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Spinoza, « L'homme n'est pas un empire dans un empire »

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« VOCABULAIRE SPINOZISTE Liberté: elle n’est pas un acte de la volonté qui n’est qu’une faculté (entité abstraite, en fait inexistante).

La liberté concrète est l’autonomie d’un individu, atteinte lorsque ses actions ne résultent que de causes internes (celles qui résultent de l’essence même de cet individu, c’est-à-dire de son Désir). Homme: réalité singulière, contingente, constituée par un corps et par l’idée de ce corps (esprit humain). L’existence d’un homme n’est pas logiquement nécessaire mais elle résulte du système des causes naturelles. Indications générales Baruch Spinoza (1632-1677), lecteur et commentateur critique de Descartes, est lui aussi un représentant du rationalisme du xviie siècle.

Dans son grand livre L'Éthique (1675), il adopte «la méthode des géomètres» (more geometrico) pour exposer ses idées: comme un mathématicien il pose donc des définitions, d'où il déduit des propositions qu'il démontre à chaque fois à partir de ce qu'il a déjà établi auparavant.

Il développe ainsi un système où il traite d'abord de la nature de Dieu et du monde (qui pour lui ne font qu'un: Deus sive Natura), pour aller jusqu'à la nature de l'homme et la question de la liberté.

Sa théorie de la liberté est directement une critique de Descartes. Citation «Ceux qui ont écrit sur les affections et la conduite de la vie humaine semblent, pour la plupart, traiter non des choses naturelles qui suivent les lois communes de la nature mais des choses qui sont hors de la nature.

En vérité, on dirait qu'ils conçoivent l'homme dans la nature comme un empire dans un empire.

Ils croient en effet que l'homme trouble l'ordre de la nature plutôt qu'il ne le suit, qu'il a sur ses propres actions un pouvoir absolu et ne tire que de lui-même sa détermination».

(Éthique, 1675, III, introduction.) Explication Le texte de Spinoza est une critique de la notion de libre arbitre.

Chez Descartes, en effet, l'homme a une volonté infinie, c'est-à-dire que son âme peut échapper aux influences du corps, et qu'il est donc le point de départ absolu de ses propres actions [voir notion «le sujet»: «Descartes et la philosophie du sujet»].

Contre cette conception, Spinoza soutient que l'âme n'est pas moins déterminée que le corps et qu'elle est elle aussi soumise à une s causalité.

La notion de liberté ne peut donc jamais être pensée pour Spinoza comme un absolu.

[Voir dissertation n° 1.] Exemple d'utilisation Cette citation de Spinoza est une référence classique pour affirmer une conception déterministe du monde: tout a une cause pour Spinoza, et les mouvements de l'âme n'échappent pas à cette règle.

Nous sommes mus par nos désirs, qui eux-mêmes naissent de la manière dont nous imaginons les choses.

Le libre arbitre n'est donc qu'une illusion, qui vient du fait que la conscience se croit fermée sur elle-même et se prend donc pour le seul point de départ possible de ses représentations, sans comprendre ce qui la détermine. SUJET TYPE: Agir spontanément est-ce agir librement? Contresens à ne pas commettre Il ne s'agit pas de dire que, pour Spinoza, la liberté n'existe pas.

Au contraire, la cinquième et dernière partie de l'Éthique s'intitule: «De la puissance de l'entendement, ou de la liberté de l'homme».

Mais comment penser à la fois le déterminisme et la liberté? [Voir notion «la liberté ».] La réponse de Spinoza est la suivante: on ne peut pas être absolument libre, mais on peut être plus ou moins libre selon que l'on se représente plus ou moins adéquatement les causes qui nous déterminent.

L'homme qui vit uniquement au gré des peurs et des espoirs nés de son imagination est complètement aliéné; celui qui vit dans la connaissance rationnelle des causes qui le déterminent peut modifier l'influence que celles-ci ont sur lui, et s'inscrire dans d'autres chaînes causales, dont il a une conscience plus claire et qui, par là même, lui donnent plus de joie.. »

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