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Tout objet peut-il être une oeuvre d'art ?

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« Si tout est artistique, plus rien ne l'est, il n'y aurait plus de différence entre l'art et le non- art, il n'y aurait plus de chef d'oeuvre.

Ce constat semble une évidence, mais les transformations qu'à subit l'art depuis ces dernières années ne pourrait peuvent être pas nous faire rejeter cette proposition.

L'apparition du design, la production industrielle et la massification de la culture a mis à mal le lien entre l'art et ce qui peut être artistique.

L'art contemporain avec son esprit décalé, sa provocation, sa volonté d'aller aux marges de l'art et du non- art récupère dans son giron des éléments nonartistiques pour en faire sa matière.

Mais en vérité que reste-t-il de beau ? Peut-être rien dans un monde où tout est artistique.

C'est là l'enjeu de ce sujet. 1) L'art contemporain ou la fin de la limite de l'art et du non- art. Les premières oeuvres de Marcel Duchamp qui ont marqué ont été les ready-Made, véritable objet de la vie quotidienne récupérés, et simplement décontextualisées et élevées au rang d'oeuvre d'art.

Un porte-bouteille, une roue de vélo, un bidet.

On peut imaginer que par là s'amorce une rupture avec toute définition traditionnelle de l'art, de l'art conçu comme un objet, un artefact conçu des mains de l'artiste, de l'art comme création.

La récupération amorcée par les Nouveaux Réalistes et dans un forme différente par le pop art laisse imaginer que tout peut rentrer dans le domaine de l'art, qu'il n'y plus de critère discriminant pour rejeter une oeuvre hors de l'art.

Des artistes comme Arman, César reprennent des éléments de la vie quotidienne dans des compressions, des réarrangements avec notamment des poubelles, des déchets, des voitures.

Le pop art par le biais de Wahrol fait rentrer des boites de conserve, d'emballage dans le domaine de l'art. Aussi, c'est le regard de l'artiste qui fait d'un objet quelque chose d'artistique, qu'il lui donne une signification.

Ainsi n'importe quel objet vu par un photographe peut devenir artistique, comme chacun selon Wahrol peut avoir son quart d'heure de célébrité.

Tout est nivelé, il n'y a plus de supériorité de objets sur les autres au risque de l'insignifiance. 2) L'art occupe tous les domaines de la vie. Aucun produit qui sort de nos jours de l'industrie n'est pas entièrement dépourvu d'intention artistique.

Le design a « artialisé » les procédés de l'industrie pour la rendre plus acceptable aux yeux de ceux qui en font usage.

Les arts décoratifs ont toujours eu ce but.

Aussi la nature peut être artistique car elle est le lieu de la beauté.

La façon dont on voit le paysage est vu dépend de nos acquis culturel, Alain Roger dans son Court traité du paysage montre que nos vision de la natures se fonde sur nos acquis culturels, on peut percevoir de manière artistique des paysages qui ne sont que naturels. Ainsi la montagne Ste- Victoire peinte par Cézanne, n'est plus regardée comme une simple montagne mais elle a acquise une dimension culturelle indéniable.

Cette idée n'est que la continuation d'une esthétique centrée sur la subjectivité, sur le sujet et non sur l'objet depuis Kant et la Critique de la faculté de juger, aussi le critère de la beauté se trouve du côté du sujet, la sensibilité peut se porter sur tout objet que ce soit naturel ou artistique.

Il y a plus de critères mis à part ce qui provoque dans le sujet le sentiment du beau.

Mais notre époque a tendance a recherché plus la sensation esthétique, un plaisir global et non l'oeuvre d'art comme source unique de plaisir esthétique. 3) Un malaise esthétique ? Loin d'entrer dans une vision culturel de la perception du paysage, l'homme actuel ne perçoit plus la nature à travers le prisme de représentations culturelles héritées de la Renaissance ou des Lumières.

A l'heure de la fin de l'art, le sentiment esthétique a triomphé dans un monde vide d'oeuvre d'art.

L'homme actuel recherche l'effet esthétique sans véritablement d'attache ou de support sur lequel appliquer son regard.

Il ne s'agit plus de chercher l'expérience du sublime naturel à partir d'un lieu pittoresque précis, de retourner en quelque sorte en pèlerinage sur des lieux qui ont façonné l'imaginaire culturel mais d'aborder l'ensemble des perceptions de la nature sur un mode esthétique.

Le tourisme de masse, la consommation des biens culturels a entraîné l'appréciation de la nature dans une optique d'une esthétique de la distraction.

La nature a perdu son aura, son lointain, elle ne renvoie plus à un ailleurs, mais au bien-être que l'on peut en retirer ou au délassement du stress que son opposé la ville génère.

L'expérience esthétique est devenue une expérience vivace où l'on se sent bien, elle devient le point de départ d'une pensée hédoniste, d'une redécouverte individualiste de soi au-delà des carcans sociaux.

Le tourisme révèle par là quelque chose de très profond sur la vérité de notre temps.

La nature n'est finalement ornée d'artefacts humains parfois lourds uniquement pour satisfaire ce désir d'expérience esthétique.

Il s'agit de reconquérir une vision de l'art et de la nature qui soit séparées, afin de retrouver la véritable dimension de l'artistique et de l'esthétique.

Il faut retrouver le sens des oeuvres, la mort de l'art contemporain et le design ayant contribué à effacer l'oeuvre en tant que telle. NOTE: LA MORT DE L'ART CHEZ HEGEL Que veut dire Hegel lorsqu'il annonce à la fin de son Esthétique la mort de l'art ? Non pas qu'il n'y aura plus aucun artiste pour créer des oeuvres.

Mais, que l'art n'est plus au centre des préoccupations de notre culture, que ce n'est plus lui qui nous fournit nos valeurs d'existence et la conscience que nous avons d'elles.

L'art est mort en ce sens qu'il n'est plus le support substantiel de l'Esprit.

L'art a perdu sa superbe, sa spiritualité.

Aussi, se réfugie-t-il dans la vacuité du formalisme et du subjectivisme.

L'artiste n'est plus un démiurge mais devient un faiseur. Conclusion. Tout peut être artistique depuis que l'on peut introduire des éléments de la vie quotidienne dans le domaine de l'art, depuis que la subjectivité dirige le goût artistique.

Il suffit d'orienter le regard sur un objet, un paysage pour qu'il devienne artistique.

Les artistes donne le « la » en façonnant le regard que l'on porte sur le monde.

Mais si tout peut être esthétique, rien ne l'est plus.

L'homme moderne a peut être perdu le sens de l'esthétique et de l'artistique en ne cherchant que la sensation.

Il faut retrouver l'oeuvre dans un monde vide d'art.. »

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