n'est apte à traduire. Conclusion : Pour que le corps soit réduit au statut d'objectalité, il faudrait évidemment qu'il se taise ; or, il est non seulement la proie d'un dépérissement constant, qui le conduit invinciblement vers la mort, mais aussi la proie de la maladie, qui doit être interprétée comme symptôme.

En effet, comme dans l'histoire de la poule et de l'œuf, il est délicat de dire par où tout commence, la souffrance qu'est le fait d'exister affaiblit-elle les forces et produit-elle la douleur, ou au contraire la douleur est-elle aussi ce qui entraîne le mal de vivre ? En tout cas rien qui ressemble à l'inerte.. »

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