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s'agit-il de définir l'art a partir de la question du beau ?

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« L'art est définit communément comme production du beau.

On parle même des « Beaux-arts » pour définir la peinture, la sculpture, etc.

Pourtant, l'art moderne est constitué d'oeuvres qui cassent les critères ordinaires du beau, mettant ainsi en question l'évidence de la relation art-beau.

Exemple : la maison du Chaos.

Si le beau est un idéal, comment alors concevoir des critères esthétiques si changeant tout au long de l'histoire de l'art ? L'art c'est, dans son sens le plus large, l'ensemble des productions humaines.

Parmi ces productions se détachent certaines qui ont pour fonction d'être perçues, et pour but d'émouvoir.

La peinture, la danse, la sculpture, etc.

se définissent premièrement par leurs effets : les sensations et émotions qu'elles nous transmettent.

L'art nous communique quelque chose qui nous émeut, mais la nature même de cette communication nous reste le plus souvent mystérieuse.

On a souvent des difficultés à expliquer pourquoi un film ou une peinture nous plait. Problématique : Qu'est-ce que l'art nous communique ? Qu'est-ce qui fait l'originalité de l'art (de l'artistique) par rapport aux arts (fonctionnels, techniques) ? Il faut montrer que la relation entre l'art et le beau n'a rien de nécessaire, mais qu'elle est bien plutôt historiquement et culturellement déterminée. I-« L'art » antique, ou l'incapacité d'atteindre le beau A- Pendant l'antiquité, et notamment chez Platon, la notion de beau existe (Kalos), mais elle est fondamentalement liée au Bon (Kagathos).

Le Beau est un absolu, un idéal, et en tant que telle, il se confond avec l'idéal de bonté.

Kalos-Kagathos : ce qui est beau est bon, et ce qui est bon est beau. BLe beau n'a ainsi pas de valeur esthétique, mais bien plutôt une valeur éthique et cosmologique.

Au couple Kalos/Kagathos correspond celui Technè/utile. « Si la cuillère de figuier, dira-t-il, convient mieux que celle d'or, n'est-il pas vrai qu'elle est plus belle, puisque tu es convenu, Socrate, que ce qui convient est plus beau que ce qui ne convient pas ? Avoueronsnous, Hippias, que la cuillère de figuier est plus belle que celle d'or ? » Platon Est beau ce qui correspond le mieux à sa fonction.

Le beau sensible n'a pas de valeur en soi, mais est seulement révélateur d'un ordre plus profond : celui du cosmos. CL'art est ainsi totalement déprécié, car il n'est finalement que la copie d'une copie.

La notion même d'art comme production de bon n'existait pas dans l'Antiquité. Le monde matériel n'est déjà que l'ombre du monde intelligible, la copie dégradée de celui-ci.

Il n'y a de beau que le modèle, et la sculpture par exemple, est la reproduction imparfaite d'un modèle déjà imparfait.

Ce que l'on appelle maintenant art était considéré comme production d'illusion, et était à ce titre condamné par Platon comme étant dangereux. Dans la « République » (II), Platon n'est pas loin d'exiler de la Cité idéale les poètes s'ils ne se soumettent pas à la vérité.

Il conteste donc l'autonomie de l'art et la liberté de l'artiste.

Dans le « Phèdre » (248 d-c) Platon établit une hiérarchie des existences humaines en fonction de leur degré de perfection c'est à dire de connaissance.

Il distingue neuf degrés qui vont de la vie philosophique (premier degré) à la vie tyrannique (dernier degré).

L'artiste imitateur occupe la 6e place, l'artisan et le laboureur la 7c, le sophiste la 8e. Pourquoi ? Pourquoi un tel voisinage du sophiste et de l'artiste ? Une telle condamnation de l'art ? 1) Parce que l'artiste comme le sophiste possède un savoir-faire qui est un savoirtromper. a) Poètes et peintres n'enfantent que des fictions.

Les poètes, Homère, Hésiode, ne sont que « faiseurs de contes », en outre contes dangereux car ils véhiculent une fausse image des Dieux et des Héros.

Par exemple, les Dieux sont jaloux, se font la guerre et les pires vilenies.

Or, « la bonté n'appartient-elle pas à ce qui est divinité? » (Rep.379).

D'autre part, représenter les Dieux à l'image de l'homme, ne pas en faire des modèles de vertu, n'est-ce pas encourager le mal? Les peintres et sculpteurs, quant à eux, illustrent les fictions inventées par les premier.

et créditent le mensonge. b) Pour plaire ces fictions doivent avoir l'apparence du vrai.

Le savoir-faire de l'artiste est donc bien semblable à celui du sophiste puisqu'il permet de produire l'illusion du vrai, de présenter comme vrai ce qui ne l'est pas et n'en a que l'apparence en utilisant les séductions du sensible (flatterie, plaisirs des sens ...

).

Par exemple le bon peintre est celui qui est capable de représenter dans un espace à deux dimensions un objet qui, lui, occupe un espace à trois dimensions.

Plus l'image produite par le peintre semble vraie, plus elle est en fait infidèle à son modèle tel qu'il est.

L'exactitude de l'art repose sur la déformation du réel sensible (cf.

les règles de 1a perspective). 2) Parce que l'art n'est qu'imitation. L'imitation de quoi ? Des apparences sensibles, de la réalité telle qu'elle se manifeste à nous par l'intermédiaire de nos sens.

C'est dans la juste mesure où le poète ne s'élève pas au dessus des apparences sensibles qu'il représente les Dieux à l'image des hommes.

L'art conforte les hommes dans leur erreur première : ce qui est, est ce qui apparaît.

L'art n'est qu'illustration de l'opinion, représentation de la représentation subjective. 3) Parce que l'art n'est qu'imitation d'une imitation, un simulacre. Dans La « République » (X 597b-598c - cf.

texte), Platon montre que le peintre est « l'auteur d'une production. »

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