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Rousseau et l'idéal démocratique

Extrait du document

« Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à son humanité.

Un État despotique ne règne pas sur des hommes, mais sur des esclaves, c'est-à-dire des êtres qui n'ont aucun droit et partant, aucune moralité.

Une volonté qui n'est pas libre ne pourra jamais être morale : en toutes ses actions, elle sera déterminée à obéir.

L'État ne peut être despotique, ni le pouvoir appartenir au tyran.

Il ne peut y avoir de convention entre d'une part, une autorité absolue, et d'autre part, une obéissance sans bornes.

Le tyran n'est engagé envers personne puisqu'il a droit de tout exiger, sans aucune contrepartie, et l'esclave n'a aucun droit, puisque tous ses droits sont les droits du tyran.

Nul ne gagne dans un État qui n'est pas fondé sur un contrat où gouvernants et gouvernés s'engagent réciproquement.

La paix et la sécurité au détriment de la liberté peuvent être une misère.

"On vit tranquille aussi dans les cachots ; en est-ce assez pour s'y trouver bien ?" Si la fin de l'État est le bien commun, c'est à la volonté générale de le gouverner.

Le passage de l'état de nature à l'état civil est le passage nécessaire du conflit des intérêts particuliers à leur accord.

Une société ne peut exister sans un point d'accord quelconque entre les intérêts de chacun. Aussi divers et opposés que puissent être ces intérêts, ce point d'accord est politique : c'est un gouvernement de la volonté générale, et cette volonté générale est inaliénable.

Le pouvoir se transmet, pas la volonté.

L'État raisonnable et bien entendu se fonde donc sur le contrat social et non sur le pouvoir despotique.

Il s'agit de trouver une forme d'association où la personne et ses biens soient défendus et protégés par tous, et dans laquelle chacun s'unissant aux autres reste aussi libre qu'auparavant.

Ce contrat se réduit à une seule clause : "l'aliénation totale de chaque associé avec tous ses droits, à toute la communauté".

Son avantage est évident : puisque chacun se donne tout entier, la condition est la même pour tous.

L'égalité est ainsi fondée et elle est positive, puisque personne n'a intérêt, s'il ne veut pas que l'on exige trop de lui, à exiger trop des autres.

De plus, chacun se donnant à toute la communauté, nul ne se donne à personne en particulier.

Les droits des citoyens sont décidés par la représentation de la volonté de tous, la réciprocité est donc absolue.

Ainsi, "on gagne l'équivalent de tout ce qu'on perd, et plus de force pour conserver ce qu'on a". Volonté particulière et volonté générale Chaque individu peut avoir une volonté contraire aux autres, et surtout différente de la majorité des opinions exprimées et retenues.

Chacun vise son intérêt particulier qui n'est pas directement celui de l'intérêt et du bien communs. L'individu peut estimer que ce qu'il donne à la communauté, est sans contrepartie, et qu'un manque à gagner pour la communauté pèse moins pour elle, que pour lui qui se prive personnellement.

Il peut voir en l'État un simple être de raison qui lui conférerait des droits, mais à l'égard duquel il importerait peu qu'il s'acquitte de ses devoirs.

L'individu a tendance à oublier que le pacte ou contrat social est un engagement réciproque qui lui confère des droits par la contrepartie de ses devoirs.

Il s'ensuit que "quiconque refusera d'obéir à la volonté générale, y sera contraint par tout le corps : ce qui ne signifie autre chose qu'on le forcera d'être libre".

De même, toutes les fois que la communauté est consultée pour choisir des élus qui représenteront la volonté générale et établiront des lois, il n'est pas demandé d'exprimer sa volonté particulière et ses propres intérêts, mais la volonté générale, à savoir le bien de toute la communauté.

Quand un avis contraire au mien l'emporte, cela signifie que je m'étais trompé sur le contenu de la volonté générale.

L'individu et sa volonté particulière doivent donc disparaître au profit de la conscience de la volonté générale. La conception rousseauiste de l’essence de la démocratie Toute l’oeuvre politique de Rousseau est commandée par une seule et même question: à quelle condition un pouvoir est-il légitime? Pour répondre à cette question, il ne s’agit surtout pas de s’appuyer sur ce qui est déjà: "l’homme est né libre et partout il est dans les fers" (Contrat social, livre I, chapitre 1, première phrase).

C’est-à-dire qu’il ne s’agit pas ici de savoir ce qui est, mais ce qui doit être.

Comme dans toute démarche philosophique, il s’agit d’éclairer ce qui par ce qui devrait être. a) premier constat: la force ne fait pas droit Contrat social, liv.

1, chap.

3 Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir.

De là le droit du plus fort, droit pris ironiquement en apparence, et réellement établi en principe.

Mais ne nous expliquera-t-on jamais ce mot ? La force est une puissance physique; je ne vois point quelle moralité peut résulter de ses effets.

Céder à la force est un acte de nécessité, non de volonté; c'est tout au plus un acte de prudence.

En quel sens pourra-ce être un devoir ? Supposons un moment ce prétendu droit.

Je dis qu’il n'en résulte qu'un galimatias inexplicable.

Car sitôt que c'est la force qui fait le droit, l'effet change avec la cause; toute force qui surmonte la première succède à son droit.

Sitôt qu’on peut désobéir impunément on le peut légitimement, et puisque le plus fort a toujours raison, il ne s'agit que de faire en sorte qu'on soit le plus fort.

Or qu’est-ce qu’un droit qui périt quand la force cesse ? S'il faut obéir par force on n’a pas besoin d’obéir par devoir, et si l'on n'est plus forcé d’obéir on n'y est plus obligé.

On voit donc que ce mot. »

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