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Rendre visible l'invisible, est-ce la règle de l'art ?

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« VOCABULAIRE: RÈGLE: Proposition indiquant la manière de se conduite (prescription morale) ou la démarche à suivre pour obtenir un certain résultat (règles de l'art). Art: 1) Au sens ancien, tout savoir-faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel).

2) Au sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux-arts), c'est-à-dire à susciter par leur aspect, une appréciation esthétique positive. Oeuvre d'art : ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un idéal de beauté. Le sujet postule que l'art doit avoir une règle : or l'art ne semble-t-il pas justement échapper à toute règle : la règle (en grammaire par exemple) nous dit ce qu'il faut faire ; or peut-on réduire une oeuvre d'art à l'application d'une règle ? L'oeuvre d'art n'est-elle pas plus du côté de l'exception ? Mais il faut regarder le caractère singulier (emploi de l'article déterminé "la", et non de l'article indéterminé "une") de la règle proposée ici : rendre visible l'invisible.

Si l'oeuvre est du côté de l'exception, la règle ici l'est tout autant.

Si l'on peut donner un sens à cette règle, faut-il pour autant faire de cette formule une indication de méthode ? Cette règle est-elle celle que l'artiste se donne, ou celle que le spectateur conçoit en contemplant l'oeuvre ? La formule "l'art rend visible l'invisible" est de Merleau-Ponty, dans Le visible et l'invisible.

Quelles conséquences a-t-elle au niveau du représenté ? En quoi s'oppose-t-elle à une conception classique de la représentation, pour laquelle l'art ne doit représenter que le visible ? N'y a-t-il pas opposition entre la règle académique et la règle phénoménologique ? Introduction Au début de son Credo du créateur, Paul Klee affirme que « l'art ne rend pas le visible : il rend visible ».

Il oppose par cette formule deux conceptions de l'art et de sa fonction.

L'art reproduit-il le visible, l'artiste imite-t-il la nature pour donner à son oeuvre la plus grande ressemblance possible avec son modèle ? Contempler une oeuvre d'art, est-ce alors, à travers elle, renouer avec la nature dont elle n'est qu'un reflet ? Mais dans ce cas, pourquoi ne pas se tourner directement vers la nature en se passant de cet intermédiaire imparfait ? Ou bien au contraire l'art rend-il visible ? Quel rôle l'art joue-t-il dans notre accès au réel ? En quoi l'art modifie-t-il notre perception du monde ? La fonction de l'oeuvre d'art est-elle d'éduquer notre regard, de nous apprendre à voir ? L'art rend-il visible l'invisible ? Est-il une manifestation du sacré ? Ou bien l'art rend-il visible le visible lui-même, nous dévoile-t-il la visibilité du monde ? I) L'art est-il une imitation de ta réalité...

(Platon) A/ Si l'artiste est un imitateur, l'art est producteur d'illusions.

(Platon) 1) L'art de l'artiste se limite à reproduire la réalité sensible, produisant ainsi un simulacre de réalité. • L'art, au lieu de nous apprendre à chercher à travers les réalités sensibles les idées intelligibles, redouble ces réalités par de simples apparences.

Ex.

: l'artiste peignant un lit, au lieu de chercher à travers le lit matériel sa définition, c'est-à-dire ce qui fait qu'il est effectivement un lit, ne produit qu'une copie de lit, un lit qui n'est lit qu'en apparence. 2) L'art, dans la mesure précisément où il est une imitation de la réalité, nous égare donc dans les apparences. Thèse - Dévalorisation de l'art au nom de la vérité.

Cette dévalorisation a pour fondement la dévalorisation du monde sensible an nom de cette même vérité.

Et valorisation ontologique du Beau, Idée ou Essence. La critique platonicienne vise surtout les arts suivants : la poésie, la sculpture, la peinture. Dans la « République » (II), Platon n'est pas loin d'exiler de la Cité idéale les poètes s'ils ne se soumettent pas à la vérité.

Il conteste donc l'autonomie de l'art et la liberté de l'artiste.

Dans le « Phèdre » (248 d-c) Platon établit une hiérarchie des existences humaines en fonction de leur degré de perfection c'est à dire de connaissance.

Il distingue neuf degrés qui vont de la vie philosophique (premier degré) à la vie tyrannique (dernier degré).

L'artiste imitateur occupe la 6e place, l'artisan et le laboureur la 7c, le sophiste la 8e. Pourquoi ? Pourquoi un tel voisinage du sophiste et de l'artiste ? Une telle condamnation de l'art ? 1) Parce que l'artiste comme le sophiste possède un savoir-faire qui est un savoir-tromper. a) Poètes et peintres n'enfantent que des fictions.

Les poètes, Homère, Hésiode, ne sont que « faiseurs de. »

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