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Suffit il d'être informé pour comprendre ?

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« Suffit il d'être informé pour comprendre? Analyse du sujet : Information/Être Informé : L'information c'est le récit que le journaliste, le témoin et le policier mettent à disposition de mon intellect pour comprendre ce qui s'est passé.

Chaque information distingue au moins deux sujets : celui qui la fait et celui qui la reçoit.

Être informé c'est donc recevoir d'un autre la compréhension qu'il a d'une question, voir recevoir de plusieurs autres la compréhension qu'ils ont de la même question. Comprendre : En un premier sens, s'approprier (l'espèce humaine comprend tous les hommes particuliers).

En un second sens plus intellectuel, comprendre c'est connaître en profondeur, posséder mais par son esprit (je comprend le monde qui m'entoure).

Ainsi, comprendre c'est être capable de tenir un discours rationnel, mesuré et critique sur les choses.

C'est donc en maîtriser rationnellement les implications, en voir les enjeux, et être capable de les expliquer et de participer à un débat quitte à revoir, à l'issue de celui-ci, la compréhension que l'on avait de sa question. Problématisation : Nous nous interrogeons sur l'information et son rapport à la compréhension.

Suffit-il d'être informé pour comprendre ? Si comprendre c'est, en soi, connaître les choses, le monde et soi même, être informé sur ces choses, ne semble-t-il pas suffire pour les comprendre ? Pour autant, à l'heure des nouvelles technologies, peut on dire que les hommes dans l'ensemble comprennent mieux le monde qui les entoure parce qu'ils sont mieux informés sur lui ? Cette thèse semble difficile à admettre, car si en effet l'internaute, par exemple, croule sous l'information, il n'en reste pas moins que pour la faire sienne, il doit toujours chercher à la comprendre pour lui-même, l'intérioriser, la critiquer, et la compléter.

Ne serait-ce alors que être informé ne suffit pas à comprendre ? Comprendre en effet, c'est être capable de maîtriser, d'expliquer de rendre saillant les enjeux et les problèmes que pose une question.

Nul doute que pour se faire il faut s'informer mais est-ce suffisant ? Ne faut-il pas également confronter les informations, les mettre en question, bref, les critiquer, les penser soi-même, les unes par rapport aux autres ? Comment dès lors comprendre le rapport de l'information à la compréhension, et à la pensée ? C'est ce que nous essaierons d'approfondir en dernier lieu. Proposition de plan : 1 .

Être informé sur les choses, en première analyse, semble suffire à les comprendre. a) Comprendre c'est en apparence être capable d'avoir une opinion sur les choses.

Être capable d'en discuter. b) Être informé c'est justement, avoir eu connaissance de l'explication apporté à tel ou tel sujet par quelqu'un qui a cherché à le comprendre. c) On est toujours informé par quelqu'un ou quelque chose, un journaliste ou un ami, mais ce terme embrasse une signification trop vague pour être semble-t-il identifié à celui de comprendre. Problème : Mais l'information en tant qu'elle est reçue ne peut suffire pour comprendre les choses en profondeur.

Dans ce cas on livre sa compréhension à l'opinion d'un autre. Transition : Être informé ne serait-il pas dans ce cas insuffisant pour comprendre ? 2 .

Comprendre ce n'est pas être capable de réutiliser l'opinion d'un autre sur un sujet donné. a) La compréhension est une activité.

Comprendre c'est détenir et rechercher donc, la vérité sur tel ou tel sujet. b) La vérité ne peut être reconnue par les entendements finis qu'au prix d'un effort de leur part : la recherche de la vérité.

Elle ne doit pas simplement être donnée mais elle doit être construite par l'enchaînement logique et rationnel dans un discours sur les choses.

Comprendre c'est donc être capable d'expliquer, de démontrer la vérité de son explication. c) La compréhension exige donc la profondeur et pas la superficialité de l'opinion qui, rappelons le, est l'affirmation comme vérité d'une proposition non démontrée.

Comprendre ne peut donc se résumer à recevoir l'opinion d'un autre, à simplement être informé. Problème : Recevoir l'opinion d'un autre c'est se donner les moyens de la critiquer, de la confronter avec d'autres opinions et de juger soi de leur valeur de vérité. Transition : Ne faudrait-il alors envisager un autre mode de l'information : non plus recevoir de l'information, « être informé » mais construire de l'information, de la compréhension, « s'informer » soi, activement ? 3 .

Être informé ne suffit pas pour comprendre, ce qu'il faut c'est s'informer soi-même activement. a) L'exemple d'Internet est la meilleur preuve, l'information y grouille littéralement, mais sans que ces informations soient soumise à un code de déontologie journalistique ou autre.

Tout le monde s'autoproclame journaliste de terrain, témoin d'une catastrophe.

Si cette diversité des sources d'informations est un bien, il ne faut pas perdre de vue que ces informations ne sont pas fiables, pas recoupées, pas vérifiées. b) Cette affluence d'informations de toutes provenances demande donc une vigilance accrue de celui qui veut s'informer par lui même.

Elle le place en face de sa responsabilité, que veut on dans l'information, hériter de l'opinion d'un autre ou savoir soi ce qui s'est passé ? c) Dès lors celui qui veut s'informer activement doit comparer les versions des témoignages, des articles, les confronter entre eux, essayer de les recouper, faire attention à la nature des sources qu'il utilise.

Pour être vaguement informé il suffit de lire le premier « blog » venu, mais pour comprendre il faut en lire plusieurs, mieux lire plusieurs journaux, et réfléchir aux différences de traitement du même sujet, aux implications politiques de tel ou tel traitement.

Ainsi l'on comprend et l'on s'informe.

Être informé c'est être l'esclave de l'opinion d'un autre, s'informer c'est s'en libérer, se forger à la force de sa raison la sienne propre.

C'est un travail pénible mais c'est le travail nécessaire de tout homme qui se dit libre.. »

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