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Qu'est-ce qui distingue l'homme de l'animal ?

Extrait du document

« Termes du sujet: ANIMAL (n.

m.) 1.

— Être vivant capable de se mouvoir : l'homme est un animal).

2.

— (Auj.) SYN.

bête.

3.

— Théorie de l'animal-machine : théorie réduisant l'être animé à un mécanisme matériel ; pour DESCARTES, le corps humain, comme celui des bêtes, est une machine, mais l'homme possède en outre une âme au sens 5.

Pour LA METTRIE, tous les animaux ne sont que des machines.

4.

—Animisme : toute doctrine ou religion qui attribue aux choses une âme au sens 1. HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). • Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ».

Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage. Peut-on réellement distinguer l'homme de l'animal ? En effet, l'homme, par nature, est un animal.

Quelles facultés, quels attributs pourraient nous permettre de les distinguer ? On peut partir du fait que l'on distingue généralement l'animal de l'homme en disant que seul ce dernier est doté d'une conscience (il a conscience du temps, de la mort, par exemple, alors que l'animal ne l'a pas).

Peut-on alors dire que tout ce qui n'est pas conscient chez l'homme relève de l'animalité ? Qu'est-ce qui peut ne pas être conscient ? Est-ce seulement l'inconscient ? Il faudrait distinguer l'inconscient dynamique chez Freud, c'est-à-dire le refoulé (qui peut se manifester par les lapsus, les rêves, les actes manqués, et dans certains cas par des névroses, etc.), de l'inconscient comme ce qui n'est simplement pas présent à la conscience (ce qui est momentanément oublié) et des instincts.

Si les instincts et les réflexes nous rapprochent de l'animal, il semble qu'il y ait une différence de qualité entre ces instincts (en quelque sorte inconscients puisque non commandés par la volonté consciente) et ce qui relève des représentations inconscientes dans le rêve.

Platon parle de " rêves paranomiques " à propos des rêves dans lesquels nous transgressons toutes les règles de la morale et de l'humanité (inceste, accouplements monstrueux, etc.) : lorsque la censure ne s'exerce pas, nos représentations psychiques transgressent les règles fondamentales de l'humanité, mais nous ne sommes pas pour autant simplement des animaux (ces transgressions s'effectuent dans le domaine du psychique : ce sont en quelques sortes des " pensées inconscientes ").

Quelle part doit-on donner au langage et à la connaissance, dans cette distinction ? Introduction Dénaturer quelque chose, c'est l'altérer gravement.

On dit, par exemple, que le goût d'un plat a été dénaturé par l'ajout d'un ingrédient.

Le mot a aussi un fort sens moral.

Une personne dénaturée est celle qui n'éprouve pas, dans une situation donnée, ce que normalement un être doit ressentir.

Comme dans le premier cas, nous avons l'idée d'une modification importante qui a corrompu un état initial jugé sain.

Cependant, ce mode de pensée est-il applicable à l'homme ? Il défend une morale dont le fondement est à éclairer.

L'homme a-t-il une nature qui aurait été déformée au point de la corrompre ? Qui serait le responsable de cette dégradation ? Le propre de l'homme n'est-il pas plutôt la culture, c'est-à-dire un processus historique de transformation de soi et du monde ? La transformation est certes une altération mais il n'est pas dit qu'elle soit une déformation.

Ces difficultés justifient la question posée : l'homme est-il un animal dénaturé ? 1.

Monde animal et monde humain A.

L'idée de dénaturation On dénature quelque chose en y introduisant un élément étranger qui en altère notablement la valeur.

Ce vocabulaire s'applique aux aliments et aux boissons.

Un vin, par exemple, perdra sa saveur d'origine.

Il concerne aussi le langage.

Dénaturer un propos, c'est le rapporter en en modifiant profondément la signification.

II peut même s'agir d'une inversion totale de son sens.

Enfin, une personne dénaturée est un être qui a subi de tels changements qu'elle réagit de façon opposée à ce qui devrait être.

Le point commun de ces trois occurrences est de souligner l'existence d'une violence corruptrice opérant un détournement de ce sur quoi elle porte.

La signification d'un discours, la destination d'un être sont contrariées et remplacées par d'autres qui, de ce fait, deviennent factices.

La corruption est donc l'agent d'une substitution illégitime.

La dénoncer devient non seulement une exigence intellectuelle — rétablir la vérité —, mais aussi un devoir moral — aider à restaurer la justice en dénonçant l'usurpation. B.

Instinct et culture L'application de ce mode de pensée à l'homme implique l'existence d'une nature initiale que nous évoquons généralement sous le terme d'animal.

Nous serions ou aurions été des animaux avant d'être ce que nous sommes aujourd'hui.

Qu'entend-on ainsi ? L'animal est l'individu dont la vie est réglée par l'instinct.

Celui-ci est plus ou moins rigide selon les espèces mais il désigne un mode d'action préformé qui adapte rapidement la bête à son milieu.

Hegel le compare à un « ouvrier sans conscience » afin de souligner son aspect dynamique et inné.

Dans L'Évolution créatrice, Bergson décrit les opérations par lesquelles la larve d'un insecte trouve sa nourriture en se faisant transporter par des abeilles dont elle pillera le miel.

La précision de sa conduite nous stupéfie car il est impossible qu'on la lui ait enseignée.

De ce point de vue, force est de reconnaître que la vie humaine s'oppose à celle de l'animal.

L'homme doit acquérir des savoir-faire par des exercices répétés sous la conduite d'un maître.

C'est un être de culture.

Cette idée comporte trois caractéristiques majeures.

La création de signes linguistiques, d'outils techniques et d'institutions.

Les animaux ne parlent pas, même s'ils communiquent, ils ne fabriquent pas. »

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