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Qu'est-ce qu'un philosophe des Lumières?

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« Analyse du sujet : - - - - - - - - Il convient tout d'abord de se faire une idée de ce que sont les « Lumières » : on désigne par « philosophie des Lumières » un vaste mouvement philosophique ayant eu lieu au cours du XVIIIè siècle (c'est d'ailleurs la raison pour laquelle on appelle souvent ce siècle le « siècle des Lumières »).

C'est un mouvement qui ne fait pas référence à une école de pensée bien identifiée, mais plutôt à une certaine tournure d'esprit ayant pris forme dans ce siècle et qui a pu être partagée peu ou prou par de nombreux penseurs.

S'il est donc difficile d'en définir les contours avec netteté, on peut cependant lui attribuer trois traits saillants qui sont : le primat accordé à la raison, l'idée de progrès et le libéralisme (ou républicanisme). La raison est portée au pinacle par la philosophie des Lumières car ces « Lumières », ce sont justement les lumières de la raison.

Ce courant de pensée voit dans la raison le moyen d'accéder à la vérité sans tomber dans la superstition.

C'est cette philosophie qui invente la notion d'obscurantisme, cette attitude par laquelle les religieux et traditionalistes viseraient, grâce à l'argument d'autorité, à s'imposer aux hommes en les maintenant dans l'ignorance.

La raison est alors considérée par les philosophes des Lumières comme l'arme à l'aide de laquelle lutter contre l'obscurantisme, ce qui implique de donner aux hommes les moyens de se servir de cette raison. Le progrès, ainsi que l'entend la philosophie des Lumières, ne désigne pas seulement le progrès technique et scientifique.

Il faut certes souligner le fait que le XVIIIè siècle connaît un essor particulier des sciences et des techniques - essor qui prend notamment son envol en physique et en mathématique avec Newton – mais ce progrès là n'est pour la philosophie des Lumières qu'un moyen vers un progrès humain plus important.

Pour ces philosophes, il existerait également un progrès moral et un progrès de la civilisation.

Ce progrès serait porté par le fait que l'usage de la raison serait de plus en plus accordé à la multitude. Le libéralisme et le républicanisme pourraient être considérés comme les fruits de l'idée du progrès ainsi que de la priorité donnée à la raison.

En effet, si un progrès de la raison est possible et que celle-ci peut toucher de plus en plus d'individus, il devient plus que conséquent d'accorder une importance fondamentale à l'individu : étant naturellement un être de raison, tout être humain est considéré par ces philosophes comme étant naturellement porteur de droit, ce qui les amènera à exiger pour tout homme la liberté et l'égalité (ce qui les portera d'ailleurs à poser l'hypothèse d'un « droit naturel »).

L'individu devenant ainsi aux yeux de ces penseurs l'unité de base du politique, ces philosophes se trouvent portés à contester les privilèges (littéralement les « lois privées ») que s'arrogent certains ordres.

Ce n'est en effet plus l'ordre auquel on appartient qui importe, mais le fait que nous soyons des individus porteurs de raison.

C'est pourquoi les philosophes libéraux et républicains se feront les promoteurs de thèses révolutionnaires qui aboutiront notamment à la Révolution américaine de 1776 et à la Révolution française de 1789. Il nous faudra, pour répondre au sujet, considérer dans quelle mesure la philosophie de Kant est conforme aux trois caractéristiques que nous venons de mettre en avant.

Rappelons que Kant est né en 1724 et meurt en 1804, ce qui fait de lui un contemporain direct du siècle des Lumières.

Toutefois, c'est à sa philosophie qu'il faudra s'intéresser, car il ne suffit pas de vivre au sein d'un siècle pour en épouser nécessairement la pensée. La philosophie de Kant est par ailleurs connue comme une philosophie « critique ».

Cette « critique » a pour objectif d'analyser les possibilités profondes de l'esprit humain pour déterminer ce qu'il est capable de connaître, ce qu'il doit faire et ce qu'il peut espérer. Une de ses particularités repose sur le fait que cette « critique » se fonde entièrement sur la raison, mais une raison qui fait retour sur elle-même pour délimiter son pouvoir : il s'agit pour Kant de déterminer ce que l'esprit peut connaître afin de ne pas s'illusionner sur de fausses connaissances.

C'est le moyen choisi par Kant pour ne pas verser dans l'erreur de la métaphysique et pour pouvoir ainsi fonder une religion « dans les limites de la simple raison ». Notons enfin que pour Kant, l'homme est toujours à considérer comme une fin et jamais comme un moyen, ce qui permet de le rapprocher de la philosophie libérale où c'est l'individu qui prime. Proposition de plan : 1.

Le primat de la raison.. »

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