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Suffit-il de savoir pour philosopher ?

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« « Ce que je sais c'est que je ne sais rien », le célèbre mot de Socrate est autant une affirmation fondamentale de la philosophie qu'une opposition à la pratique philosophique le précédant.

La question de savoir s'il suffit de savoir pour philosopher est d'une structure analogue à celle du sophisme du chauve, figure sophistique énoncée par Eubulide de Milet (Mégariques).

Si l'on ôte un cheveu d'une tête, celle-ci devient-elle chauve ? Si non, alors on admet qu'un cheveu ne fait pas la différence, et on peut tous les ôter un par un, sans que la tête ne devienne chauve… Ce sophisme montre l'impossibilité d'analyser des notions qualitatives en termes quantitatifs.

Ce que l'on nomme savoir est un ensemble de connaissances tirées de l'apprentissage ou de l'expérience.

Peut-il être efficacement quantifié ? Comment le définir « suffisant » à philosopher, sans qu'il y ait besoin d'autre chose ? L'exercice de la philosophie, enfin, est-il réellement subordonné à une acquisition de savoir ? I.

Savoir est-il nécessaire ? - Les adultes jalousent secrètement la naïveté et l'émerveillement de l'enfant devant chaque chose.

A bien des égards, le savoir peut sembler un handicap : constitué de préjugés, de concepts reçus sans examen, de coutumes et d'habitudes, il est fondamentalement mal assuré.

Pour mener à bien le projet philosophique, on connaît le mot de Socrate, et l'attitude de Descartes qui « feint » de ne plus rien savoir (Méditations Métaphysiques). - Evidemment, savoir nous aide à penser, car cela nous fournit des objets de comparaison, des illustrations,… Mais l'érudition, comme la tentation encyclopédique, sont des quantités de savoir, numériquement fondées, et constituent en dernière instance un bagage consistant, mais encombrant. - Le savoir, pour s'exprimer pleinement, doit être systématisé.

C'est-à-dire que le savoir est structuré par une logique de l'esprit, et c'est ce dernier, dans l'exercice de ses facultés, qui définit réellement le savoir.

Il y a une structure préliminaire à tout savoir, une faculté de connaissance. II.

La philosophie est un préliminaire au savoir - Il n'y a pas de théorie valable sans son exercice pratique.

Il en va de même pour le savoir, qui pour être vrai doit être démontré dans un « savoir-faire ».

Le dialogue socratique et l'exercice méditatif cartésien sont à la philosophie ce qu'est la pratique de la poterie à celui qui « sait » la poterie.

Le savoir doit être institué en un discours et une pratique, ce qui nécessite une préparation, en amont, de la faculté de connaissance. - Afin de ne pas céder aux illusions et aux jeux malicieux de l'esprit (« je supposerai donc qu'il y a, non point un vrai Dieu, qui est la souveraine source de vérité, mais un certain mauvais génie, non moins rusé et trompeur que puissant qui a employé toute son industrie à me tromper.

» (Méditations Métaphysiques, 1, Descartes), il faut définir une méthode, un processus de connaissance, à même de garantir un maximum de savoirs certains.

On relira les différentes étapes du doute systématique et hyperbolique: LA VÉRITÉ ET LE DOUTE "Pour examiner la vérité il est besoin une fois en sa vie, de mettre toutes choses en doute autant qu'il se peut." Descartes Comment puis-je savoir que ce que je pense est vrai ? Je crois détenir des preuves. Pour approcher de la vérité de l'être, une réflexion sur le savoir semble le meilleur moyen.

En soumettant son entendement à l'expérience du doute hyperbolique, c'est-àdire en suspendant son jugement sur l'ensemble de ses perceptions, sur l'existence même de ses sens, Descartes est conduit à découvrir un critère certain de la connaissance. Cette phrase (« Je pense donc je suis ») apparaît au début de la quatrième partie du « Discours de la méthode », qui présente rapidement la métaphysique de Descartes. On a donc tort de dire « Cogito ergo sum », puisque ce texte est le premier ouvrage philosophique important écrit en français. Pour bien comprendre cette citation, il est nécessaire de restituer le contexte dans lequel elle s'insère.

Le « Discours de la méthode » présente l'autobiographie intellectuelle de Descartes, qui se fait le porte-parole de sa génération.

Descartes y décrit une véritable crise de l'éducation, laquelle ne tient pas ses promesses ; faire « acquérir une connaissance claire & assurée de tout ce qui est utile à la vie ». En fait, Descartes est le contemporain & le promoteur d'une véritable révolution scientifique, inaugurée par Galilée, qui remet en cause tous les fondements du savoir et fait de la Terre, jusqu'ici considérée comme le centre d'un univers fini, une planète comme les autres.

L'homme est désormais jeté dans un univers infini, sans repère fixe dans la nature, en proie au doute sur sa place et sa fonction dans un univers livré aux lois de la mécanique.

Or,. »

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