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SUIS JE RESPONSABLE DE CE QUE JE SUIS?

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« Introduction La question de la responsabilité se pose généralement à propos des actes.

La responsabilité, en effet, peut se définir comme étant la charge qui revient à l'auteur d'un acte volontaire.

Est responsable celui qui doit accepter, voire subir, les conséquences de ses actes – celui qui doit en répondre.

Tant sur le plan moral que le plan pénal, la responsabilité est la conscience d'être l'auteur d'un événement.

Dans un sens légèrement différent, est « responsable » celui qui s'occupe de telle ou telle charge.

Par exemple, si on cherche un financement pour un projet artistique, il faudra aller voir le « responsable » des affaires culturelles. La responsabilité concerne donc ce que l'on a fait, ce que l'on fait, ce que l'on a à faire.

La responsabilité est immédiatement liée à l'action. Est-elle de même liée à l'identité ? Si je peux être considéré comme responsable de ce que je fais, puis-je selon le même principe me considérer comme responsable de ce que je suis ? Le simple fait de poser la question : suis-je responsable de ce que je suis ? (et non pas : est-on responsable de ce que l'on est ?) contribue d'ores et déjà à responsabiliser celui qui se pose la question.

A quel point suis-je impliqué dans mon identité ? Dois-je répondre de mon identité ? « Ce que je suis » regroupe des choses aussi variées que mon caractère, mon physique, ma culture, mais aussi mon passé, mes goûts, ma profession, etc.

Tout ce qui constitue mon identité dépend-il de moi ? Etre responsable de ce que je suis, ce serait, relativement aux définitions de la responsabilité que l'on a données plus haut, être en un certain sens la cause de mon identité.

Pourtant je peux d'emblée affirmer que je ne suis pas responsable d' « être », d'être là, d'être au monde.

Mes parents en sont a priori responsables.

Ne restent-ils pas ensuite responsables de mon caractère ? De même mon entourage, mes relations, mon appartenance sociale, ne deviennent-ils pas responsables de mes goûts, de mes aspirations ? Mes gènes – et donc ceux qui me les ont transmis - ne sont-ils pas responsables de mon apparence physique ? Mon naturel n'est-il pas le fondement de ma personnalité ? Mais en même temps, de même que pour l'action, la responsabilité n'est-elle pas la conséquence de notre liberté ? N'est-ce pas parce que l'on était libre de ne pas commettre un crime que l'on peut alors être coupable de l'avoir réaliser ? Contredire l'idée que nous soyons responsables de ce que l'on est, n'est-ce pas alors remettre en cause l'implication de notre liberté dans ce que l'on est ? A l'inverse, responsables de notre identité, nous pourrions alors en être...

les coupables ? Poser la question de la responsabilité à propos de l'identité, c'est donc interroger, dans notre identité, ce dont nous sommes l'auteur, ce dont nous avons à répondre. La psychologie, la sociologie, la science peuvent nous amener à douter du fait que nous soyons, au fond, responsables de notre identité, responsables de ce que nous sommes. Que répond la philosophie ? Première partie : ce dont je ne suis pas responsable. a) J'appartiens à un groupe social On peut voir dans l'appartenance à un groupe social la raison de refuser la responsabilité de son identité à un individu.

Ma culture, la langue avec laquelle je m'exprime, font partie de mon identité : je n'en suis pas responsable, au sens où il ne dépendait pas de ma volonté de grandir au coeur de telle ou telle culture. On peut donc commencer par pointer l'état de dépendance dans lequel je suis, et détailler le lien entre d'un côté le fait de dépendre d'un groupe, familial et social, et d'un autre côté la non-responsabilité - dans le sens où je ne suis responsable que de ce qui dépend de moi.. »

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