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Rousseau et le sujet

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Le penchant de l’instinct est indéterminé. Un sexe est attiré vers l’autre, voilà le mouvement de la nature. Le choix, les préférences, l’attachement personnel sont l’ouvrage des lumières*, des préjugés, de l’habitude ; il faut du temps et des connaissances pour nous rendre capables d’amour, on n’aime qu’après avoir jugé, on ne préfère qu’après avoir comparé. Ces jugements se font sans qu’on s’en aperçoive, mais ils n’en sont pas moins réels. Le véritable amour, quoi qu’on en dise, sera toujours honoré des hommes ; car, bien que ses emportements nous égarent, bien qu’il n’exclue pas du cœur qui le sent des qualités odieuses et même qu’il en produise, il en suppose pourtant toujours d’estimables sans lesquelles on serait hors d’état de le sentir. Ce choix qu’on met en opposition avec la raison nous vient d’elle : on a fait l’amour aveugle parce qu’il a de meilleurs yeux que nous, et qu’il voit des rapports que nous ne pouvons apercevoir. Pour qui n’aurait nulle idée de mérite ni de beauté, toute femme serait également bonne, et la première venue serait toujours la plus aimable. Loin que l’amour vienne de la nature, il est la règle et le frein de ses penchants.

« Le penchant de l’instinct est indéterminé.

Un sexe est attiré vers l’autre, voilà le mouvement de la nature.

Le choix, les préférences, l’attachement personnel sont l’ouvrage des lumières*, des préjugés, de l’habitude ; il faut du temps et des connaissances pour nous rendre capables d’amour, on n’aime qu’après avoir jugé, on ne préfère qu’après avoir comparé.

Ces jugements se font sans qu’on s’en aperçoive, mais ils n’en sont pas moins réels.

Le véritable amour, quoi qu’on en dise, sera toujours honoré des hommes ; car, bien que ses emportements nous égarent, bien qu’il n’exclue pas du cœur qui le sent des qualités odieuses et même qu’il en produise, il en suppose pourtant toujours d’estimables sans lesquelles on serait hors d’état de le sentir.

Ce choix qu’on met en opposition avec la raison nous vient d’elle : on a fait l’amour aveugle parce qu’il a de meilleurs yeux que nous, et qu’il voit des rapports que nous ne pouvons apercevoir.

Pour qui n’aurait nulle idée de mérite ni de beauté, toute femme serait également bonne, et la première venue serait toujours la plus aimable.

Loin que l’amour vienne de la nature, il est la règle et le frein de ses penchants. J.-J.

ROUSSEAU *l’ouvrage des lumières : l’ouvrage de la raison. Nom : ferreira Prénom : vanessa Votre adresse e-mail : [email protected] Sujet de la dissertation ou du commentaire de texte: commentaire de texte Dégagez l’intérêt philosophique du texte suivant, en procédant à son étude ordonnée : "Le penchant de l’instinct est indéterminé.

Un sexe est attiré vers l’autre, voilà le mouvement de la nature.

Le choix, les préférences, l’attachement personnel sont l’ouvrage des lumières *, des préjugés, de l’habitude ; il faut du temps et des connaissances pour nous rendre capables d’amour, on n’aime qu’après avoir jugé, on ne préfère qu’après avoir comparé.

Ces jugements se font sans qu’on s’en aperçoive, mais ils n’en sont pas moins réels.

Le véritable amour, quoi qu’on en dise, sera toujours honoré des hommes ; car, bien que ses emportements nous égarent, bien qu’il n’exclue pas du cœur qui le sent des qualités odieuses et même qu’il en produise, il en suppose pourtant toujours d’estimables sans lesquelles on serait hors d’état de le sentir.

Ce choix qu’on met en opposition avec la raison nous vient d’elle ; on a fait l’amour aveugle parce qu’il a de meilleurs yeux que nous, et qu’il voit des rapports que nous ne pouvons apercevoir. Pour qui n’aurait nulle idée de mérite ni de beauté, toute femme serait également bonne, et la première venue serait toujours la plus aimable.

Loin que l’amour vienne de la nature, il est la règle et le frein de ses penchants " J.J.

ROUSSEAU Note : * l’ouvrage des lumières : l’ouvrage de la raison Le corrigé proposé: L'objet de ce texte est de mettre en évidence le rôle que joue la raison non pas dans la formation des instincts, mais dans leur détermination.

Le choix de l'être aimé est souvent présenté comme irréductible à la raison, Rousseau va contre cette certitude pour dire que la raison y joue un rôle décisif.

L'enjeu y est de soutenir la thèse que l'amour, loin de venir de nos penchants, est, en vérité, ce qui contribue à les affiner, à les canaliser, au point de leur donner un objet.

L'amour échappe ainsi à la critique ordinaire que l'on dresse des passions comme nous écartant de la raison.

Rousseau va contre le sens commun associant l'amour à une passion soustraite à l'emprise de la raison, et discréditant l'amour à ce titre.

L'amour est un élément de la raison, l'indice de la raison en nous, le prolongement rationnel de la nature qui est à l'oeuvre en chacun de nous. L'amour procède-t-il de l'instinct, ou bien d'un jugement de la raison ? (réponse : l'amour est, à notre insu, l'effet de la raison en nous, et il oriente nos instincts, pon ne saurait réduire l'amour à un instinct puisqu'il tranche avec la spontanéité indistincte qui leur est propre.) On peut distinguer trois mouvements dans ce texte : jusqu'à "...

on ne préfère qu'après avoir comparé." : Rousseau commence par poser la différence qu'il y a entre l'indétermination du "penchant de l'instinct", et l'oeuvre de la raison qui sélectionne un objet parmi une infinité.

Il faut insister sur la différence très claire que. »

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