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Thomas Young

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Thomas Young était à la fois homme de science et philosophe. Par l'étendue et la nature de ses préoccupations intellectuelles, par sa manière de s'exprimer, il appartient au XVIIIe siècle, par les découvertes qu'il fit connaître au début du XIXe siècle, il représente un lien entre les savants de son temps et ceux du nôtre. Né près de Taunton, en Angleterre, le 13 juin 1773, d'une famille de Quakers, il doit certainement à l'exemple de ses parents et à l'éducation qu'ils lui donnèrent, une bonne part de la dignité et de la retenue qui le caractérisèrent plus tard. Dès sa première enfance, il se montra exceptionnellement précoce. A deux ans, il lisait couramment, et vers l'âge de quinze ans, il possédait une parfaite connaissance des mathématiques, du grec, du latin, des auteurs classiques anglais et savait aussi un peu l'hébreu. Lorsqu'il entra, à vingt ans, au St-Bartholomew's Hospital, pour y commencer ses études de médecine, il avait ajouté à son bagage intellectuel l'étude des Oeuvres de Newton, de celles de Lavoisier et la grammaire de langues telles que le chaldéen, le syrien, le perse, de même que le commerce des classiques italiens et français. En 1794, il déménagea à l'Université d'Édimbourg, l'année suivante à Göttingen et enfin à Cambridge (1797-1799).

« Thomas Young T h o m a s Y o u n g était à la fois homme de science et philosophe.

Par l'étendue et la nature de ses préoccupations intellectuelles, par sa manière de s'exprimer, il appartient au XVIIIe siècle, par les découvertes qu'il fit connaître au début du XIXe siècle, il représente un lien entre les savants de son temps et ceux du nôtre. Né près d e Taunton, en Angleterre, le 13 juin 1773, d'une famille d e Quakers, il doit certainement à l'exemple d e ses parents et à l'éducation qu'ils lui donnèrent, une bonne part de la dignité et de la retenue qui le caractérisèrent plus tard.

Dès sa première enfance, il s e montra exceptionnellement précoce.

A d e u x ans, il lisait couramment, et vers l'âge d e quinze ans, il possédait une parfaite connaissance des mathématiques, du grec, du latin, des auteurs classiques anglais et savait aussi un peu l'hébreu.

Lorsqu'il entra, à vingt ans, au St-Bartholomew's Hospital, pour y commencer ses études d e médecine, il avait ajouté à son b a g a g e intellectuel l'étude des Oeuvres d e Newton, d e celles d e Lavoisier et la grammaire d e langues telles que le chaldéen, le syrien, le perse, d e m ê m e q u e le commerce des classiques italiens et français.

En 1794, il déménagea à l'Université d'Édimbourg, l'année suivante à Göttingen et enfin à Cambridge (1797-1799). Pendant son séjour à Cambridge, il hérita la petite fortune et la clientèle d'un oncle médecin, et se rendit à l'Emmanuel College, pour y compléter ses études.

A cette époque, la "Royal Institution" venait d'être créée par le comte Rumford ; elle avait pour but de former, à la fois, des artisans et des savants éminents.

Sir Humphrey Davis et Thomas Young y furent chargés d e cours et, par l'intermédiaire de Davy, l'école obtint le patronage royal qui assura son succès.

En tant que professeur, Young était impopulaire, mais ses leçons réunies, publiées en 1807, sont une mine d'informations, attendu qu'elles traitent de la Philosophie naturelle et des Arts mécaniques, à la manière d'une encyclopédie.

Young y anticipe l'Oeuvre de Joule sur la conservation de l'énergie, et y étudie les propriétés élastiques des métaux, démontrant que la force et la tension sont proportionnelles, à condition que la limite de l'élasticité ne soit pas dépassée. C'est peut-être son Oeuvre dans le domaine de l'optique qui valut à Thomas Young la plus grande renommée de savant.

A l'âge de vingt et un ans déjà, il manifesta de l'intérêt pour le mécanisme de l'Oeil.

Il prouva que les muscles ciliaires, agissant sur la circonférence du cristallin, nous donnent le pouvoir d'adaptation, c'est-à-dire la possibilité d e mettre au point des objets à des distances variables.

Il construisit ensuite son "optomètre", un instrument à mesurer la distance focale de son propre Oeil, le diamètre, la longueur de l'axe et la courbure d e la cornée.

Les résultats le surprirent : il constata qu'il souffrait d'astigmatisme, défaut qu'il expliqua par l'inclinaison du cristallin par rapport à l'axe. Enfin, il expliqua la vision colorée et posa les fondements de la théorie qu'allaient développer Helmholtz et Tscherning. Ensuite, Young aborde le problème d e la nature d e la lumière.

A la suite d e Huyghens, il supposa q u e l'énergie d e la lumière se propageait s o u s forme d'ondes et en chercha la preuve dans le p h é n o m è n e d e l'interférence, qui se démontre si commodément au moyen d'un réservoir permettant de produire des ondes.

Lorsque deux séries équivalentes d'ondes se produisent à partir de centres très rapprochés, certains points d e la surface reçoivent d e s impulsions en phase, alors que pour d'autres points, les impulsions sont déphasées.

Les premiers présenteront le déplacement maximum, alors que les derniers ne montreront aucun déplacement de la surface. Il est typique pour le génie de Young qu'il ait trouvé le moyen d'obtenir des résultats analogues pour la lumière.

Les deux sources de lumière doivent être identiques et doivent être obtenues à partir d'une seule source.

Young réalisa la première condition en plaçant, entre son Oeil et une fente étroite éclairée par la lumière du soleil, une fine bande de carton, large d'environ un millimètre, parallèle à la fente. Dans la région ombrée, il remarqua des raies parallèles, noires et lumineuses, à égale distance les unes des autres, raies qu'on appelle franges d'interférence, et les deux sources qui les produisent sont les deux portions égales du faisceau de lumière qui sont de part et d'autre de la bande de carton.

Une autre méthode consistait à placer deux fentes étroites dans un écran opaque, à la place de la bande. Il y a alors u n e expansion lumineuse par chacune des fentes, et l'on voit encore apparaître les franges parallèles.

Si l'on s e sert de lumière bleue, les franges sont plus rapprochées que si l'on utilise la lumière rouge.

En mesurant la distance entre les franges, le Dr Young établit la longueur d'onde de la lumière bleue, et, inversement, de toutes les couleurs du spectre. En outre, il appliqua le principe de l'interférence à l'explication des couleurs des couches minces d'huile éclairées par la lumière blanche et des "anneaux de Newton" que l'on observe lorsqu'une lentille à longue distance focale se trouve placée sur une plaque de verre plane. Rien n'illustra mieux le génie de Young que son calcul de la grandeur approximative des molécules de la matière.

Dans un remarquable essai sur la cohésion, publié en 1805, il rattacha les forces cohésives à celles que met en évidence l'ébullition, ce qui lui permit d'établir une formule établissant u n e corrélation entre ces forces et la tension superficielle.

Sa conclusion était q u e la portée des forces moléculaires s'étend sur un espace dont les dimensions sont un peu inférieures au centième de millimètre.

Cette affirmation a été reprise et étendue par Laplace, encore qu'il ait fallu attendre les méthodes modernes de la recherche atomique pour obtenir des renseignements beaucoup plus étendus sur la structure et la grandeur des molécules. En matière médicale, outre qu'il établit le principe de la "nosologie", il écrivit une Introduction à la littérature médicale du jour et fit Oeuvre de pionnier dans le calcul de l'assurance sur la vie.

Son génie se manifesta d'une manière tout aussi remarquable par sa traduction des hiéroglyphes égyptiens.

Il eut la chance de pouvoir approcher la fameuse pierre de Rosette, portant des inscriptions en grec démotique et un décret, écrit en hiéroglyphes, de Ptolémée V Epiphane, gravé en 195 av.

JC.

Ses conclusions ont été publiées dans l'article "Egypt" de l'Encyclopédie Britannique, mais il les avait exposées, antérieurement, dans sa correspondance avec l'archiduc Jean d'Autriche, en 1816. Brièvement, il montrait que le démotique était, en partie, constitué d'hiéroglyphes adaptés à une écriture rapide ; ensuite, qu'un cadre ou une cartouche y signalaient les noms propres et que les mots y étaient phonétiques.

Il établit que des cercles entouraient les noms des personnages commémorés sur les monuments fondés par eux et non ceux des dieux en l'honneur desquels des monuments avaient été bâtis ; des signes spéciaux indiquaient, en outre, si ces personnages étaient du sexe masculin ou féminin.

A lui seul, il découvrit et appliqua avec succès les hiéroglyphes alphabétiques.

Champollion (1790-1832) formula plus tard le système de grammaire. On peut dire, pour conclure, que les mots gravés sur la statue de Young, dans l'abbaye de Westminster, sont un hommage véridique à son génie remarquable et universel : "Fellow et Foreign Secretary de la Royal Society, membre de l'Institut National de France, un homme également éminent dans presque toutes les branches de la science humaine...

il énonça, le premier, la théorie des ondulations de la lumière et, le premier, pénétra l'obscurité qui, pendant des siècles, avait enveloppé les hiéroglyphes égyptiens.". »

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