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Sagesse et bonheur ?

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« Termes du sujet: SAGE - SAGESSE: 1) Attitude traditionnelle du philosophe ancien qui, dans l'ordre du savoir se met à distance des préjugés et dans l'ordre de l'action à distance ses passions.

2) Synonyme de prudence d'où, par extension, aptitude à bien mener sa vie. Sagesse Vertu tout à la fois théorique et pratique, dans la mesure où l'homme sage possède un savoir assuré susceptible de le guider dans la conduite de sa vie. Idéal d'art de vivre des philosophies antiques, que l'homme doit s'efforcer d'atteindre pour être heureux. Bonheur État de plénitude et de satisfaction durable, par opposition au plaisir éphémère.

La philosophie antique en fait le souverain bien, c'est-à-dire la fin suprême de la vie humaine, indissociable de la vertu. Kant critiquera cette position et montrera que ce à quoi l'homme est destiné, ce n'est pas tant le bonheur que la moralité, qui seule le rend digne d'être heureux. Qu'est-ce que la sagesse ? On sait qu'en grec le mot « philosophie » signifie « amour de la sagesse ».

L'idéal du philosophe est donc de devenir un sage.

Mais qu'est-ce qu'un sage ? La sagesse est d'abord d'ordre théorique : c'est une connaissance.

On n'y parvient pas par la seule expérience de la vie.

Le sage est celui qui sait ; et il est d'autant plus sage que sa science est plus universelle et fondamentale. La sagesse est aussi d'ordre pratique : elle est une éthique, une manière de vivre, qui résulte de la connaissance vraie.

La plupart des philosophes grecs s'accordent à voir cette sagesse réalisée dans la maîtrise de soi, le contrôle des passions — ce que les épicuriens et les stoïciens appellent l'« ataraxie », c'est-à-dire la quiétude de l'âme.

« Athènes est belle, écrit le stoïcien Épictète, mais il est bien plus beau d'être heureux, sans passion, sans trouble, indépendant en toute affaire » (Entretiens, IV, 4, 36). L'exemple du stoïcisme Les exemples (en partie légendaires) de cette sagesse grecque ne manquent pas : la mort sereine et heureuse de Socrate au fond de sa prison ; Épicure terrassé par la maladie de la pierre, se réjouissant d'un peu d'eau fraîche et d'une conversation entre amis ; l'imperturbabilité de l'esclave Épictète devant son maître qui lui martyrise la jambe jusqu'à la lui casser...

Cependant, c'est peut-être le stoïcisme qui incarna le plus durablement l'idéal grec de la sagesse , et ce jusque dans le vocabulaire : ne s'imagine-t-on pas volontiers le sage...

« stoïque » dans l'infortune ? Pour les sages stoïciens, la nécessité règne sans partage sur le monde ; ni les hommes ni les dieux n'y échappent.

Il ne peut donc y avoir de « mal en soi », puisque ce qui est, est toujours ce qui devait être.

Mais les hommes imaginent ce qui aurait pu se passer, espèrent ce qui pourrait arriver, regrettent ce qui n'est pas arrivé.

Bref, ils fabriquent un autre ordre que l'ordre réel du monde.

Et en se référant à cet ordre imaginaire, ils portent des jugements de valeur sur tout ce qui arrive, selon que les événements sont ou non conformes à leurs désirs : d'où leur malheur et leur trouble lorsque ces désirs sont contraires à l'ordre nécessaire et rationnel du monde. Cette faculté de porter des jugements témoigne, certes, de la liberté des hommes.

Cette liberté, tout intellectuelle et tout intérieure, peut être la cause du malheur des hommes, mais elle est également le moyen de leur bonheur.

Le sage stoïcien, en effet, maîtrise ses jugements, qui dépendent de lui, et il accepte l'ordre du monde qui n'en dépend pas.

« Ne demande pas que ce qui arrive arrive comme tu veux, mais veux ce qui arrive comme il arrive et tu seras. »

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