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Suis-je responsable de mon bonheur ?

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« Problématique : il n'y a de responsabilité que pour un être libre et conscient.

Ainsi, je ne peux être dit responsable de mon bonheur qu'à la condition d'en être pleinement agent.

Or il existe un certain nombre de facteurs permettant de nuancer cette possibilité : les conditions sociaux-politiques dans lesquelles j'évolue (un régime démocratique ou une dictature), mon corps (qui peut être atteint de maladies), les aléas de la fortune (une tempête qui dévaste ma maison) … Ainsi, on peut demander : qu'est-ce qui, dans le fait d'être heureux, dépend de moi et qu'est-ce qui n'en dépend pas ? Suis-je responsable de mon bonheur ou bien celui-ci tient-il à un don, obtention d'une sorte d'état de grâce dans laquelle je ne suis pour rien? Dans le 1er cas, faut-il alors admettre que, par réciproque, quand je suis malheureux, c'est volontairement et non contre mon gré ?? Mais à l'inverse, tenir le bonheur pour un fait du hasard (une chance), et non comme œuvre de mon propre vouloir, ne m'amènerait-il pas à renoncer à me conduire de sorte que je sois digne du bonheur ? 1- PARCE QUE JE SUIS TOUJOURS ABSOLUMENT LIBRE, ÊTRE HEUREUX NE DÉPEND QUE DE MOI a) Qu'est-ce qu'être responsable ? La responsabilité est indissociable de la notion de liberté.

Répondre de ses actes, par exemple, c'est admettre que les actes en question sont rigoureusement miens : ils ont été commis volontairement ou de plein gré et en pleine conscience.

La liberté s'oppose donc à la contrainte et à l'ignorance (Voir Aristote, Ethique à Nicomaque, livre III, les premiers chapitres). b) Je suis responsable de l'idée que je me fais de mon état Pour le stoïcisme, ce qui paraît être un mal ne l'est que d'un certain point de vue : celui de mes représentations ou idées.

Or les stoïciens soutiennent que nous avons sur elles un pouvoir absolu.

En effet, la douleur ou le malheur n'est pas dans les choses elles-mêmes, mais dans l'idée que nous en avons.

Ainsi la mort peut paraît effrayante, mais elle ne l'était pas pour Socrate.

Du coup, il est possible de ne pas s'en effrayer en travaillant à maîtriser ses passions, c'est-à-dire en tâchant de distinguer toujours ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas ; ce faisant, pour Epictète en particulier, nous saurons toujours à même de vouloir les choses telles qu'elles sont et non telles qu'on voudraient qu'elles soient.

Il faut, en un mot, se réconcilier avec l'être : il n'y a d'imperfection ou de malheur que dans notre pensée. Exemple : je tombe malade : je peux gémir, me plaindre et rajouter du mal au mal ; ou alors, je peux me résigner à la maladie en sachant que me révolter contre elle ne contribuera nullement à ma guérison : « changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde » (Descartes) Par conséquent je suis toujours responsable de mon bonheur dans la mesure où il dépend entièrement de moi d'adhérer pleinement à tout ce qui est (au lieu de m'en affliger et en être malheureux) : le bonheur en tant qu'absence de troubles ne s'obtient que par un travail sur l'origine de ces troubles : les passions qui faussent notre jugement en nous portant à nier l'ordre du monde et sa perfection. Dans la troisième partie du « Discours de la méthode », Descartes affirme qu'une de ses règles d'action est « de tâcher plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs plutôt que l'ordre du monde » (« Fortune » désigne ici le cours changeant de la nature). Pour comprendre cette maxime, qui semble d'un conformisme révoltant, il faut savoir qu'elle fait partie d'une morale « par provision », c'est-à-dire qu'elle ne correspond pas à la morale définitive de Descartes, mais s'intègre à un ensemble de règles provisoires et révisables, dictées par l'urgence de la vie et de l'action, alors même que la raison et la recherche recommandent la prudence. Le « Discours de la méthode » présente la biographie intellectuelle de l'auteur, et les principaux résultats auxquels il est parvenu par une démarche aussi singulière que révolutionnaire.

Afin de parvenir à une certitude absolue et indubitable, Descartes décide de remettre au moins temporairement en cause la totalité de ses opinions.

Pour parvenir « à la connaissance vraie de tout ce qui est utile à la vie », il se voit obligé de rejeter la totalité de ce qu'il avait cru.

Dans les « Méditations », il décrit ainsi son attitude : « Je suppose que toutes les choses que je vois sont fausses ; je me persuade que rien n'a jamais été de tout ce que ma mémoire remplie de songes me représente ; je pense n'avoir aucun sens… ». Il faut comprendre que ce doute est une démarche intellectuelle qui a pour but de détruire le « palais » de l'ancienne métaphysique, qui n'était bâti que « sur du sable et de la boue », pour reconnaître le véritable palais des sciences sur le roc de la certitude. Mais une question nouvelle apparaît : pendant que je détruis mon ancienne demeure, pour en reconstruire une nouvelle, où vais-je loger ? « Car ce n'est pas assez, avant de recommencer à rebâtir le logis où l'on demeure, que de l'abattre […] il faut aussi s'être pourvu de quelque autre où o puisse être logé commodément pendant le temps qu'on y travaillera.

» Pendant que le doute m'oblige à n'admettre aucun principe, comment vais-je vivre, et vivre au milieu des autres, sur quels principes vais-je régler mes actes, moi qui rejette tous les principes ? Sur quels critères vais-je choisir d'agir, pendant que je doute de tout ? La démarche intellectuelle de Descartes l'oblige à être irrésolu en ses jugements, de tout passer au crible du doute, mais « les actions de la vie ne souffrent aucun délai.

». »

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