Qu'est-ce que l'explication mécaniste du vivant ?
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VOCABULAIRE:
EXPLIQUER (v., étym.
: déplier) 1.
— (Logique class.) Exposer ce qui entre dans la compréhension d'un concept ;
opposé à détermination, sens 1.
2.
— Rendre intelligible quelque chose en le rattachant à une détermination quelconque, et plus particulièrement
causale ; parf.
opposé à comprendre.
3.
— Explication : action d'expliquer ; résultat de cette action ou proposition exprimant ce résultat.
4.
— Explicatif :
a) Qui concerne l'explication, ou la valeur d'explication.
b) Définition explicative (logique class.) : définition où le
définissant expose la compréhension d'un défini qu'on suppose implicitement donné ; opposée à définition
constructive.
c) Proposition explicative (logique class.
PORT-ROYAL) : proposition incidente qui développe la
compréhension du terme de la principale auquel elle se rapporte (le chat qui est un animal...), par opposition à
l'incidente déterminative qui, ajoutant à la compréhension de ce terme, en restreint l'extension (la gloire qui vient de
la vertu...).
VIVANT: L'être vivant est un organisme.
Il n'est pas constitué d'une juxtaposition de parties ajoutées les
unes aux autres.
Ces parties forment un tout car elles sont interdépendantes (le fonctionnement d'une
partie est tributaire de celui des autres) et paraissent toutes participer à une fin commune : le maintien de
l'être vivant en vie.
Parce qu'il est un organisme, l'être vivant est un organisme.
Tout être vivant est un
individu au sens où il forme une unité distincte, ne ressemblant exactement à aucune autre, qui ne peut
être divisée sans être détruite.
Leibniz au XVII ième avait énoncé l'existence d'un principe, nommé
principe des indiscernables, selon lequel il n'y a pas deux êtres identiques dans la nature.
Qu'est-ce qui différencie les organismes vivants des choses naturelles ou objets fabriqués ? Jacques
Monod, généticien, prix Nobel de médecine en 1965, retient dans Le hasard et la nécessité trois critères
qui doivent être présents simultanément dans un être pour que celui-ci puisse être qualifié de vivant.
Le premier est la téléonomie (du grec télos : fin et nomos : loi).
L'être vivant est toujours un être qui, pris
dans son ensemble ou chacune de ses parties, répond à une fonction, donc apparemment à une fin.
Du
point de vue de l'ensemble, l'être vivant semble "fait pour" se perpétuer.
Se perpétuer lui-même, du
moins le temps nécessaire à la reproduction, et perpétuer son espèce.
Du point de vue de chacune des
parties, ces dernières semblent "faites pour" accomplir telle ou telle fonction.
L'oeil est "fait pour" voir, la
langue du fourmilier "pour" attraper les fourmis ...
comme si une fin à réaliser était à l'origine de chaque
organe, comme si la fonction créait l'organe.
Le second critère retenu par Monod est la morphogenèse autonome (du grec morphé : forme et genesis
développement).
L'être vivant est en relation constante avec un milieu extérieur ; néanmoins, le
processus de formation et de développement d'un être vivant est indépendant du milieu extérieur.
Même
si, pour son entretien et sa croissance, un organisme vivant a besoin d'assimiler des substances
étrangères (nourriture, oxygène, gaz carbonique, etc.), même si, sans ce type de relations la vie ne
pourrait ni exister, ni se développer, toujours est-il que sa forme et sa croissance sont régies par une
programmation interne qui n'est pas le résultat des forces extérieures qui s'exercent sur l'être vivant.
Par
exemple, un poisson rouge ne peut survivre sans eau et daphnies, mais aucune force physique ne peut
transformer ce dernier en éléphant.
Les manifestations principales de cette morphogenèse autonome sont
l'auto-formation, l'autorégulation et l'auto-réparation.
Cette dernière, bien qu'elle ne concerne pas tous
les organes, s'étend cependant à un nombre infini d'agressions et de blessures.
C'est ainsi que l'écorce du
pin entaillé se refait, que la pince du crabe repousse et que les blessures se cicatrisent.
Le troisième critère est l'invariance reproductive.
Les êtres vivants se reproduisent.
En outre, cette
reproduction est marquée par l'invariance, soit complète en cas de reproduction par sissiparité (division
des cellules), soit partielle en cas de reproduction sexuée.
Il existe alors des différences individuelles (à
l'exception des jumeaux univitellins) mais les caractéristiques de l'espèces sont conservées.
Il ne faut pas
confondre la variabilité des individus et l'invariance propre à l'espèce.
Ces trois critères, présents en un même être, nous permettent-ils de distinguer assurément le vivant de
l'inerte ? Après tout les machines sont également des objets téléonomiques, les machines peuvent
s'autoréguler et les ordinateurs, en raison de la programmation, ont une certaine autonomie.
Il est moins
aisé qu'il ne le paraît au premier abord de dégager des critères permettant de différencier un être vivant
d'une machine complexe toutefois, la machine ne se reproduit pas, ne croit pas et connaît une autonomie
très limitée.
COMPRENDRE / EXPLIQUER : Comprendre, c'est connaître un phénomène de l'intérieur, par son sens, en
déchiffrant sa singularité.
Dans les sciences, expliquer c'est ramener la diversité des phénomènes à des
causes (leurs conditions de production) et à des lois permettant d'en faire des cas particuliers.
MÉCANISME
Conception née au XVlle siècle, défendue en particulier par Descartes, selon laquelle les êtres vivants ne sont rien
d'autre que des machines.
L'explication du vivant est alors réduite aux propriétés physico-chimiques de la matière,
sans appel au concept de vie.
Le mécanisme s'oppose au finalisme et au vitalisme.
C'est Descartes qui fonde l'entente mécaniste du vivant : il s'agit de comprendre l'organisme non plus à partir de
fins imaginées, mais à partir des causes constatables (ne plus dire par exemple que l'oeil est fait pour voir, mais
décrire les processus par lesquels l'oeil transforme un stimulus visuel en influx nerveux).
Il faut pour cela réduire le
fonctionnement du corps vivant à un ensemble de mécanismes physiques et chimiques pour pouvoir en dégager des.
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