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Que pensez-vous d'une morale sans obligation, ni sanction ?

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Chacun, en définitive, se le fixe à soi-même. Sans doute, nous pouvons demander conseil à un ami, à un confesseur, à une Église, et même nous abandonner docilement à leur conduite. Mais l'autorité qu'exercent sur nous ces conseillers ou ces directeurs dépend de là confiance que nous leur avons» accordée, de notre choix personnel. A la base de l'édifice moral, le philosophe place l'autonomie; par là encore il s'écarte de l'idée qu'on se fait couramment de l'obligation. B. La sanction. ? Il est encore plus éloigné de concevoir la sanction comme elle est communément conçue. Beaucoup de chrétiens, en effet, font des récompenses et des peines de l'au-delà la raison essentielle de la conduite morale : ce qu'il faut avant tout, c'est gagner le ciel et échapper aux tourments de l'enfer. Si on se représentait le ciel comme le lieu où l'homme, confirmé dans l'état de sainteté, serait assuré de ne plus faire le mal, tandis que l'enfer, . au contraire, fixe dans l'aversion à l'égard du bien, le philosophe n'aurait rien à dire.

« INTRODUCTION.

— La morale occidentale a été profondément imprégnée par le christianisme; aussi retrouve-t-on dans ses soubassements des présupposés religieux plus ou moins inconscients.

Le peuple chrétien admettait audessus des hommes un législateur suprême qui leur imposait des lois et qui serait pins tard leur juge et leur justicier : ces thèses admises, l'obligation était fondée, et la sanction de la conduite humaine garantie par les récompenses et les châtiments de l'au-delà.

Or, depuis près d'un siècle, l'enseignement officiel de la morale, non seulement s'est rendu indépendant des dogmes chrétiens, mais encore a voulu se passer de Dieu, tout en continuant de parler d'obligation et même de sanction.

Plus logique, semble-t-il, Jean-Marie GUYAU présenta, en 1884, son Esquisse d'une morale sans obligation ni sanction que les fidèles de la morale traditionnelle considèrent comme un paradoxe ou même comme une contradiction.

Après trois quarts de siècle, porterons-nous le même jugement ? I.

Il est une obligation et une sanction qui ne sont pas essentielles à la morale.

— Accordons-le tout d'abord aux partisans d'une morale sans obligation ni sanction : il n'est pas nécessaire, pour constituer une morale, d'admettre la conception que se font les chrétiens ordinaires des rapports de l'homme avec Dieu et d'adhérer aux dogmes de la création et de l'enfer.

Bien plus, il est une religion populaire d'où découle une morale populaire que le philosophe ne peut pas admettre. A.

L'obligation.

— Pour le commun des chrétiens, en effet, l'obligation morale résulte de notre condition de créature et de notre dépendance absolue à l'égard du Créateur.

Pour eux, la volonté du Tout-Puissant est le dernier mot de la morale. Le philosophe ne saurait se contenter d'une telle conception, car il doit se demander pourquoi il faut obéir au Créateur et pourquoi le Créateur noua commande ce qu'il nous commande.

Si la seule raison de lui obéir était sa force et si les lois qu'il porte ne dépendaient que de son caprice, c'est la révolte et non l'obéissance qui serait bonne et noble.

S'il est bon d'obéir à Dieu, c'est que Dieu veut et ne peut vouloir que le bien.

Par suite, le dernier mot de la morale est dans le bien et non dans la volonté de Dieu, et s'il y a une obligation en morale, ce n'est pas celle qu'admet le commun des chrétiens. D'autre part, comment, dans une morale philosophique et même dans une grande mesure dans une morale théologique, apprenons-nous normalement ce que Dieu veut de nous ? Non pas par une révélation directe ou indirecte, mais par la conscience on la raison.

Nous supposons à juste titre que Dieu nous demande de nous conformer aux exigences de la raison.

Or, là raison, c'est notre raison, c'est nous.

Par conséquent, le devoir ne nous est pas dicté de l'extérieur.

Chacun, en définitive, se le fixe à soi-même.

Sans doute, nous pouvons demander conseil à un ami, à un confesseur, à une Église, et même nous abandonner docilement à leur conduite.

Mais l'autorité qu'exercent sur nous ces conseillers ou ces directeurs dépend de là confiance que nous leur avons» accordée, de notre choix personnel.

A la base de l'édifice moral, le philosophe place l'autonomie; par là encore il s'écarte de l'idée qu'on se fait couramment de l'obligation. B.

La sanction.

— Il est encore plus éloigné de concevoir la sanction comme elle est communément conçue. Beaucoup de chrétiens, en effet, font des récompenses et des peines de l'au-delà la raison essentielle de la conduite morale : ce qu'il faut avant tout, c'est gagner le ciel et échapper aux tourments de l'enfer. Si on se représentait le ciel comme le lieu où l'homme, confirmé dans l'état de sainteté, serait assuré de ne plus faire le mal, tandis que l'enfer, .

au contraire, fixe dans l'aversion à l'égard du bien, le philosophe n'aurait rien à dire.

Mais il ne peut admettre qu'on fasse du bonheur personnel le but unique et dernier de la vie.

Il n'y a de moralité que dans la recherche du bien, et celui qui, hypnotisé par les sanctions de l'au-delà, ne songe plus au bien se détourne de sa fin morale. On le voit, il est des types d'obligation et de sanction dont la morale peut se passer et même qu'elle exclut. >>> Suite de cette correction : http://www.devoir-de-philosophie.com/passup-corriges-11788.html. »

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