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Qu'est-ce que la liberté ?

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« Lorsque l'on se demande ce qu'est la liberté, on pose une question de définition.

C'est un type de question que l'on peut qualifier de « socratique »dans la mesure où Socrate, dans les dialogues platoniciens, y a recours.

Ici, il s'agit de définir ce qu'est la liberté.

Ce terme évoque une valeur de la République française depuis la Révolution, comme ceux d'égalité et de fraternité.

Il est souvent utilisé, ce qu'il désigne semble être bien connu, mais est-ce vraiment le cas ? Très généralement, il désigne la faculté de choisir : l'homme qui peut choisir d'habiter en Normandie ou en Auvergne peut être qualifié de libre.

Cependant, il faut se demander si la liberté désigne la faculté de choisir n'importe quoi.

Si un homme choisit de partir vivre en Normandie parce qu'il a plus de possibilité d'y trouver un emploi, l'acte d'y aller peut-il encore être dit un acte libre ? N'est-il pas alors déterminé par le besoin, celui qu'aurait l'homme de travailler afin d'assurer sa subsistance ? Mais aussi, s'il choisit d'y vivre mu par le désir de vivre près de la mer, peut-on aussi qualifier son acte de libre ? Le problème réside en ceci que la liberté désigne la faculté de choisir et semble ainsi exprimer nos désirs et pas nos besoins, mais qu'en même temps, le désir semble aussi nous aliéner. I- La liberté comme faculté de choisir, expression du libre-arbitre A- La liberté est la faculté de choisir, de ne pas être contraint de devoir agir ou penser de telle ou telle manière. 1- Elle est une « notion commune » selon Descartes dans les Principes, une vérité première qui s'impose à l'esprit et peut être connue par le témoignage de la conscience.

(Descartes) 2- Liberté comme synonyme de libre-arbitre, on prend des décisions d'une façon absolument libre et indépendante de tout mobile et de tout motif prédéterminé. B- La liberté, en ce sens, peut apparaître comme « liberté d'indifférence » (Descartes) 1- Descartes, lettre à Mesland du 9 février 1645, la liberté d'indifférence : la volonté n'est pas portée, par la connaissance du vrai et du bien, à suivre une manière d'agir, plutôt qu'une autre. 2-Descartes montre que l'expérience de notre liberté nous la présente comme un pouvoir absolu, la volonté est tellement libre de sa nature qu'elle ne peut jamais être contrainte. « L'indifférence me semble signifier proprement l'état dans lequel se trouve la volonté lorsqu'elle n'est pas poussée d'un côté plutôt que de l'autre par la perception du vrai ou du bien ; et c'est en ce sens que je l'ai prise lorsque j'ai écrit que le plus bas degré de la liberté est celui ou nous nous déterminons aux choses pour lesquelles nous sommes indifférents./ Mais peut-être d'autres entendent-ils par indifférence la faculté positive de se déterminer pour l'un ou l'autre de deux contraires, c'est-à-dire de poursuivre ou de fuir, d'affirmer ou de nier.

Cette faculté positive, je n'ai pas nié qu'elle fût dans la volonté.

Bien plus, j'estime qu'elle s'y trouve, non seulement dans ces actes où elle n'est poussée par aucune raison évidente d'un côté plutôt que de l'autre, mais aussi dans tous les autres /; à tel point que, lorsqu'une raison très évidente nous porte d'un côté, bien que, moralement parlant, nous ne puissions guère choisir le parti contraire, absolument parlant, néanmoins, nous le pouvons. Car il nous est toujours possible de nous retenir de poursuivre un bien clairement connu ou d'admettre une vérité évidente, pourvu que nous pensions que c'est un bien d'affirmer par là notre libre arbitre.

» DESCARTES, Lettre à Mesland du 9 février 1645. INTRODUCTION Le thème de ce texte est la liberté d'indifférence.

Cette expression fait difficulté dans la mesure où l'indifférence serait cet état où nous ne sommes déterminés par rien.

Cette absence de détermination serait la liberté d'indifférence.

Or loin d'être la condition suprême de notre autonomie elle est bien plutôt la source de notre indétermination.

Descartes ne contredit pas cette acception de la liberté d'indifférence, qui la rapproche de l'absence de détermination, mais il introduit un deuxième sens censé réhabiliter la liberté d'indifférence ; celle-ci se trouve alors élevée au rang de « faculté positive ».

L'indifférence dans ce deuxième sens n'exprime pas l'absence d'influence extérieure, de raisons, mais la possibilité pour l'homme de se déterminer par lui-même.

Le problème consiste alors à expliquer comment la liberté d'indifférence peut être à la fois comprise comme absence de détermination et comme faculté d'autodétermination. PLAN DETAILLE Première partie : Le plus bas degré de la liberté. 1.1 Indifférence d'équilibre.. »

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