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Qu'est ce qu'une oeuvre d'art réussie ?

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« Analyse du sujet : Ce sujet est présenté sous la forme d'une interrogation définitionnelle.

Le « qu'est ce que » nous invite à proposer une définition non pas simplement d'une oeuvre d'art mais d'une oeuvre d'art RÉUSSIE.

Arrêtons nous en détail sur les concepts qui composent cette question. Art : On peut dégager deux grands sens de ce concept.

Le premier étant celui qui renvoie au grec technè, autrement dit l'ensemble de procédés qui visent à produire un certain résultat.

L'art apparaît comme étant un moyen en vue d'une fin.

L'art se distingue ainsi de la science comme connaissance purement théorique, mais aussi de la nature qui loin d'être produite ou créée serait un toujours déjà là.

On parle ainsi de la maison des arts et des métiers, de l'art de la médecine, de la mécanique...

La seconde acception appartient elle au champ plus particulier de l'esthétique, l'art est dans ce sens la création artistique, autrement dit l'oeuvre d'art qui est objet de jugement esthétique. Oeuvre d'art : Produit purement humain, représentation particulière du monde, des émotions et d'une sensibilité particulière, voire d'un instant spontané et / ou créatif Réussi : Qui est exécuté (de manière plus ou moins bonne) Qui est exécuté avec succès. Qui a un déroulement, un résultat heureux. Qui est remarquable en son genre. Problématisation : Qu'est ce qu'une oeuvre d'art réussie ? Cette question peut sembler étrange.

En effet on parle généralement de l'oeuvre d'art en la rapportant au jugement qu'est le beau mais rarement au criterium de la réussite.

Oeuvre d'art semble synonyme de réussite.

Cependant cette identification semble confondre l'oeuvre d'art et le chef d'oeuvre. Une oeuvre d'art réussie semble pouvoir se comprendre à plusieurs niveaux : une oeuvre d'art réussie serait une oeuvre d'art belle, une oeuvre d'art plaisant au public ou bien une oeuvre d'art qui contribue à la manifestation, à la matérialisation de l'Idée.

On le voit la réussite d'une oeuvre d'art qui nous oblige a contrario à penser l'échec d'une oeuvre d'art est loin d'être univoque.

Intéressons nous donc à cette plurivocité.

Au nom de quoi peut on qualifier une oeuvre d'art de réussie ? Plan : I.

Une oeuvre d'art réussie, une oeuvre d'art belle ? II.

Une oeuvre d'art réussie, une oeuvre d'art qui parle, qui apporte qqch au public ? III.

Une oeuvre d'art réussie, une oeuvre d'art qui laisse à penser... I.Une oeuvre d'art réussie, une oeuvre d'art belle ? 1.

Définition philosophique de l'oeuvre d'art KANT, Critique de la faculté de juger « Devant une production des beaux-arts, on doit avoir conscience que c'est de l'art et non de la nature, mais il faut aussi que la finalité dans la forme de l'oeuvre paraisse aussi libre de toute contrainte de règles arbitraires que si c'était un produit pur et simple de la nature.

C'est sur ce sentiment de liberté - liberté jointe à la finalité - que repose la sorte de plaisir qui est seule universellement communicable, sans cependant se fonder sur des concepts.

La nature était belle quand elle avait l'aspect d'une oeuvre d'art ; l'art à son tour ne peut être appelé beau que si, tout en nous laissant conscients qu'il est de l'art, il nous offre pourtant l'aspect de la nature.

En effet, qu'il s'agisse d'art ou de nature, nous pouvons dire en général : est beau ce qui plaît dans le simple jugement (non dans la sensation ni par un concept).

Or, l'art a toujours un certain dessein : produire quelque chose.

Si c'était une simple sensation (purement subjective) qui soit accompagnée de plaisir, cette production ne plairait dans le jugement que par l'intermédiaire de la sensibilité. Si le dessein était de produire un objet déterminé, l'objet produit par l'art ne plairait qu'au moyen de concepts : ce ne serait plus l'un des beaux-arts, mais un art mécanique.

Ainsi la finalité dans les productions des beaux-arts, quoique produite à dessein, ne doit pas le paraître ; autrement dit, l'art doit avoir l'apparence de la nature, bien que l'on ait conscience qu'il est de l'art.

Or, une production de l'art paraît naturelle à la condition que les règles, qui seules lui permettent d'être ce qu'elle doit être, aient été observées exactement, mais que cet accord ne soit pas acquis péniblement, qu'il ne laisse pas soupçonner que l'artiste avait la règle sous les yeux et les facultés de son âme entravées par elle.

» « L'art est distingué de la nature comme le «faire» (facere) l'est de l'« agir» ou du « causer » en général (agere), et le produit ou la conséquence de l'art se distingue en tant qu'oeuvre (opus) du produit de la nature en tant qu'effet (effectus).

En droit, on ne devrait appeler art que la production par liberté, c'est-àdire par un libre arbitre, qui met la raison au fondement de ses actions.

On se plaît à nommer une oeuvre d'art (Kunstwerk) le produit des abeilles (les gâteaux de cire régulièrement construits), mais ce n'est qu'une. »

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