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Tous les hommes sont-ils doués de raison ?

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« Introduction Le sujet laisse sous-entendre que certains hommes ne sont pas doués de raison.

Or la caractéristique essentielle de l'être humain est sa faculté rationnelle qui le distingue des autres animaux.

Sur quoi repose la remise en question de notre faculté rationnelle ? Si être doué de raison signifie penser rationnellement et agir raisonnablement, comment se fait-il que les hommes puissent penser de manière irrationnelle et agir de manière déraisonnable ? La présence d'irrationnel en l'homme légitime donc cette interrogation.

Pour autant peut-on nier la possession de la faculté rationnelle à certains individus qui commettent des actes et formulent des pensées contraires à la raison ? En dehors des fous et des enfants qui n'ont pas le plein usage de la raison, des êtres doués de raison peuvent se comporter de manière irrationnelle.

Cela n'est compréhensible que si l'on analyse plus avant la notion de faculté.

Elle doit être comprise en termes de capacité.

L'homme est doué de raison dans la mesure où il lui est possible d'agir et de penser en utilisant sa faculté rationnelle.

La notion de faculté introduit la différence entre l'acte et la puissance.

Mais alors peut-on dire que l'homme est plus ou moins doué de raison en fonction de l'usage qu'il en fait ? Afin de répondre à cette problématique, nous procéderons en trois étapes dont la finalité est de répondre aux questions suivantes : La possibilité d'actes déraisonnables et de pensées irrationnelles remet-elle en cause la faculté rationnelle de l'homme ? L'usage de la raison est-il le même dans la sphère pratique et dans la sphère théorique ? L'homme peut-il perdre la raison ? Première partie : La possibilité d'actes déraisonnables et de pensées irrationnelles remet-elle en cause la faculté rationnelle de l'homme ? L'hypothèse examinée dans cette première partie part de la définition de l'homme, qui l'identifie à un animal raisonnable, pour ensuite aborder la différence entre la puissance et l'acte à l'occasion de l'examen de la faculté rationnelle. La raison est généralement utilisée pour différencier l'homme des autres animaux.

Ainsi Pascal dans les Pensées, révère la faiblesse physique de l'homme pour mieux mettre en évidence sa « noblesse » résidant dans la raison.

« L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant.

Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser : une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer.

Mais, quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien.

» La supériorité de l'homme est rationnelle.

La définition du genre humain met en évidence cette caractéristique essentielle, la capacité de raisonner, de penser, de bien juger, ce qui implique que tous les hommes sont doués de raison.

Doit-on en déduire que tout homme agit et pense conformément à la raison ? Si la définition de l'homme comme être doté de la faculté rationnelle ne fait aucun doute, pour autant tous les hommes doués de raison ne sont pas exempts d'irrationalité.

Comment pouvons-nous comprendre qu'un être raisonnable se comporte de manière irrationnelle ? N'y a-t-il pas là une contradiction dans l'essence même de l'homme ? Pour répondre à cette interrogation il faut définir ce que l'on entend par faculté.

Il s'agit d'une capacité, d'une puissance.

« Il est possible, par exemple, que nous parlions ainsi de « savant », pour qualifier un homme : il est savant, parce que l'homme se range parmi les êtres savants qui détiennent la capacité de science.

» (Aristote, De l'âme, II 5).

Une distinction capitale est faite dans la philosophie aristotélicienne entre ce qui est en acte et ce qui est en puissance.

Quand un homme formule des idées de manière irrationnelle on peut dire qu'il ne fait pas usage de sa raison, autrement dit il possède cette faculté en puissance mais ne l'utilise pas.

Lorsque l'homme, au contraire, use de sa raison, on dit qu'il la possède en acte, il l'actualise.

Cette distinction entre deux formes d'être, « être en puissance » et « être en acte » nous permet de comprendre comment un être doué de raison peut s'égarer dans l'irrationalité quand il ne fait pas usage de sa faculté, celle-ci restant en puissance. L'être humain pourrait-il constamment faire usage de sa raison ? Si l'homme faisait un usage constant de cette faculté, autrement dit si elle était toujours en acte, alors l'homme serait parfait et aucune irrationalité ne serait possible.

Le fait que la faculté rationnelle puisse être en puissance, non actualisée, met en évidence l'imperfection inhérente au genre humain.

Aristote répond de cette manière : « rien de ce qui est humain ne peut être continuellement en acte.

» (Ethique à Nicomaque, X 4, 1175a 4-5) A l'issue de cette première partie nous pouvons affirmer que certes tous les hommes sont doués de raison, mais il dépend d'eux d'actualiser cette faculté.

Une question en découle : l'exercice de la raison influe-t-il sur la nature de cette faculté ? Deuxième partie : L'usage de la raison est-il le même dans la sphère pratique et dans la sphère théorique ? L'hypothèse traitée dans cette partie affirme le rôle de l'exercice de la raison et aborde la fonction déterminante de l'habitude dans la sphère pratique. La théorie platonicienne fonde la possibilité de la science sur la réminiscence.

En ce sens l'homme possède dissimulées en lui toutes les connaissances, il lui suffit de les actualiser par le ressouvenir.

Tel l'esclave qui trouve par lui-même la réponse à une question mathématique posée par Socrate.

« Donc, puisque l'âme est immortelle et qu'elle a vécu plusieurs vies, et qu'elle a vu tout ce qui se passe ici et dans l'Hadès, il n'est rien qu'elle n'ait appris.. »

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