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Qu'est-ce que faire confiance ?

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« Introduction Faire confiance est une expression qui doit être mise en relation avec des expressions proches, telles que « croire » ou « espérer ». Définir la confiance c'est définir si celle-ci est une croyance ou si elle serait plutôt une forme de savoir.

Avons-nous des raisons de faire confiance lorsque nous faisons confiance ? Dans ce cas la confiance serait fondée théoriquement.

Ou bien la confiance n'est-elle qu'une affaire de la volonté ou le savoir n'est pas pris en compte ? La question concernant la confiance est donc bien de décider si celle-ci est ou pas une forme de savoir, ou alors une forme de croyance. a. Kant : la distinction entre opinion, croyance et Savoir Dans le canon de la raison pure Kant présente une distinction entre l'opinion et le savoir. L'opinion serait une assertion insuffisante du point de vue objectif comme subjectif.

Cela signifie que celui qui a une opinion est conscient de l'insuffisance de cette opinion, on ne croit pas à une opinion. Subjectivement le sujet qui a une opinion est conscient de l'insuffisance de celle-ci.

A l'opposé le savoir est une assertion qui est certaine, subjectivement et objectivement.

Le critère du savoir serait la communication.

En effet le savoir n'est pas subjectif il peut donc se communiquer entre les êtres raisonnables.

Une assertion qui ne pourrait pas être communiquée, ou qui en étant communiquée perdrait sa persuasion, ne pourrait plus être considérée comme un savoir.

Entre ces deux termes se place la croyance.

La croyance est certaine subjectivement mais incertaine objectivement.

Elle est donc bien située entre l'opinion et le savoir.

Celui qui croit n'a pas de raison objective pour sa croyance, cependant il n'en doute pas, il y a donc bien une certitude subjective. La croyance est un assentiment à des affirmations dont la démonstration ou la preuve est insuffisante.

En revanche, dans la foi, la question de l'insuffisance des preuves ne se pose pas. Dans le christianisme, la vérité révélée oblige à distinguer entre croyance ordinaire, croyance religieuse et foi.

L'incertitude est balayée par la foi ; dans cette dernière, la confiance est absolue, et ce, sans recours aux arguments rationnels ou aux preuves. Si la croyance religieuse est encore habité par le doute, la foi l'évacue.

Aussi peut-on distinguer le « croire que », du « croire à » et du « croire en ».

Le « croire que » traduit-trahit une opinion, une conjecture.

Le « croire à » exprime une implication plus personnelle.

Et enfin, le « croire en » manifeste une conviction, une confiance absolue. Dans une perspective rationaliste, on peut dire que : Ø L'opinion est subjectivement et objectivement insuffisante. Ø La foi est subjectivement suffisante et objectivement insuffisante. Ø La science est subjectivement et objectivement suffisante. Transition Où peut-on situer la confiance ? La confiance est-elle une opinion ou une croyance ? Faire confiance est-ce croire ? b.

La confiance par rapport à l'opinion et à la croyance Celui qui fait confiance croit-il celui à qui il fait confiance ? On est tenté de dire que oui.

Cependant, précisément, la confiance ne vient-elle pas plutôt pallier à un défaut de croyance ? La croyance est une certitude subjective.

Dès lors il ne semble pas que si l'on croit la confiance soit d'un quelconque secours.

A moins que la croyance serve à transformer une certitude subjective en une certitude objective. Cependant on ne dit pas de celui qui fait confiance qu'il est certain de manière objective.

La confiance, en effet, sous entend une certaine incertitude de la part de celui qui fait confiance.

La confiance semble donc bien concerner la croyance.

On peut dire que faire confiance revient en quelque sorte à combler un défaut de croyance.

La confiance servirait à renforcer la certitude subjective, elle permettrait de tenir ce qui est objet de la confiance comme subjectivement certain. Transition Jusque là on a considéré la confiance comme une donnée à admettre entre opinion, croyance et savoir.

La confiance dans ces conditions est un type de conviction.

Ne doit-on pas dire plutôt que ce qui prime dans la confiance c'est le fait de « faire confiance » ? La dimension volontaire de la confiance n'a pas été abordée.

La confiance n'est-elle pas plus une configuration de la volonté qu'un type de savoir ? c. La confiance comme produit de la volonté La confiance si elle est un moyen de combler un défaut de conviction subjective semble plutôt s'apparenter à une configuration de la volonté.

On dit souvent que l'on a décidé de faire confiance à quelqu'un.

Cette expression montre bien qu'il s'agit là d'une décision qui consiste à tenir pour subjectivement certain quelque chose qui ne l'est pas.

Alors faire confiance reviendrait à vouloir considérer comme un objet de conviction ce qui ne peut pourtant pas l'être par des raisons théoriques.

La volonté vient donc pallier à une insuffisance de l'entendement.

Ce qu'on n'a pas assez de raison pour envisager comme subjectivement certain la confiance permet de le considérer comme tel.

On a donc bien ici une intervention de la volonté qui consiste à faire tenir quelque chose pour vrai subjectivement.

Les derniers articles des Principes de la philosophie de Descartes présente une telle intervention de la volonté.

Exemple : Je ne suis jamais allé à Rome.

Je rencontre des personnes qui me parlent de cette ville.

Il est possible que tous ces gens me mentent et qu'une telle ville n'existe pas.

Ils pourraient s'être tous mis d'accord pour me mentir.

Cependant dans la pratique je ne mets pas en doute tout ce qui absolument parlant pourrait apparaître comme douteux.

C'est la volonté qui vient pallier à cette incertitude, bien qu'absolument parlant il se peut que touts veuillent me tromper, je décide de faire comme si cela été impossible.

On voit ici une intervention de la volonté qui vient augmenter le degré de certitude de ce à quoi elle s'applique. Conclusion Plutôt que de considérer la confiance comme un type de savoir, on la considérera comme une action de la volonté consistant à accroître la conviction.

Il arrive que l'on veuille faire confiance sans y parvenir, on voit donc que la confiance est une affaire de volonté. L'effet de la confiance est d'accorder une créance supérieure à celle que l'on devrait accorder sans celle-ci.. »

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