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« Suis-je l'auteur de mes pensées ? »

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1/ l'évidence que mes pensées émanent de moi s'impose spontanément au titre d'un constat

2/ Cependant l'objection d'un inconscient -pulsionnel ou cérébral- ne peut être évacuée : Descartes lui-même admettait un déterminisme cérébral obérant notre pure liberté de sujet pensant ( les passions de l'âme : exemple de la 'petite fille louche' )

3/ Et toutefois pour s'en tenir au débat avec la psychanalyse qui ne reconnaît aucune liberté à l'esprit, est-il si légitime de parler des pensées de l'inconscient comme le font les freudiens ? L'activité des flux psychiques inconscients n'inclut nullement la possibilité de se savoir et encore moins la possibilité de former une idée vraie des choses ( l'inconscient n'est en rien une conscience : pour pouvoir questionner la bizarrerie d'un rêve, il faut être éveillé ! ) Or « penser, c'est savoir ce qu'on pense »

« « Suis-je l'auteur de mes pensées ? » COMPRENDRE LA DEMANDE du libellé : jeter des notes au brouillon 1 - chercher la définition précise de 'auteur ' ( l'étymologie du terme parfois est parlante : je lis dans un dictionnaire que l'auctor des latins est l'instigateur et le garant d'une chose ; il fonde et établit ) 2 - tenter de se donner une caractérisation de départ pour le tenue de 'pensées' ( originalité humaine à préciser ) 3 - ce faisant ne pas perdre de vue qu'il s'agit en ce sujet non de la pensée en général mais de mes pensées a.

donc de quelque chose dont j'ai une expérience intime, par delà les savoirs théoriques 'savants' dont je peux être abreuvé b.

mais voici aussi que s'ouvre un paradoxe : s'il s'agit de mes pensées, pourquoi alors demander si j'en suis l'auteur ? 4 - engager une première réflexion ( aidée de la connaissance du cours ! ) : Qu'en est-il de notre rapport à nos pensées ? livré au hasard (« hasard donne les pensées et hasard les ôte: point d'art pour les conserver ni pour les acquérir » Pascal ) -ou régi par une stricte nécessité déterministe (comme chez Freud) - ou réglé par une libre volonté (« il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir que nos pensées» Descartes) ? Sous la fausse évidence de cette question - mes pensées ne sont elles pas nécessairement miennes ? - une suspicion neuve peut jaillir à présent : que je sois le lieu d'une activité de pensée ne fait pas de ces pensées quelque chose dont je sois nécessairement l'auteur : l'instigateur et le garant.

De fait a) la plupart du temps nous ne pensons pas notre propre pensée mais seulement ce qui se pense autour de nous, le pré-pensé que les médias nous incitent à reproduire en miroir (il est rassurant de penser ce que tout le monde pense !) ; b) En outre les pensées se font par le biais de signes communs dont elles dépendent - sociologues et linguistes voudront souligner la prégnance des ' collectifs ' ; c) Enfin prétendre commander à ses pensées n'est-ce pas occulter l'importance du corps, et, illusoirement, tenir pour négligeable l'activité neuronale ( des milliards de connexions entre des milliards de neurones ) ou, autre horizon conceptuel, l'activité d'un inconscient pulsionnel (« ça pense en moi » nous disent les freudiens ) ? Ainsi, tout bien considéré, l'assurance que je pense, que c'est bien moi qui pense, que ces pensées sont miennes et non celles d'un mécanisme opérateur, de tous et de personne, se révèle n'être peut-être pas si bien fondée que cela. —*PB/ Commencer à ORGANISER la réflexion autours d'ARGUMENTS REPERABLES ET PRECIS ; en venir à dégager un PROBLEME (= un enjeu au sein d'un débat ) Nous parlons spontanément de nos pensées parce que nous avons conscience de celles-ci et pour autan que nous en avons conscience ( tandis que nos rêves nous laissent à une impression d'étrangeté ) : ainsi, penser, n'est-ce pas d'abord et en tout état de cause penser par soi, en procédant de soi, souverainement ? (qui ne pense pas ce qu'il pense se voue bientôt se faire l'esclave de choses extérieures à lui, qui se font en lui, sans lui ); Or la formule sujet m'invite à m'inquiéter du type de maîtrise auquel je puis prétendre, elle suggère la possibilité d'une illusion de transparence et de maîtrise, à tout le moins suggère que je puis n'être pas l'auteur de toutes mes pensées, que certaines de mes pensées m'échappent.

Mais ma conviction première insiste: la conscience que je prends des choses n'est-elle pas le gage d'une autorité de droit toujours permise ? Et l'exercice de cette autorité n'est-elle pas d'ailleurs exigible chez qui prétend s'inscrire dans un registre proprement humain ? ( penser, en tant que sujet de sa pensée est le privilège de l'homme, ce par quoi il est une personne, un être moral doué d'une dignité essentielle). Mais comment puis je revendiquer cette autorité si je dois raisonnablement admettre n'être pas entièrement transparent à moi-même ? Il s'agira de tenter de surmonter cette aporie -qui n'est peut-être qu'apparente- par une analyse plus poussée des éléments qui la composent. NB : il est artificiel de présenter un plan avant même l'analyse : vous devez présenter un problème, non un 'plan'; c'est le problème qui est programmatique et il est préférable aux annonces creuses, type « d'abord on verra, puis on verra...» CI CORPS DU DEVOIR : De quelques éléments d'ANALYSE à la conclusion [ on choisira de suivre ici une orientation `cartésienne' - mais rien n'esi6bligé, seule la cohérence du devoir est exigée A quoi reconnaît-on une pensée authentique finalement ? 1/ l'évidence que mes pensées émanent de moi s'impose spontanément au titre d'un constat 2/ Cependant l'objection d'un inconscient -pulsionnel ou cérébral- ne peut être évacuée : Descartes lui-même admettait un déterminisme cérébral obérant notre pure liberté de sujet pensant ( les passions de l'âme : exemple de la 'petite fille louche' ) 3/ Et toutefois pour s'en tenir au débat avec la psychanalyse qui ne reconnaît aucune liberté à l'esprit, est-il si légitime de parler des pensées de l'inconscient comme le font les freudiens ? L'activité des flux psychiques inconscients n'inclut nullement la possibilité de se savoir et encore moins la possibilité de former une idée vraie des. »

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