Aide en Philo

Travailler est-il un obstacle à la liberté ?

Extrait du document

« VOCABULAIRE: OBSTACLE: Ce qui empêche ou retarde une action, une progression ; difficulté, empêchement. Liberté: Contre le sens commun, qui définit la liberté par la possibilité de l'assouvissement des désirs, Kant montre qu'il n'y a de liberté que dans l'autonomie, c'est-à-dire l'obéissance à la loi morale, qui, issue de la raison, assure notre indépendance à l'égard de tout motif extérieur et pathologique. La liberté est alors non pas tant un fait qu'une exigence dont l'homme doit se montrer digne. Travail: Activité de transformation de la nature dans un sens utile à l'homme, en vue de la satisfaction des besoins. Hegel montre que le travail est libérateur, dans la mesure où il permet de s'affranchir de la nature en la dominant et de se discipliner soi-même dans l'effort. Si le travail est vécu comme une contrainte pénible, il n'en est pas moins le moyen par lequel l'homme s'affranchit de la nature et conquiert sa liberté et son humanité .

C'est ce que montre Hegel : en m'apprenant à retarder le moment de la satisfaction de mes désirs, le travail m'oblige à me discipliner. Dans l'effort, l'homme se rend peu à peu maître de lui : il se libère ainsi de la nature en lui (les instincts) en transformant la nature hors de lui.

Faire taire la tyrannie des instincts , n'est-ce pas là précisément être libre, n'estce pas là la marque propre de l'humanité ? Le travail est donc nécessaire en un second sens : sans lui, l'homme ne peut pas réaliser son humanité. Introduction Se fatiguant à la tâche, les hommes rêvent souvent de loisir, de temps libre et éprouvent le travail, dont ils ont besoin pour vivre, comme un poids, une contrainte; on peut se demander s'il en est nécessairement ainsi et si la nécessité de travailler constitue une limitation de la liberté humaine. Nous verrons que, si elle constitue une limitation de la liberté naturelle, la nécessité de travailler peut être une dimension importante de la liberté proprement humaine, à condition de ne pas se transformer en aliénation de l'homme par l'homme. I.

La nécessité de travailler : une limitation de la liberté naturelle... • Une contrainte extérieure. La comparaison entre les peuples d'Océanie et ceux des pays froids montre que l'homme n'éprouve pas spontanément le besoin de travailler mais y est souvent contraint par les difficultés extérieures qui menacent sa vie : climat rude ou nature avare.

D'où, souvent, le sentiment que les peuples favorisés par le climat et la générosité de la nature sont plus heureux et plus libres car ils ne doivent consacrer qu'une très petite partie de leur temps à subvenir à leurs besoins.

Mais allons plus loin, cette nécessité d'être industrieux et travailleur, n'est-elle pas la condition de possibilité de tout développement humain ? • Une contrainte renforcée par la division du travail. La division et la répartition du travail entre les membres de la société, donc le phénomène de spécialisation, sont l'une des premières composantes du lien social et le fondement de l'économie.

On peut également y voir une limitation de la liberté puisque chacun dépend de ses semblables pour que la chaîne de production soit complète, et est contraint de travailler pour disposer de biens à échanger ou d'argent pour payer d'autres biens. Dans la « République », Platon affirme que c'est « l'impuissance ù se trouve chaque homme de se satisfaire à lui-même et le besoin qu'il éprouve d'une multitude de choses.

» (Livre II) qui donne naissance à une cité.

Il y a trois besoins fondamentaux : la nourriture, l'habitation, le vêtement.

A ces trois besoins correspondent trois travailleurs, « le laboureur, le maçon et le tisserand », auxquels « nous pouvons ajouter le cordonnier » par souci de symétrie puisqu'il s'agit d'une reconstruction intellectuelle et non historique.

A partir de là, Platon affirme que deux solutions sont possibles : · Soit ces quatre activités sont confiées à chaque travailleur qui partagera son temps de travail en quatre.

C'est ce qui se passe dans les communautés agraires « primitives ». · Soit chaque travailleurs se spécialise dans une des quatre activités et y consacre la totalité de son temps de travail.

C'est ce qui existe dans les sociétés actuelles.

C'est ce qu'on appelle la division sociale du travail . D'abord elle correspond à la différence entre les aptitudes naturelles qui rend les hommes complémentaires les uns des autres.

Ensuite la spécialisation dans une activité déterminée y produit une plus grande habileté.

Enfin la spécialisation fait l'économie des pertes de temps qu'occasionne le passage d'un travail à un autre.

De plus il y a pour toute activité une saison.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles