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l'art ne reproduit pas le visible, il rend visible. ?

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« VOCABULAIRE: Art: 1) Au sens ancien, tout savoir-faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel).

2) Au sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux-arts), c'est-à-dire à susciter par leur aspect, une appréciation esthétique positive. Oeuvre d'art : ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un idéal de beauté. Introduction L'artiste n'est pas une sorte de plagiaire du réel, se contentant de copier, de représenter le monde.

De ce point de vue, nous pouvons jouer sur le verbe " représenter " qui signifie littéralement " présenter deux fois ".

Il ne s'agit pas en effet de se limiter à une imitation servile du monde.

Si l'art n'était qu'imitation de la nature, il serait - comme le dit Hegel - alors une activité oiseuse et superflue (cf.

ci-dessous).

Quelle est alors la valeur et la finalité du travail de l'artiste ? C'est une sorte de révélation, d'épiphanie de ce que nos yeux ne voient pas, ne veulent pas voir ou ne voient plus.

L'art nous offrirait un rapport plus réel et plus immédiat aux choses (Cf.

l'analyse de Bergson).

C'est ce que veut dire " rendre visible " ou " créer le visible ".

Ainsi, l'art fait que nous ne sommes plus dans un rapport utilitaire au monde et aux choses.

Un rapport utilitaire aux choses qui nous entourent nous conduit à ne saisir le monde que sous un certain aspect.

L'art nous révèle le monde autrement, nous le dévoile autrement.

C'est dans une telle perspective que Heidegger, philosophe allemand du XXème siècle, assimilera l'art à la vérité.

Il ne faut pas alors entendre la notion de vérité dans son sens logico-mathématique, le terme de vérité renvoie à son sens premier de dévoilement, alèthéia en grec.

Ce n'est donc pas ainsi à partir de la question du beau que le problème de l'art peut être saisi : une œuvre d'art n'est pas nécessairement belle ; ce n'est pas non plus sa fidélité à ce qu'elle représente ou sa perfection dans la représentation qui fait d'elle uneauthentique oeuvre d'art.

L'œuvre d'art serait ce qui dévoile, ce qui convertit et transforme notre regard sur le monde en nous le donnant à voir autrement que dans notre rapport quotidien où accaparés par l'action et le souci pratique, nous ne voyons plus les choses en ellesmêmes. Au début de son Credo du créateur, Paul Klee affirme que « l'art ne rend pas le visible : il rend visible ».

Il oppose par cette formule deux conceptions de l'art et de sa fonction.

L'art reproduit-il le visible, l'artiste imite-t-il la nature pour donner à son oeuvre la plus grande ressemblance possible avec son modèle ? Contempler une oeuvre d'art, est-ce alors, à travers elle, renouer avec la nature dont elle n'est qu'un reflet ? Mais dans ce cas, pourquoi ne pas se tourner directement vers la nature en se passant de cet intermédiaire imparfait ? Ou bien au contraire l'art rend-il visible ? Quel rôle l'art joue-t-il dans notre accès au réel ? En quoi l'art modifie-t-il notre perception du monde ? La fonction de l'oeuvre d'art est-elle d'éduquer notre regard, de nous apprendre à voir ? L'art rend-il visible l'invisible ? Est-il une manifestation du sacré ? Ou bien l'art rend-il visible le visible lui-même, nous dévoile-t-il la visibilité du monde ? I) L'art est-il une imitation de la réalité...

(Platon) A/ Si l'artiste est un imitateur, l'art est producteur d'illusions.

(Platon) Thèse - Dévalorisation de l'art au nom de la vérité.

Cette dévalorisation a pour fondement la dévalorisation du monde sensible an nom de cette même vérité.

Et valorisation ontologique du Beau, Idée ou Essence. La critique platonicienne vise surtout les arts suivants : la poésie, la sculpture, la peinture. Dans la « République » (II), Platon n'est pas loin d'exiler de la Cité idéale les poètes s'ils ne se soumettent pas à la vérité.

Il conteste donc l'autonomie de l'art et la liberté de l'artiste.

Dans le « Phèdre » (248 d-c) Platon établit une hiérarchie des existences humaines en fonction de leur degré de perfection c'est à dire de connaissance.

Il distingue neuf degrés qui vont de la vie philosophique (premier degré) à la vie tyrannique (dernier degré).

L'artiste imitateur occupe la 6e place, l'artisan et le laboureur la 7c, le sophiste la 8e. Pourquoi ? Pourquoi un tel voisinage du sophiste et de l'artiste ? Une telle condamnation de l'art ? 1) Parce que l'artiste comme le sophiste possède un savoir-faire qui est un savoir-tromper. a) Poètes et peintres n'enfantent que des fictions.

Les poètes, Homère, Hésiode, ne sont que « faiseurs de contes », en outre contes dangereux car ils véhiculent une fausse image des Dieux et des Héros.

Par exemple, les Dieux sont jaloux, se font la guerre et les pires vilenies.

Or, « la bonté n'appartient-elle pas à ce qui est divinité? » (Rep.379).

D'autre part, représenter les Dieux à l'image de l'homme, ne pas en faire des modèles de vertu, n'est-ce pas encourager le mal? Les peintres et sculpteurs, quant à eux, illustrent les fictions inventées par les premier.

et créditent le mensonge. b) Pour plaire ces fictions doivent avoir l'apparence du vrai.

Le savoir-faire de l'artiste est donc bien semblable à celui du sophiste puisqu'il permet de produire l'illusion du vrai, de présenter comme vrai ce qui ne l'est pas et n'en a que l'apparence en utilisant les séductions du sensible (flatterie, plaisirs des sens ...

).

Par exemple le bon peintre est celui qui est capable de représenter dans un espace à deux dimensions un objet qui, lui, occupe un espace à trois dimensions.

Plus l'image produite par le peintre semble vraie, plus elle est en fait infidèle à son modèle tel qu'il. »

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