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Saint Thomas d'Aquin et le primat de la théologie

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La théologie peut recevoir quelque chose des disciplines philosophiques, non qu'elle en ait nécessairement besoin, mais afin de rendre plus clair ce qu'elle exprime. En effet, elle ne reçoit pas ses principes des autres sciences, mais directement de Dieu par la révélation. Elle ne fait pas appel aux autres sciences comme si elle leur était subordonnée, elle les utilise comme si elles étaient à son service. C'est en partant des connaissances obtenues par la raison naturelle, principe des autres sciences, que notre intellect se trouve plus aisément conduit, et comme par la main, vers les connaissances qui dépassent la raison et forment l'objet de la théologie. Saint Thomas d'Aquin


« La théologie peut recevoir quelque chose des disciplines philosophiques, non qu'elle en ait nécessairement besoin, mais afin de rendre plus clair ce qu'elle exprime.

En effet, elle ne reçoit pas ses principes des autres sciences, mais directement de Dieu par la révélation.

Elle ne fait pas appel aux autres sciences comme si elle leur était subordonnée, elle les utilise comme si elles étaient à son service.

C'est en partant des connaissances obtenues par la raison naturelle, principe des autres sciences, que notre intellect se trouve plus aisément conduit, et comme par la main, vers les connaissances qui dépassent la raison et forment l'objet de la théologie. Saint Thomas d'Aquin est l'une des figures les plus importantes de la pensée théologique chrétienne.

S'inspirant à la fois de la leçon des Pères de l'Église et d'Aristote, il construit une doctrine qui, tout en affirmant le primat absolu de la foi, reconnaît déjà cependant une certaine autonomie à la raison. Problématique. Les pouvoirs de la raison sont limités, alors que la vérité chrétienne a été révélée par Dieu aux hommes.

A partir de ce postulat, ou de cet acte de foi, il est logique de reconnaître le primat de la théologie sur les autres savoirs. Enjeux. Pour Saint Thomas d'Aquin, tous les savoirs sont par nature subalternes, ce qui dès lors interdit à la raison toute velléité d'émancipation.

On reconnaît ici la logique de toute pensée religieuse. Introduction : Ce texte de Saint Thomas d’Aquin a pour l’objet l’étude de la distinction entre la théologie et les disciplines philosophiques.

Il s’agit alors comprendre leurs rapports de subsidiarité ou non, les relations qu’elles peuvent avoir est entretenir.

L’enjeu est de taille pour Saint Thomas dans la mesure où il s’agit d’établir le rapport hiérarchique entre ces deux domaines et de comprendre la place de la métaphysique et de la théologie au sein de l’édifice des sciences.

Ainsi on peut articuler ce petit texte en trois moments : la définition du rapport entre la théologie et les disciplines philosophiques (1ère partie : première phrase), son explicitation (2nd partie : de « En effet, elle ne reçoit pas ses principes des autres sciences » à « comme si elles étaient à son service ») et enfin la transcendance et l’élan métaphysique (3 ème partie : dernière phrase).

C’est suivant ces trois moments que nous entendons rendre compte du texte. I – Théologie et philosophie a) Thomas d’Aquin, dans cette première phrase de l’extrait nous invite à préciser la distinction entre la théologie et les disciplines philosophiques.

Ainsi, la théologie se distingue de certaines dernières dans la mesure où elles ne sont nécessaires à la théologie.

En tant que l’étude de l’Etre en tant qu’Etre si l’on reprend l’origine aristotélicienne de la réflexion de Saint Thomas, ou de Dieu – ce qui nous permet de voir tout le métissage à l’œuvre entre la tradition chrétienne de Thomas d’Aquin et la philosophie aristotélicienne – la théologie n’a pas objet la philosophie ou ce qui s’y rapporte.

Ainsi elle n’en n’a pas nécessairement besoin.

La formulation est ici d’une importance capitale.

Dire qu’il n’y a pas un lien nécessaire c’est évoquer l’autonomie et l’indépendance de la théologie vis-à-vis des disciplines philosophiques mais ne pas en exclure un lien possible ou du moins une aide. b) Avant de poursuivre plus avant, il est essentiel de bien saisir ce que Thomas d’Aquin a en vue lorsqu’il par de « disciplines philosophiques ».

En effet, ce que Saint Thomas a en vue lorsqu’il parle de philosophie au pluriel n’a plus grand chose à voir avec notre conception de la philosophie aujourd’hui.

En effet, l’école scholastique notamment, telle qu’elle se développera, comprend comme disciplines philosophies l’astronomie, la mécanique, la physique, les mathématiques, la médecine, la morale, la cosmologie etc.

C’est par ailleurs ce que met en exergue la Lettre-préface de Descartes par exemple, bien que ce dernier soit de loin son successeur.

Ainsi la philosophie n’est pas réduite à ce qu’elle est actuellement[1].

Cela suppose alors que la Théologie ne fasse pas partie de cet édifice des sciences ou du moins qu’elle ne s’y rattache pas spécifiquement comme une branche de la philosophie ce qui suppose alors qu’elle ait un objet propre. c) Malgré cette autonomie, il n’en demeure pas moins que la théologie ne se comprend pas comme exclusive ou replier sur soi vivant à l’écart des autres disciplines philosophiques, en autarcie.

L’avantage essentiel d’un lien entre la théologie et la philosophie réside pour Saint Thomas d’Aquin dans la clarté que peut apporter les disciplines philosophiques.

Cela ne signifie pas que la théologie ne soit pas claire par elle-même mais qu’elle a besoin des outils développés notamment par la logique et les autres disciplines philosophiques afin de rendre son discours plus appréciable à l’ensemble des hommes.

C’est donc la simplicité, l’accessibilité et la sûreté de ses raisonnements et de. »

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