Aide en Philo

Sciences & Techniques: Le téléphone

Extrait du document

Converser avec un ami qui gîte à Toulouse quand on est soi-même à Wattrelos est d'une grande banalité. Il reste tout de même à savoir comment les paroles réconfortantes qu'on lui adresse devant une poignée de plastique blanc liée à un fil entortillé peuvent lui parvenir de manière quasi instantanée à 1 000 km de là. Au stade de développement qu'elles ont atteint aujourd'hui, les télécommunications nous apparaissent comme quelque chose de si naturel qu'on se demande comment personne n'y avait pensé avant. En vérité, tous les esprits inventifs avaient médité le sujet, et le tuyau acoustique était connu des Grecs ; mais il manquait de portée et, en fait, ce qui faisait défaut, c'était le transport d'énergie à longue distance - toute parole est une agitation de l'air, et cette agitation correspond à un petit paquet d'énergie qu'il faut faire voyager loin si l'on veut atteindre un correspondant qui est hors de portée de voix.

« Sciences & Techniques: Le téléphone Converser avec un ami qui gîte à Toulouse quand on est soi-même à Wattrelos est d'une grande banalité.

Il reste tout de même à savoir comment les paroles réconfortantes qu'on lui adresse devant une poignée de plastique blanc liée à un fil entortillé peuvent lui parvenir de manière quasi instantanée à 1 000 km de là. Au stade de développement qu'elles ont atteint aujourd'hui, les télécommunications nous apparaissent comme quelque chose de si naturel qu'on se demande comment personne n'y avait pensé avant.

En vérité, tous les esprits inventifs avaient médité le sujet, et le tuyau acoustique était connu des Grecs ; mais il manquait de portée et, en fait, ce qui faisait défaut, c'était le transport d'énergie à longue distance - toute parole est une agitation de l'air, et cette agitation correspond à un petit paquet d'énergie qu'il faut faire voyager loin si l'on veut atteindre un correspondant qui est hors de portée de voix. Ce transport d'énergie à longue distance ne fut possible qu'avec l'électricité.

Certes, il y eut le télégraphe optique et les sémaphores, qui visualisaient les codes du morse ; encore doit-on rappeler qu'ils faisaient appel à la vue, donc à la lumière, donc au transport d'énergie par ondes électromagnétiques.

Mais, pour maîtriser ces ondes, il fallait pouvoir contrôler leur émission et connaître les circuits oscillants ; là encore, ce ne fut chose faite qu'avec l'expérimentation sur des montages électriques. Du jour où l'on sut lancer un courant sur un fil et le détecter à l'arrivée, même quand la distance entre le départ et la réception se comptait en kilomètres, l'ère des télécommunications pouvait commencer.

La première étape fut franchie en 1861 par l'Allemand Philipp Reis, qui réussit à transmettre, électriquement et à distance, une mélodie au moyen d'un montage expérimental qu'il dénomma Telephon - par emprunt au grec : têle, loin, et phônê, voix. Il avait donc inventé et le nom et l'appareil.

Celui-ci comportait un émetteur, composé d'une fine membrane à laquelle était fixé un fil de platine reposant sur une tête de platine réglable, et un récepteur constitué d'un fil d'acier enroulé pour faire un électro-aimant et fixé sur une caisse de résonance ; émetteur et récepteur étaient montés en série avec une batterie.

On avait donc là, comme nous le verrons plus loin, les deux ingrédients du téléphone actuel : le microphone à résistance variable et l'écouteur à bobine mobile. Bien entendu, l'invention en était encore à un stade rudimentaire : s'il était possible de diffuser quelques sons musicaux, la parole restait difficilement reconnaissable.

Une copie du montage fut présentée aux Etats-Unis où elle retint l'attention d'un professeur de physiologie vocale de l'université de Boston, Alexander Graham Bell.

En plus de ses cours, celui-ci se consacrait aux questions relatives à l'électricité et à l'acoustique. Son but était d'ailleurs infiniment respectable : il voulait aider les sourds - sa propre femme avait une mauvaise ouïe.

Il étudiait donc les moyens de reproduire les sons articulés et essayait de les transmettre électriquement.

Il y parvint en 1875, avec un montage un peu différent de celui de Reis : microphone et récepteur étaient tous deux électrodynamiques.

La portée restait faible, et elle ne fut grandement augmentée que le jour où l'Anglais Hughes inventa un microphone à résistance variable, comme celui de Reis, mais beaucoup plus sensible. Toutefois, le principe du téléphone reste toujours le même : convertir les ondes sonores en ondes électriques.

En pratique, les ondes sonores n'étant qu'une succession de pressions et de dépressions, donc d'oscillations des molécules de l'air, il va falloir transformer un mouvement en courant électrique.

Or, cela, on sait le faire depuis la découverte de l'électromagnétisme : quand un aimant est déplacé devant une bobine, il engendre un courant dans le fil de cette bobine. D'une manière plus générale, tout conducteur plongé dans un champ magnétique variable est le siège d'un courant également variable.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles