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Quel est le fondement de l'obligation morale ?

Extrait du document

« "Ô devoir, s'écrie Kant, not grand et sublime, d'où titres-tu ton origine ? Où trouver la racine de ta noble tige, qui repousse fièrement toute parenté avec les penchants ?".

Il faut d'abord écarter les solutions erronées. 1.

Fondements insuffisants.

— Le fondement de L'obligation ne saurait être. a) Ni l'opinion humaine, capricieuse et inconsistante.

L'estime et le mépris des hommes doit être la conséquence, non la raison delà moralité. b) Ni la sanction : La sanction suppose, au contraire, l'obligation.

D'ailleurs fonder l'obligation sur la sanction, c'est vicier la morale dans sa source même, c'est la réduire à l'intérêt. c) Ni le contrat social de Rousseau, ni les législations humaines, qui ne pourraient nous engager en conscience si nous n'avions au préalable le sentiment de l'obligation et si nous ne le trouvions pas légitimement fondé.

Ils ne rendraient pas non plus la loi absolue et universelle, puisqu'ils n'ont pas ces caractères.

— Ce serait, en outre,confondre la légalité avec la justice et légitimer toutes les tyrannies. d) Ni l'idée du bien perçu par la raison (morale indépendante) : Car la loi morale n'est pas seulement la vue du bien, un simple idéal qui nous attire ; c'est un précepte formel, une loi qui nous oblige.

Or, par elle-même, la raison juge, perçoit des rapports : elle ne commande pas : elle est une lumière qui nous éclaire, elle n'est pas une force qui oblige. e) Ni la volonté arbitraire de Dieu (erreur de Pufendorf) : Car l'obligation n'est pas quelque chose d'accidentellement ajouté au bien ; elle lui est unie par un lien nécessaire et indissoluble.

S'il en était autrement Dieu pourrait faire que le mensonge, le blasphème fussent obligatoires. S'ensuit-il que cette relation nécessaire du bien et de l'obligation morale puisse s'expliquer pleinement sans recourir à l'idée de Dieu ? Nous ne le pensons pas. 2.

Véritable fondement de l'obligation.

— Sans doute la loi morale a son fondement immédiat dans la raison, qui conçoit le bien comme un impératif et impératif absolu.

Mais la raison nous démontre aussi que nous ne tenons pas de nous-mêmes notre nature, notre essence ; nous sommes effets d'une Cause première.

A cette cause suprême, la raison doit son existence et les lois constitutives de sa nature.

Et puisque c'est en vertu d'une de ces lois que le bien nous apparaît obligatoire, c'est donc dans l'auteur même de notre nature, c'est-à-dire en Dieu, qu'il faut chercher le fondement ultime de l'obligation morale.

L'homme n'est pas et ne peut pas être son propre législateur, car il ne saurait s'obliger lui-même.

En promulguant dans la conscience la loi morale, la raison n'est qu'un écho de la raison et de la volonté divines.

La loi morale est donc l'ordre de Dieu, et le devoir consiste à obéir à Dieu. (Remarque.

— Quand nous disons que la volonté divine est le fondement de l'obligation morale il est bien entendu qu'il ne s'agit point d'une volonté arbitraire de Dieu, erreur que nous avons écartée ; mais d'une volonté inséparable de la Raison divine.

La Raison de Dieu voit le bien, l'ordre universel ; étant lui-, même le bien par essence, il veut nécessairement le bien et il en veut nécessairement l'observation).. »

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