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Suffit-il de parler la même langue pour se comprendre ?

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« Analyse du sujet : Il s'agit ici de s'interroger sur le langage.

Suffit-il de parler la même langue pour se comprendre, autrement dit, estce que le fait d'utiliser une langue commune est suffisant pour s'entendre, se comprendre et communiquer.

Au demeurant, on peut le supposer dans la mesure où l'utilisation d'une langue commune apparaît comme la condition sine qua non de toute communication.

Toutefois, vous devez aller plus loin que cette évidence première dans votre analyse en montrant que, de façon tout à fait paradoxale, l'usage d'une langue commune n'est qu'une condition d'ordre " technique " si l'on peut dire.

Comprendre l'autre, ce n'est pas simplement saisir le sens de ce qu'il me dit, c'est aussi me mettre au même niveau que lui, ou plus précisément, tenter de faire en sorte que nous soyons chacun au niveau de la raison.

Par ailleurs, il faut reconnaître qu'une dimension de l'autre nous échappe nécessairement et ce, quelle que soit la qualité de la langue que nous parlons...

Pensez à questionner les limites du langage, à parler de l'indicible, de l'ineffable par exemple.

Enfin, on peut aussi parler une langue commune et cependant ne pas se comprendre : si l'un des interlocuteurs utilise le discours en le mettant au service d'autre chose que la vérité, la compréhension n'est plus réellement possible et un écart se creuse.

A cet égard, pensez par exemple à l'opposition entre le discours philosophique et le discours sophistique. La formulation « suffit-il » implique de se demander si le partage d'une langue est une condition suffisante (c'est à dire qu'à elle seule elle permet) pour se comprendre.

Ne faut-il pas autre chose ? Il faudra analyser ce qu'est exactement la langue et ce que sa définition implique, ensuite nous nous pencherons sur ses limites.

Enfin, nous verrons que si la langue est un outil précieux pour communiquer, elle n'est néanmoins qu'un outil parmi de nombreux autres. Proposition de plan : I ] Le partage de la langue est une condition nécessaire à la communication : a) Langage animal et langage humain Par langage, on entendra l'aptitude de l'homme à communiquer au moyen de systèmes de signes ; on prend acte ici d'un véritable fait anthropologique sur lequel les philosophes (Aristote au premier chef) ont fondé la spécificité du vivant qu'est l'homme.

Bien sûr, tous les animaux communiquent mais aucun ne dispose pour cela d'un système aussi complexe, aussi différencié et aussi puissant que le langage verbal articulé, qui semble être l'apanage de l'homme. Cf.

travaux de Benveniste (« langage animal » = signaux, langage humain = signe, riches en significations, seul l'homme signifie des symboles). Ainsi défini cependant, le langage ne nomme encore qu'une aptitude. b) langage et langue Pour le linguiste, la langue est un système de signes, organisé selon certains principes de structure dont on peut dégager des principes.

Nous ne pouvons pas nous en tenir là.

Parler ne se réduit pas à proférer des phrases correctes dans une langue donnée ; c'est encore, et c'est surtout, parvenir par là à dire quelque chose à quelqu'un, à propos du monde.

Car la langue n'est instrument de communication que si (et pour autant que) elle nous permet de nous entendre sur un monde minimalement commun. c) langue et parole La langue est donc support de paroles.

Il nous faut abandonner un point de vus purement sémiotique pour expliquer la langue.

La langue sert avant tout à dire quelque chose à quelqu'un. transition : il ne suffit cependant pas de recevoir une information pour la comprendre.

un auditoire peut entendre la même explication et certains comprendront, d'autres pas. II ] Cependant, communication n'est pas compréhension : a) la langue n'est jamais exactement la même pour tous : Si codes et contextes (sociaux, d'époque, d'âge, de culture...) doivent certes être minimalement communs pour que la communication soit simplement possible, reste qu'ils ne sont (et le plus souvent ne demeurent) que partiellement communs.

Les principaux problèmes de compréhension pourraient même venir de la langue elle-même ! b) les limites de la langue Il nous faut ici reconnaître que le langage n'est pas un instrument transparent mais le lieu où s'élabore la possibilité d'une communication entre nous, nos semblables et la réalité que nous partageons. Le langage ne permet pas de tout dire.. »

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