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Saint Augustin: Les deux cités

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« 1.

La critique de la cité païenne Dans La Cité de Dieu (livre XIX), saint Augustin critique la définition du peuple donnée par Cicéron dans La République : « Une multitude rassemblée par l'acceptation d'une loi dans la participation à un bien commun.

» À cette conception, qui conduit à idolâtrer l'État et à sacraliser un pouvoir qui n'est que temporel, saint Augustin oppose l'idée que ce qui fait l'unité véritable des membres d'un peuple est l'accord sur ce qu'ils aiment. 2.

« Deux amours ont fait deux cités » Les cités sont définies par les « amours » ultimes de leurs membres, par l'orientation fondamentale de leur volonté. Ainsi, deux amours ont fait deux cités : « L'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu fait la cité terrestre ; l'amour de Dieu jusqu'au mépris de soi, la Cité céleste » (La Cité de Dieu, XIV). En 410, un événement traumatise l'empire romain: Rome est prise et pillée par des barbares, les Wisigoths d'Alaric. Nombreux sont ceux alors qui accusent la religion nouvelle d'avoir été à l'origine de la catastrophe.

L'abandon des dieux et des coutumes traditionnelles est considéré comme la cause principale. D'autres font remarquer que si le Dieu des chrétiens était aussi puissant que ceux-ci le prétendent, il n'aurait pas permis un tel drame. Par La Cité de Dieu, saint Augustin répond à ces objections.

Ainsi va-t-il être amené à composer une véritable théologie de l'histoire.

Il existe une Providence divine mais cela ne signifie pas que tous les événements sont directement voulus par Dieu.

Jésus avait dit de rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.

Dans ce sillage, saint Augustin distingue deux cités: celle de l'homme, dont Babylone est le symbole, et celle de Dieu, dont Jérusalem est le nom. Cette doctrine des deux cités sera gauchie au Moyen Âge lorsque les papes affirmeront la prééminence du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel et tendront à identifier Église et cité de Dieu d'une part, État et cité du diable de l'autre.

Pour saint Augustin, il ne s'agissait pas de réaliser la cité de Dieu sur terre, surtout pas par les moyens temporels qui seront ceux de la hiérarchie religieuse! Deux amours ont constitué deux cités: l'amour de Dieu jusqu'au mépris de soi, l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu.

Saint Augustin Saint Augustin ne fut pas seulement un psychologue hors pair, un métaphysicien génial ou un observateur attentif aux plus petits détails.

Il a été également à l'origine de légendes dont l'une sera répercutée durant les siècles du Moyen Âge.

Dans La Cité de Dieu, il raconte que la chair du paon a la propriété d'être imputrescible.

On croira l'évêque d'Hippone sur parole.

Il n'en faudra pas plus pour faire du paon un symbole du Christ.... »

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