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Qu'est ce qu'une oeuvre d'art ?

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« L'art classique est le moment où l'œuvre d'art a pu se manifester de la manière la plus haute.

L'œuvre d'art est le fruit d'un esprit humain, le résultat de son implication technique en vue de produire quelque chose dénuée de toute utilité car l'art est sa propre fin.

Les musées sont remplis d'œuvres d'art telles que celles de Léonard de Vinci, de Raphaël qui peuvent être rangées dans la catégorie des œuvres d'art face aux objets ordinaires qui relèvent de la production technique.

Mais comment reconnaître une œuvre d'art ? A partir de quel moment une création artistique devient-elle œuvre d'art ? L'art contemporain brouille encore plus les frontières, car peut-on dire, par exemple, que l'urinoir de Duchamp est une œuvre d'art ? En définitive qu'est ce qu'une œuvre d'art ? I : L'œuvre d'art comme manifestation de l'absolu Le philosophe allemand Kant propose une définition de l'œuvre d'art dans la Critique de la faculté de juger qui se positionne selon l'activité créatrice qui le manifeste.

L'art est le résultat d'une production humaine et non pas naturelle. L'œuvre d'art se distingue des manifestations de la nature qui elle ne produit pas des effets ni des œuvres.

L'œuvre d'art est dotée d'une liberté créatrice qui est supérieure à la fécondité naturelle.

Ainsi, l'artiste crée à partir de son libre-arbitre qui ne répond pas à la nécessité naturelle.

L'œuvre d'art est donc la conséquence de la libre inspiration du génie qui dépasse la rationalité du travail.

La philosophie hégélienne définie l'œuvre d'art comme étant une réalité sensible pourvue d'une signification.

En effet, à travers l'œuvre d'art, l'homme peut éprouver le sentiment de la vérité grâce à la belle forme.

L'art permet d'atteindre l'Absolu : la vérité et la liberté.

Il faut rappeler que pour Hegel l'Absolu se concrétise dans trois formes : la religion, la philosophie et l'art.

Car dans ces trois formes, l'esprit prend conscience de lui-même. L'art et l'œuvre d'art qui le détermine est l'un des modes d'expressions les plus élevés de la vérité.

Grâce à la sensation, l'Art entretient un rapport avec la Vérité par l'apparence qui depuis Platon était le contraire de la Vérité.

De même, pour Hegel, l'art inséré dans l'histoire est la révélation, l'apparition de l'Absolu sous une forme sensible.

Là encore, Hegel s'oppose à Kant.

Pour ce dernier, l'Art est voué à l'impuissance et à l'inutilité alors que pour Hegel, il « nous livre la clef grâce à laquelle nous sommes à même de comprendre la sagesse et la religion de beaucoup de peuples ».

L'Art permet de reconstituer les croyances, la culture des peuples antérieurs.

L'art est la manifestation de l'Absolu sous une forme sensible ; c'est l'esprit se prenant pour objet de manière concrète.

Les romantiques reprendront cette affiliation entre l'œuvre d'art et l'Absolu car l'art est ce par quoi peut advenir l'indicible, le non conceptualisable ou le non connaissable. Hegel rompt avec Kant, pour qui la beauté naturelle tient une large part.

La contemplation de la belle nature accorde mystérieusement l'imagination et l'entendement.

Hegel rejette la beauté naturelle, car la beauté artistique étant un produit de l'esprit lui est nécessairement supérieure.

C'est pour nous et non en soi et pour soi qu'un être naturel peut être beau.

L'imitation de la nature n'est donc pas de l'art, tout au plus un exercice d'habileté, par lequel on imite le Créateur.

Il y a plus de plaisir à fabriquer des outils ou des machines qu'à peindre un coucher de soleil.

La valeur de l'art est tout autre : c'est l'esprit à l'oeuvre, qui s'arrache de la nature en la niant.

Au moyen de l'art, l'homme se sépare de la nature et se pose comme distinct.

L'art peut donc faire l'objet d'une science, pense Hegel, il suffit d'en montrer la nécessité rationnelle dans l'histoire de l'humanité.

L'oeuvre d'art ne décrit pas une réalité donnée, elle n'est pas faite pour notre plaisir, mais l'art est en son essence une intériorité qui cherche à s'exprimer, à se manifester ; c'est un contenu qui cherche une forme, un sens qui veut se rendre matériel.

On ne peut le condamner pour son apparence, car il faut bien à la vérité une manière de se montrer.

L'art étant historiquement la première incarnation de l'esprit, il se confond d'abord à la religion : la religion grecque est l'art grec lui-même.

Ce sont Homère et Hésiode qui ont inventé les dieux grecs.

Cet âge d'or de l'art, que Hegel définit comme "classique", sera dépassé par l'art romantique avec l'apparition du christianisme. La religion chrétienne est essentiellement anthropomorphique : le divin est le Christ, soit une pure individualité charnelle, qui a souffert et qui est morte en croix.

Seul l'art peut ici donner une représentation charnelle de ce divin, dont le passage historique a été fugitif, et si l'art est mort dans notre société moderne, c'est probablement pour la raison que la spiritualité chrétienne ne suffit plus tout à fait aux besoins de l'esprit. Le beau est une idée, soit l'unité d'un concept et de la réalité.

Le concept est l'âme tandis que la réalité en est l'enveloppe charnelle.

Le beau est donc la manifestation sensible de cette unité ; il exprime une réconciliation.

Il est naturel qu'il échappe à l'entendement qui sépare et qui divise, de même qu'à la volonté qui cherche à soumettre l'objet à ses propres intérêts.

Tout ce qui est libre, indépendant, infini, conforme à la seule nécessité de son. »

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