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Qu'est-ce que l'intelligence ?

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INTRODUCTION. — A l'époque où la psychologie était conçue principalement comme l'étude des facultés de l'âme, elle comprenait normalement trois parties consacrées respectivement à la sensibilité, à l'intelligence et à la volonté. « Sensibilité » désignant dans, ce cas l'ensemble des fonctions affectives, toutes les fonctions cognitives, depuis la sensation jusqu'à l'intuition rationnelle et au raisonnement, dépendant de l'intelligence. « Intelligence » devenait donc synonyme de « connaissance ». Mais si cette acception figure encore dans les vocabulaires de philosophie, elle n'est pas et n'a jamais été usuelle, même chez les philosophes. Il faut donc voir dans l'intelligence un mode particulier de connaître. Mais lequel ? « Celui que mesurent mes tests », déclarait un psychotechnicien prudent et surtout humoriste. Mais que mesurent-ils ? Nous répondrons à ces questions en réfléchissant sur l'usage du mot à définir. « Intelligence », en effet, se rencontre dans des contextes assez divers nous attribuons une intelligence prompte ou lente à un élève, mais encore au chien ou aux singes supérieurs. On parle aussi de l'intelligence des langues étrangères ou des mathématiques. De personnes qui ont de fréquents rapports on dit qu'elles vivent en bonne ou en mauvaise intelligence; « être d'intelligence » avec quelqu'un consiste à s'entendre avec lui, principalement pour duper les autres; les tribunaux militaires ont à connaître de la demi-trahison qu'on dénomme « intelligence avec l'ennemi ». I. — L'INTELLIGENCE « AVEC » DES PERSONNES Pour « être d'intelligence » avec quelqu'un ou vivre en bonne intelligence avec lui, il n'est pas nécessaire d'être fort intelligent. On ne voit pas que les génies se distinguent par leur esprit d'équipe et qu'ils soient particulièrement sociables. Toutefois un individu inintelligent serait incapable d'être d'intelligence avec un autre, car cette « intelligence » suppose qu'on comprend l'objet de l'entente, le but visé, les moyens à mettre en oeuvre et surtout les signes d'intelligence » de son collaborateur. Il ne peut pas y avoir « d'intelligence » entre des fous, aussi n'a-t-on pas à craindre dans les asiles d'aliénés les révoltes qui se produisent dans les prisons.


« Qu'est-ce que l'intelligence? INTRODUCTION.

— A l'époque où la psychologie était conçue principalement comme l'étude des facultés de l'âme, elle comprenait normalement trois parties consacrées respectivement à la sensibilité, à l'intelligence et à la volonté. « Sensibilité » désignant dans, ce cas l'ensemble des fonctions affectives, toutes les fonctions cognitives, depuis la sensation jusqu'à l'intuition rationnelle et au raisonnement, dépendant de l'intelligence.

« Intelligence » devenait donc synonyme de « connaissance ». Mais si cette acception figure encore dans les vocabulaires de philosophie, elle n'est pas et n'a jamais été usuelle, même chez les philosophes. Il faut donc voir dans l'intelligence un mode particulier de connaître.

Mais lequel ? « Celui que mesurent mes tests », déclarait un psychotechnicien prudent et surtout humoriste.

Mais que mesurent-ils ? Nous répondrons à ces questions en réfléchissant sur l'usage du mot à définir. « Intelligence », en effet, se rencontre dans des contextes assez divers nous attribuons une intelligence prompte ou lente à un élève, mais encore au chien ou aux singes supérieurs.

On parle aussi de l'intelligence des langues étrangères ou des mathématiques.

De personnes qui ont de fréquents rapports on dit qu'elles vivent en bonne ou en mauvaise intelligence; « être d'intelligence » avec quelqu'un consiste à s'entendre avec lui, principalement pour duper les autres; les tribunaux militaires ont à connaître de la demi-trahison qu'on dénomme « intelligence avec l'ennemi ». I.

— L'INTELLIGENCE « AVEC » DES PERSONNES Pour « être d'intelligence » avec quelqu'un ou vivre en bonne intelligence avec lui, il n'est pas nécessaire d'être fort intelligent.

On ne voit pas que les génies se distinguent par leur esprit d'équipe et qu'ils soient particulièrement sociables. Toutefois un individu inintelligent serait incapable d'être d'intelligence avec un autre, car cette « intelligence » suppose qu'on comprend l'objet de l'entente, le but visé, les moyens à mettre en oeuvre et surtout les signes d'intelligence » de son collaborateur.

Il ne peut pas y avoir « d'intelligence » entre des fous, aussi n'a-t-on pas à craindre dans les asiles d'aliénés les révoltes qui se produisent dans les prisons. De même si l'on peut vivre en bonne intelligence avec un sot, on dira difficilement de lui qu'il vit en bonne intelligence avec ses voisins ce sont ces derniers qui vivent en bonne intelligence avec lui, et en cela ils se montrent intelligents.

Nous employons bien cette expression pour caractériser les bons rapports qu'il nous arrive d'observer entre chien et chats, mais cet emploi s'explique par le fait que ces animaux familiers de nos maisons sont considérés comme intelligents; on ne parlera pas de la bonne intelligence du crapaud avec la grenouille.

Pour vivre en bonne Intelligence avec ses compagnons de vie, il faut sans doute faire des concessions, rendre des services, mais à bon escient et de la manière qui convient : ce savoir-faire suppose qu'on comprend les autres; vivre en bonne intelligence avec autrui c'est se comporter intelligemment à son égard. Aussi la majorité des cas de mauvaise intelligence résultent-ils de l'incompréhension.

Chacun reste rivé à son point de vue et refuse de se mettre à la place de l'autre, ou, le plus souvent est incapable de cette opération mentale. Mais cette incapacité est moins d'origine intellectuelle que d'origine morale.

Quand elle est générale, elle provient d'un égoïsme foncier.

Limitée à certaines personnes, elle résulte d'antipathies particulières : pour vivre en bonne intelligence et même pour être d'intelligence avec quelqu'un et comprendre ses signes d'intelligence, il faut un accord qui ne repose pas sur une simple convention contractuelle ou du moins n'en reste pas là.

L'intelligence avec les personnes ne va pas sans une certaine sympathie; c'est cette sympathie qui aide la compréhension nécessaire à la vie et à l'action en commun. II.

L'INTELLIGENCE « DES » PERSONNES OU « DES » CHOSES Cette sympathie n'est pas indispensable pour l'intelligence des personnes et elle est inutile sinon dangereuse pour l'intelligence des choses : dans la mesure où l'objet dont il s'agit est susceptible de la science, la science est nécessaire pour en avoir une complète intelligence. Des personnes. La science psychologique n'étant pas encore constituée, les connaissances qu'elle donne peuvent aider à l'intelligence des personnes : elles ne suffisent pas à l'assurer; aussi voit-on des psychologues de profession qui manquent de la psychologie que d'autres possèdent naturellement sans avoir suivi les cours des facultés.

Pour avoir l'intelligence des personnes, il faut avant tout le coup d'oeil qui interprète immédiatement les signes, devine sous les attitudes les sentiments réels qu'elles ont pour rôle de dissimuler.

Bref, cette intelligence est affaire d'intuition. L'intuition, il est vrai, ne permettra pas, à elle seule, de bien expliquer et à plus forte raison de justifier, non seulement aux autres, mais encore à soi-même, ce qu'elle a fait découvrir ou plutôt deviner.

Elle est expérience vécue plus que pensée.

C'est la science psychologique avec ses catégories et son vocabulaire qui permet à celui qui a l'intelligence intuitive des autres d'en prendre une connaissance plus complète et qui soit communicable. Des choses. L'intelligence des choses ne s'obtient pas par cette expérience vécue que nous pouvons avoir du psychisme des personnes.

Il est sans doute un savoir-faire empirique analogue, dans le domaine de la matière brute, au tact dans. »

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