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Que veut dire " le temps passe " ?

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« Analyse du sujet : Temps : milieu dans lequel s e succède les événements(passé vers futur par l'intermédiaire du présent).

D urée mesurable, changement. Passer : ce qui s'écoule.

S'oppose à ce qui est figé, immobile et immuable.

Fait aussi référence au passé, à ce qui n'est plus.

P asser c'est ne plus être dans le présent, c'est faire preuve d'une progression, d'une continuité, d'une avancée vers autre chose, c'est le devenir, l'élan vers l'avenir. Problématique : Q ue le temps pass e est une évidence : il suffit de regarder une horloge ou d'observer un calendrier pour s'en souvenir.

L'écoulement du temps se traduit alors par le passage du présent au passé, l'instant présent n'étant jamais suspendu.

Le temps nous met alors en face d'une loi qui semble universelle : tout devient, tout se modifie, tout se transforme, rien ne res te jamais dans un état de permanence.

A insi le temps nous inscrit dans un devenir que nous subissons nous-mêmes : nous vieillis sons, nous progressons, nous déclinons, bref nous sommes nous-mêmes emportés par le temps.

Pourtant le temps peut prendre une dimension tout autre lorsqu'on le rapporte à la conscience, puisque la conscience peut se souvenir (mémoire), se concentrer (attention) ou se projeter (attente).

Dès lors le temps passe, mais il passe d'une manière inégale d'un individu à l'autre, car le temps est un temps subjec tif, relatif à chacun.

A insi si vous vous ennuyez vous trouverez que le temps ne passe pas vite, qu'il est long, ce qui prouve que le temps dépend essentiellement de la conscience qui l'appréhende.

De plus, avec le temps, les hommes construisent, édifient, élaborent et même, plus simplement, donnent un sens à leur vie à travers leur histoire.

Le temps passe dès lors, mais ce pas sage n'est pas néc essairement un échec. O n s'interroge donc ici sur le sens et sur les enjeux de l'expression « le temps passe ».

C ette expression qui évoque à la fois la perte du passé et la promesse de l'avenir évoque t-elle quelque chose de positif ou de négatif pour l'homme ? Est-elle la marque de sa déchéance ou de son évolution, de son aliénation (l'homme est condamné à mourir) ou de sa liberté ? Proposition de plan : 1-L'homme conscient de sa temporalité : a) conscience de sa propre finitude Le temps n'existe pas en dehors de la conscience que l'on en a, de plus, nous faisons l'expérience du temps parce que nous en avons c onscienc e. En effet, seul l'homme a conscient d'être mortel.

Notre existence a un commencement et une fin, nous s ommes voués à la finitude, nous sommes des êtres temporaires.

C haque minute qui passe est une petite mort qui est irrémédiablement pass ée : « l'homme est un être pour la mort » (Heidegger). « Le but de notre carrière c'est la mort » (M ontaigne). b) mémoire et passé : La mémoire de l'homme lui permet de retenir le passé.

L'éducation transmet à chaque génération un patrimoine, un héritage qui évite aux nouvelles générations de tout recommencer à zéro.

C 'est un acquis qui permet de progresser. c) projection dans l'avenir : C ette anticipation dont l'homme est capable est fondamentale.

La plupart du temps nous oublions de vivre le présent.

L'avenir est essentiel parce que l'homme est un être de désir et d'imaginaire, jamais satisfait de l'ac tuel et du présent.

Il tend à autre chos e. Transition : C ette conception du temps qui passe dépend donc de la conscience humaine qui peut déborder l'instant présent (vers le passé et vers l'avenir). Le temps est donc une donnée subjective de la conscience et le fait qu'il pass e inscrit l'homme dans le cycle de la vie qui tend vers sa propre fin. 2-L'expérience du temps : l'angoisse du temps qui passe : Le passé est irréversible, ce qui a été ne peut être effacé.

On ne peut pas revenir en arrière.

Expérienc e de la mort et de la nostalgie provoquée par cette irréversibilité. Si l'expérience du temps qui passe provoque l'angoisse c'est parc e que c'est l'expérience du changement, rien n'est immuable, tout ce qui est peut disparaître et devenir néant.

C 'est l'expérience de la négativité qui habite la réalité. C e qui fait que le temps est, c'est qu'il tend à n'être plus.

T out c e que nous vivons est éphémère et tout ce qui est soumis au temps est relatif et contingent.

Exemple : Hérac lite et le mobilisme universel : « on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau ».

Le temps c'est un passé qui n'est plus, un avenir qui n'est pas encore et un présent fugace qui constitue un passage rapide entre deux néants. O n ne peut pas lutter contre le caractère destructeur du temps qui nous rapproche de la mort.

P our Baudelaire, dans un poème des fleurs du mal, le temps est un gouffre qui a toujours soif : « Souviens-toi que le Temps est un joueur avide Q ui gagne sans tricher, à tout coup ! c 'est la loi. Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi ! Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

» Transition : C ependant, ne peut-on pas vivre autrement, l'expérience du temps qui passe? 3-Le temps passe : un facteur d'espoir : O n ne sait pas de quoi demain sera fait, l'avenir est incertain, imprévisible.

L'avenir es t une page blanche. En effet, même si le passé et le présent conditionne l'avenir, il reste imprévisible, rien n'est écrit définitivement, je ne suis pas en mesure de tout prévoir car demain sera autre. O r, outre l'angoisse, ce cons tat peut entraîner une autre réaction et on peut porter un autre regard sur le temps qui s'écoule.

On peut faire du temps son allié et considérer c omme une chance d'être des être de temporalité.

Il faut prendre en considération l'aspect pos itif du changement : « la joie venait toujours après la peine » (Guillaume A pollinaire). Il n'y a pas de souffrance ou de peine éternelle puisque tout est éphémère.

Le fait que le temps passe nous donne une rais on d'espérer car quoi qu'il arrive demain est un jour nouveau.

De ce fait, il n'y a pas de nature humaine immuable, l'homme s'invente en permanence. Il y a donc une pos itivité du néant et de la mort.

La mort est la condition de la vie, elle permet l'évolution.

P ar exemple, il faut que l'enfant en moi cède la place à l'adolescent, puis à l'adulte.

Le temps qui passe fait que je ne suis plus ce que j'ai été et que j'évolue. Enfin, le temps qui passe et qui s'élance vers un avenir inconnu est la condition de la liberté : rien n'est définitivement joué, l'avenir est le temps de tous les possibles, ce qui est très positif. Conclusion : Nous avons vu avant tout que le temps passe pour une conscience qui sait qu'elle est finitude et que son existence a un c ommencement et une fin.

« Le temps pas se » symbolise ce passage, cette évolution d'un point de départ vers une fin, la mort.

Le fait que le temps s'écoule est aussi synonyme d'angois s e pour l'homme car le présent s'élance vers un avenir flou, incertain, qu'il ne maîtrise pas.

L'avancée du temps rapproche l'heure de la mort à chaque instant. Enfin, le fait que le temps passe peut être abordé de manière plus s ereine et plus constructive, car c'est aussi l'expression et la condition de notre évolution et de notre liberté.. »

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