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Qu'est-il raisonnable d'espérer de l'histoire ?

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« Définition des termes du sujet: RAISONNABLE: 1) Doué de raison.

2) Qui est conforme au bon sens, qui n'outrepasse pas la mesure, la morale (une action raisonnable). HISTOIRE: Ce mot désigne soit le devenir, l'évolution des individus et des sociétés (allemand Geschichte), soit l'étude scientifique de ce devenir (allemand Historie). Introduction L'espérance n'a pas besoin de raisons objectives pour croire en l'avènement d'un monde meilleur dans le cours ou à la « fin » de l'histoire.

C'est même le propre de la foi que de se passer de tout détour rationnel pour croire.

Il n'en va pas de même pour l'espoir.

Car celui-ci doit être fondé dans la réalité : ce qui est espéré doit pouvoir être réalisé. Qu'est-il en ce cas raisonnable d'espérer de l'histoire ? Comment trouver le juste équilibre entre les raison objectives d'espérer et celles que l'esprit se donne, pour penser et pour agir librement ? I.

Le cours de l'histoire ne nous fournit aucune raison d'en attendre quoi que ce soit de meilleur. 1.

C'est le hasard qui règne en histoire.

Elle n'a donc ni but ni signification.

L'espoir (comme le désespoir) n'ont pas lieu d'être car ils sont dénués de fondement objectif. 2.

La répétition des catastrophes humaines (guerres de religions) montre que l'homme ne tire pas d'enseignements de ses prédécesseurs pour édifier un monde meilleur (Hegel, Valéry).

L'évolution du genre humain, raffinements techniques et technologiques à l'appui, est plus désespérante que source d'espoir. 3.

Si l'homme trouve refuge dans la foi, c'est bien parce que le monde réel ne lui donne aucune raisons d'espérer (cf. l'analyse de la religion comme « opium du peuple » chez Marx). Marx (1818-1883) reconnaît, avec Feuerbach, que la critique de la religion est le point de départ de toute critique, mais il reproche à ce dernier sa conception abstraite de l'homme.

Feuerbach, en affirmant que l'homme est raison, volonté, bonté manque la réalité de l'homme concret.

L'homme n'est pas « une essence abstraite, blottie hors du monde », il doit être conçu dans son existence réelle, dans « le monde de l'homme », « l'Etat », « la société » : « Feuerbach résout l'essence religieuse en essence humaine.

Mais l'essence de l'homme n'est pas une abstraction inhérente à l'individu isolé. Dans sa réalité, elle est l'ensemble des rapports sociaux » («Thèse VI sur Feuerbach »). C'est pourquoi Feuerbach ne voit pas que l'esprit religieux « est lui-même un produit social ».

Jugeant que l'Allemagne de son époque est incapable de s'engager dans une voie révolutionnaire, et qu'elle compense cette impuissance politique sur le mode fantasmatique de l'idéologie et, en particulier, celle de la philosophie spéculative hégélienne, Marx décide de critiquer la philosophie hégélienne du droit et de l'Etat.

Il écrit un article dans les « Annales franco-allemandes » sous le titre « Critique de la philosophie du droit de Hegel » (traduit en français aux Editions sociales). Les premières pages traitent de la religion.

On y trouve la fameuse expression: «Elle est l'opium du peuple », expression à laquelle on a fait dire n'importe quoi et qu'il convient de restituer dans son contexte. « La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans coeur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium du peuple.

» Ce n'est pas pour pouvoir se représenter sa propre essence que l'homme la projette, à l'extérieur de lui-même, dans le divin.

Cette interprétation feuerbachienne de l'aliénation reste marquée par l'idéalisme hégélien.

C'est le monde concret de l'homme réel qui produit l'aliénation religieuse.

La religion est « la conscience inversée du monde », parce que « le monde de l'homme », « la société », « l'Etat » sont eux-mêmes « un monde à l'envers ».

Si la religion est « la réalisation fantastique de l'être humain », c'est parce que « l'être humain ne possède pas de vraie réalité ». Autrement dit, l'aliénation religieuse est le produit de la pauvreté effective de l'homme.

C'est pourquoi elle est tout à la fois expression de cette détresse et protestation contre cette détresse.

D'où la formule : « Elle est l'opium du peuple.

» C'est parce que l'homme est aliéné économiquement, exploité socialement, qu'il réalise de manière fantastique son essence dans un monde imaginaire.

C'est pourquoi « lutter contre la religion », C'est « indirectement lutter contre ce monde-là dont la religion est l'arôme spirituel ».

Ainsi, à travers la critique de la religion, la critique doit atteindre la situation réelle de l'homme.. »

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