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Quel besoin l'homme a-t-il de produire des oeuvres d'art ?

Extrait du document

« Comment démarrer votre dissertation et trouver le plan. 1.

Ce sujet requiert une bonne analyse des concepts, en particulier « besoin » et « homme » dont les sens, très variés, ont dû faire l'objet classique de certains de vos cours.

Celui-ci constitue donc le matériau de base.

V ous utiliserez en particulier les théories freudienne (sublimation) et hégélienne (l'art comme besoin rationnel) de la création artistique. Bien entendu, l'art et la littérature constitueront une mine dans laquelle vous pourrez puiser. 2.

C ompte tenu des différentes acceptions des termes, le problème posé consiste à définir le sens spécifique du besoin humain qui exige l'œuvre d'art. 3.

Toujours à partir des différents sens de « besoin », il est possible de constituer une gradation de valeur en allant du simple besoin vital au besoin spirituel le plus élevé.

Le plan progressif paraît ainsi bien adapté à ce sujet. 4.

La réflexion sémantique (sur le sens de l'œuvre d'art, etc.) permet également de conduire la discussion à travers le plan progressif. 5.

Dans un tel sujet, les exemples puisés dans vos connaissances littéraires, musicales, picturales, etc., s'imposent pour illustrer votre démonstration. On prête souvent à l'art qu'il est gratuit et sans raison, qu'il n'est qu'une distraction pour le plaisir des sens et de l'esprit, mais on s'interroge moins sur les réels besoins que peut avoir l'homme à produire des œuvres d'art.

Il faudra examiner si il y a un besoin d'art chez l'homme et pour quelles raisons.

L'art serait un médium, un support d'expression pour la subjectivité, pour exprimer des opinions politiques ou sur la société, il permet de supporter la vie, de la rendre plus belle et adéquate à ses désirs.

Que serait en effet la vie sans l'art ? 1) L'art répond au besoin d'expression de l'homme. La fonction expressive de l'art comme acte de communication avec le monde et la valeur de reflet des transformations sociales et morales est importante. L'art a donc un rôle à la fois personnel et universel.

Il permet à l'individu de s'exprimer, il a aussi une fonction sociale.

Cela serait même la fonction de l'art que d'ouvrir des espaces où s'autorégulent les émotions et les sentiments.

Elle permet et évite toute effusion trop irrationnelle de la subjectivité, elle permet de traduire en un langage compréhensible par plus d'individus que le seul artiste.

Il faut trouver un compromis entre le désir d'expression personnel et la société.

Jean Dubuffet, artiste de l'art brut écrit : « Il n'y a pas plus d'art des fous que d'art des dyspeptiques ou des malades du genou ».

La fonction d'art étant partout la même, chez l'aliéné comme chez l'individu réputé normal, encore que chez ce dernier elle trouve rarement à s'exercer hors de toute contrainte sociale et sans référence à quelque règle ou modèle culturel que ce soit, libre cours étant laissé à une impulsion, à une nécessité qui ne saurait se satisfaire que des inventions les plus personnelles, les moins prévisibles.

On comprend que l'art n'est pas éliminable de la société et de la vie des individus.

L'art n'est pas inutile, il possède une fonction sociale et individuelle, une fonction critique et politique. 2) L'art permet de critiquer la société. L'art moderne se donne un point de vue extérieur et une position critique à l'égard de toute culture de privilège : à la fonction idéologique de l'art classique, elle tente de substituer une fonction de l'art qui soit réellement critique dans l'ordre culturel des rapports sociaux.

L'art étant entré dans l'air de la consommation, l'art doit se démarquer de la production industrielle.

Dès la fin du 19 e siècle, l'art a eu pour fonction d'embellir les productions de l'industrie, l' A rt Nouveau précurseur du design a tenté de contrer le cours inéluctable du progrès technique.

La lutte contre l'uniformisation, la standardisation se retrouve jusque dans le pop art des années 1960.

L'art contemporain tend à faire tourner les regards vers des faits de société, vers les marges, et tend à la provocation.

Les happenings, l'art corporel, l'art brut ont une charge de contestation importante.

C'est aussi l'idée de contre-culture qui s'est formé autour de la Beat Generation, le rock, la culture hippie se place à l'opposé de la société de consommation.

On ne peut pas dire que l'art contemporain ne s'intéresse pas à la société, qu'il refuse de traiter ses problèmes en s'enfermant dans un pure amour des formes. 3) L'art permet de supporter la vie. La célèbre phrase de Nietzsche « La vie sans la musique serait une erreur » souligne l'importance de l'art dans la vie, elle servirait à supporter la douleur de l'existence et ses vicissitudes.

C 'est justement son caractère gratuit qui fait de l'art un élément important, selon Schopenhauer, dans le Monde comme Volonté et comme représentation qui élève l'homme au-dessus du cours douloureux de la vie.

L'art a un effet calmant, il ouvre à la source impénétrable de toute chose, il entrouvre le voile de Maya.

Il permet de s'extraire du monde ordinaire de la représentation et de la causalité.

N'est-ce pas aussi le sens courant que beaucoup donne à l'art comme évasion de la réalité.

A ussi, les esthètes, les dandys sont l'exemple de ce refus dans la pure réalité de la vie, de la quotidienneté, de la médiocrité.

Les dandys n'ont pas de but dans la vie, à part de plaire.

Vivre par l'art, s'est refusé la vie ordinaire qui n'est régi que par des buts : gagner de l'argent, le faire fructifier, entretenir sa maison, se nourrir.

L'art échappe à ces nécessités, il est une absence de contrainte, du moins celle de la vie courante.

Le but de l'art serait de parvenir le mieux possible à cet oubli de la nécessité quotidienne.

Une œuvre d'art ratée ennuie car elle nous ramène à notre réalité, qu'elle n'a pas la puissance de nous emporter dans un autre univers. 4) L'art est besoin : il sauve la réalité de l'insignifiance. L'industrie, l'apparition de nouveaux matériaux de construction comme le fer, le verre réclameront un embellissement par l'art décoratif et l'architecture.

La modernité de l'industrie côtoie souvent la laideur.

Pour la première fois de l'histoire de l'humanité, on doit construire une grande quantité de bâtiments qui n'ont pas de précédent comme les gares, les grands magasins, les halls d'expositions universelles, des grandes usines.

Aucun code académique ou historique ne régit la construction de ces bâtiments.

La croissance de la population au 19 e siècle oblige à construire rapidement une grande quantité de maisons, écoles, bâtiments civils sans grand souci esthétique.

En réaction, apparaîtra l' Art Nouveau précurseur du design moderne.

Le but final étant de rendre acceptable une modernité insignifiante et ennuyeuse.

Le tout étant l'appropriation par l'homme d'une réalité qui le dépasse.

Mais l'art est-t-il arrivé à ses fins ? Il semble bien impuissant à rendre acceptable un développement exponentiel de l'industrie et de l'activité humaine, il ne peut protéger le monde de la pollution et des ravages de l'automobile.

L'art sert à embellir une réalité pas toujours supportable. Nietzsche dira: « Nous avons l'art pour ne pas mourir de la vérité » Conclusion. L'homme a de multiples raisons qui répondent à de multiples besoins de produire des œuvres d'art.

Il permet aux individus de s'exprimer, de donner du sens à la réalité et à l'embellir.

L'art sert à supporter la vie et ses affres, il embellit le quotidien comme les douleurs de l'existence.

A ussi on ne pourra pas parler de la mort de l'art tant que ce besoin quasi métaphysique de l'art persistera dans l'homme.

Que l'art tombe dans l'abstraction, l'expression du néant, qu'il refuse la figuration, il répond aux mêmes besoins qui sont ancrés dans l'homme.. »

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