Aide en Philo

Robert de Cotte

Extrait du document

Il n'existe encore à l'heure actuelle aucune monographie de Robert de Cotte qui fut non seulement une des plus grandes figures de l'architecture française, mais un artiste de réputation européenne  dont le prestige égale celui du Bernin.   Né à Paris en 1656, beau-frère de Jules-Hardouin Mansart et reçu en 1687 à l'Académie d'Architecture, il lui succéda en 1708 dans les charges de premier architecte du Roi et de Directeur de l'Académie.   Ces fonctions très absorbantes le retenaient à Paris. Il se chargeait lui-même de tracer les plans, mais il en confiait l'exécution à des élèves dociles. Malgré l'importance des ouvrages dont il assumait la direction, il ne se déplaça jamais pour aller à Strasbourg, qui était pourtant en France, à plus forte raison pour surveiller ses chantiers de Madrid ou de Rivoli, de Bonn ou de Brühl. Merveilleux chef d'orchestre, il dirigeait de loin les exécutants.   Grand constructeur, il était en même temps grand décorateur. Tous ses clients, royaux ou princiers, s'accordaient pour louer son art raffiné de la distribution des appartements, son souci, tout nouveau à cette époque, du confort, qu'on appelait alors la commodité. On lui faisait gloire d'avoir inventé, pour égayer les pièces d'habitation, la pose de trumeaux de glace sur les cheminées pour refléter l'éclairage des lustres et des bougies et donner l'illusion de l'espace dans des "nids à rats".

« Robert de Cotte 1656-1735 Il n'existe encore à l'heure actuelle aucune monographie de Robert de C otte qui fut non seulement une des plus grandes figures de l'architecture française, mais un artiste de réputation européenne dont le prestige égale celui du Bernin. Né à Paris en 1656, beau-frère de Jules-Hardouin Mansart et reçu en 1 6 8 7 à l ' A cadémie d'A rchitecture, il lui succéda en 1708 dans les charges de premier architecte du Roi et de Directeur de l'A cadémie. C es fonctions très absorbantes le retenaient à Paris.

Il se chargeait lui-même de tracer les plans, mais il en confiait l'exécution à des élèves dociles. Malgré l'importance des ouvrages dont il assumait la direction, il ne se déplaça jamais pour aller à Strasbourg, qui était pourtant en France, à plus forte raison pour surveiller ses chantiers de Madrid ou de Rivoli, de Bonn ou de Brühl.

Merveilleux chef d'orchestre, il dirigeait de loin les exécutants. Grand constructeur, il était en même temps grand décorateur.

Tous ses clients, royaux ou princiers, s'accordaient pour louer son art raffiné de la distribution des appartements, son souci, tout nouveau à cette époque, du confort, qu'on appelait alors la commodité.

On lui faisait gloire d'avoir inventé, pour égayer les pièces d'habitation, la pose de trumeaux de glace sur les cheminées pour refléter l'éclairage des lustres et des bougies et donner l'illusion de l'espace dans des "nids à rats". Paris lui doit la nouvelle décoration du chœur de Notre-Dame en exécution du Vœu de Louis XIII. A V ersailles, il s'occupa en même temps, de 1708 à Rio, de l'achèvement de la Chapelle commencée par son beau-père Mansart. Les palais épiscopaux de Verdun, de Frascati près de Metz et surtout le P alais des Rohan à Strasbourg tiennent une place importante dans son œuvre.

Mais tandis qu'au Moyen A ge les évêchés faisaient corps avec les cathédrales dont ils n'étaient qu'une annexe, Robert de Cotte les traite comme des hôtels particuliers, sans rien d'ecclésiastique, sauf l'oratoire du prélat. A ce point de vue, le Palais Rohan de Strasbourg ne diffère guère des deux hôtels contigus construits à Paris, dans le quartier du Marais, pour les Rohan et les Soubise.

Un portail encadré de colonnes jumelées aux fûts bagués donne accès dans la cour d'honneur au fond de laquelle se dresse, entre les deux ailes réservées aux écuries et aux cuisines, le principal corps de logis.

Il n'y a pas de jardin : car la terrasse donne directement sur la rivière de l'Ill. Robert de C otte avait été également appelé à décorer le château de Saverne, résidence d'été des archevêques de Strasbourg, petit Versailles alsacien dont la décoration fut confiée au sculpteur favori des Rohan : Robert le Lorrain. A rchitecte européen, autant que français, Robert de Cotte a puissamment contribué à faire rayonner l'architecture française non seulement dans la province d'A lsace, mais en Rhénanie, en Bavière, ainsi que dans le monde latin, en Italie et en Espagne. A Francfort-sur-le-M ain, l'Hôtel des Princes de Tour et Taxis rappelle ou plutôt rappelait le Palais Rohan de Strasbourg.

Un mémoire détaillé de Robert de C otte, daté de 1727, révèle son souci du confort : il veille à ce que le salon ne serve pas de passage ; la chapelle comporte à l'étage noble une tribune. L'exécution fut dirigée sur place par Guillaume Hauberat. Les meilleurs clients de Robert de C otte en A llemagne étaient les Electeurs de Cologne et de Bavière qui appartenaient d'ailleurs à la même famille et recevaient des subsides de Louis XIV .

Pendant la Guerre de Succession d'Espagne, ils prirent parti pour la France : ce qui d'ailleurs leur coûta cher, car leurs châteaux furent bombardés et ils durent se réfugier pendant douze ans, jusqu'à la paix d'Utrecht, à Lille, ou à Compiègne.

Cet exil involontaire leur procura le loisir de songer à la reconstruction de leurs châteaux. L'Electeur de Cologne, Joseph C lément de Bavière, s'aboucha dès 1704 avec Robert de C otte.

Sa résidence favorite était Bonn.

Son rêve était d'y édifier, à son retour d'exil, un château dans le goût de Meudon, où il avait été reçu par le Dauphin et qui lui avait tellement plu qu'il aurait accepté d'y être "simplement concierge". Malheureusement ses ressources n'étaient pas à la hauteur de ses ambitions : d'autant plus que Robert de C otte avait pour principe, quand il s'agissait de bâtir pour un prince, de "penser grand sans s'arrêter à la dépense".

Pour faire des économies, il commandait à Paris des modèles qu'il faisait copier sur place à meilleur compte.

Son secret espoir était de faire régler par le roi de France les mémoires de ses fournisseurs parisiens.

Mais le Grand Monarque fit la sourde oreille. Le château de Bonn comportait des petits appartements décorés de "grotesques" dans le goût d'Audran, de laques chinois et de panneaux de glace : c'est ce que l'Electeur appelait, pour singer le roi d'Espagne, son Buen Retiro. Non loin de là se trouvait le petit château de Poppelsdorf dont le plan, en forme de cercle inscrit dans un carré, est emprunté à la Villa Rotonda de Palladio. Très endommagé par un bombardement en 1689, le château de Brühl fut reconstruit à partir de 1715 sur les plans de Robert de C otte, auquel l'Electeur demanda, par raison d'économie, d'utiliser les anciennes fondations.

L'escalier monumental a été attribué, sans preuves, à Balthazar Neumann.

Mais la construction fut reprise en 1725 par l'architecte français Michel Leveilly ; les décorations sont de C uvilliés et le parc fut dessiné par Girard, élève de Le Nôtre. C 'est aussi au premier architecte du roi de France que s'adresse l'Electeur Max-Emmanuel de Bavière, frère de l'Electeur-archevêque de C ologne, pour dresser les plans de son château de Schleissheim près de Munich.

Les "portefeuilles de Monsieur de C otte" ne contiennent pas moins de 21 projets relatifs à ce château. A joutons que de C otte fut appelé en consultation, avec son confrère Boffrand, par le prince-évêque de Schoenborn afin de rectifier les projets élaborés par B.

Neumann pour sa résidence de Würzburg. En Italie, la Maison de Savoie a recours à Robert de C otte pour le château de Rivoli et le pavillon de chasse de la Vénerie près de T urin. Reste l'Espagne où il serait surprenant que le roi Philippe V ne se soit pas assuré les services du premier architecte de son grand-père Louis XIV . Patronné par la princesse des Ursins qui s'intéressait à "l'ajustement des maisons" et lui recommanda de ne pas oublier les cheminées, "l'hiver étant aussi froid à Madrid que les chaleurs y sont violentes l'été", de Cotte délégua à sa place son lieutenant René Carlier pour veiller à la stricte exécution de ses plans du Palais Royal. Pour le Buen Retiro, simple maison de plaisance qu'il appelle avec grandiloquence le Palais du Retire, il élabore un projet gigantesque avec une façade démesurée. On voit ou tout au moins l'on devine, d'après ce bref exposé d'une œuvre immense, l'ampleur du rôle joué par Robert de C otte sous les règnes de Louis XIV et de Louis XV.

Ni Mansart qui le précède, ni Gabriel qui lui succède n'ont joui d'un pareil prestige.

M ais qui s'en doute aujourd'hui dans le pays qui l'a vu naître et en Europe où il fit triompher la grâce légère du style Régence ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles