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Qu'est-ce qui distingue le concept psychologique de la notion philosophique d'inconscient ?

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« Termes du sujet: PHILOSOPHIE La philosophie, selon Pythagore, auquel remonte le mot, ce n'est pas la sophia elle-même, science et sagesse à la fois, c'est seulement le désir, la recherche, l'amour (philo) de cette sophia.

Seul le fanatique ou l'ignorance se veut propriétaire d'une certitude.

Le philosophe est seulement le pèlerin de la vérité.

Aujourd'hui, où la science constitue tout notre savoir et la technique, tout notre pouvoir, la philosophie apparaît comme une discipline réflexive.

A partir du savoir scientifique, la visée philosophique se révèle comme réflexion critique sur les fondements de ce savoir.

A partir du pouvoir technique, la sagesse, au sens moderne se présente comme une réflexion critique sur les conditions de ce pouvoir. INCONSCIENT Du préfixe privatif in- et de -conscient, d'où « qui n'est pas conscient ». a) Adjectif : ce qui est dépourvu de conscience.

b) Ce qu'on ressent ou perçoit sans en prendre conscience (cf.

les « petites perceptions » de Leibniz).

Nom : chez Freud, l'inconscient est fait de tous les contenus psychiques (pulsions, désirs, souvenirs) qui sont refoulés hors de la conscience, et qui demeurent cependant actifs.

c) Inconscient collectif : désigne, chez Jung, l'ensemble des images et motifs qui symbolisent les instincts fondamentaux de l'homme. • La psychanalyse freudienne accorde une grande importance à l'étude des rêves, des lapsus et des actes manqués, qu'elle considère comme des manifestations travesties de l'inconscient.

• Certains philosophes nient l'existence de l'inconscient.

Alain, par exemple, y voit une dangereuse valorisation de nos pulsions et de nos instincts, tandis que Sartre lui substitue la notion de mauvaise foi. Qu'est-ce qui distingue le concept psychologique de la notion philosophique d'inconscient ? Dans un article pour une revue de psychiatrie, le psychologue français Pierre Janet (1859-1947) se plaignait de l'usage que l'on faisait du terme de subconscient, notion voisine mais distincte de celle d'inconscient : « Depuis l'époque où j'employais le mot "subconscient" dans un sens purement clinique et terre à terre, d'autres auteurs ont employé le mot dans un sens beaucoup plus relevé mais moins précis.

On a désigné par ce mot des activités inconnues et merveilleuses qui existent paraît-il au-dedans de nous-même sans que nous en soupçonnions l'existence » (Janet, Rapport sur la suggestion, 1927).

C'est au nom de la précision requise par la rigueur scientifique que Janet renonce à ce terme devenu une sorte de fourre-tout.

On a là une assez bonne illustration de la différence entre une approche psychologique et expérimentale d'une notion et son approche philosophique.

Ce que Janet dit du subconscient pourrait s'appliquer aussi bien à l'inconscient de Freud.

L'inconscient de la psychologie n'est ni celui de la philosophie, ni celui du sens commun, quand bien même il est toujours possible de pointer des analogies entre la notion philosophique et le concept psychologique.

Cette distinction entre la notion philosophique et le concept scientifique de l'inconscient a été soulignée par Yvon Brès, qui montre dans un essai sur l'histoire de la notion que « Freud n'a pas découvert l'inconscient » et que « le crédit qui lui est souvent fait de cette invention, même par des personnes cultivées, est une des plus grandes mystifications de notre époque ». Pourquoi est-il nécessaire de faire l'hypothèse de l'existence d'un inconscient ? Même si Freud n'a pas inventé la notion d'inconscient, il est le premier à avoir postulé de façon radicale la nécessité de faire l'hypothèse de l'existence d'un « inconscient » comme partie constitutive du psychisme de tout individu.

Il faut noter que Freud s'efforce d'inscrire cette hypothèse dans une perspective théorique de fondation d'une nouvelle discipline scientifique, la psychanalyse et dans une perspective pratique, celle du traitement psychothérapeutique des troubles névrotiques.

La psychanalyse, ou science de l'inconscient, se veut à la fois une théorie scientifique et une pratique clinique ayant pour objet de soigner certaines affections psychiques dont les symptômes ne peuvent se ramener à une quelconque lésion physique ou physiologique identifiable.

Du point de vue théorique, elle suppose que l'on admette que le « moi n'est pas maître dans sa maison », constat et découverte qui blessent « l'égoïsme naïf de l'humanité » (Freud, Introduction à la psychanalyse, 1915). Comment l'inconscient se manifeste-t-il ? Dans la mesure où l'hypothèse freudienne n'est pas une conjecture philosophique, mais une hypothèse scientifique exigée par une nécessité théorique, il importe sans doute moins d'essayer de prouver qu'il y a un inconscient que d'en élaborer le contenu.

Mais comment déterminer le contenu de ce qui ne se montre pas de soi-même ? En fait, Freud montre qu'il existe de multiples manifestations indirectes de l'inconscient.

Du coup toute une partie du travail de l'analyse — analysis signifie en grec, « délier », « dénouer en remontant » — consiste à interpréter, comme on déchiffre un rébus ou comme on résout une énigme policière, les manifestations de l'inconscient.

Si l'on reprend une expression imagée de Jacques Lacan qui caractérisait l'inconscient comme « ce qui se ferme dès que ça s'est ouvert » (Séminaire du 22 avril 1964), on pourrait dire que la psychanalyse interroge le mode de manifestation de ce contenu qui se referme en s'ouvrant. En fait, la théorie de l'inconscient s'est élaborée progressivement par l'analyse de cas individuels concernant aussi bien des sujets névrosés que des sujets sains.

Ainsi, outre l'étude de certains cas pathologiques comme les névrosés et notamment les hystériques, on trouvera dans l'oeuvre de Freud des analyses portant sur des phénomènes ordinaires comme l'expérience des lapsus ou des actes manqués, ou encore des analyses portant sur le rêve.

C'est en effet l'analyse du rêve qui fournit le meilleur modèle théorique permettant de comprendre comment. »

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