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Que sont les sciences ?

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« Termes du sujet: SCIENCE : Ensemble des connaissances portant sur le donné, permettant la prévision et l'action efficace.

Corps de connaissances constituées, articulées par déduction logique et susceptibles d'être vérifiées par l'expérience. L'homme ordinaire est invité sans cesse à confondre les sciences et les réalisations techniques, à confondre savoir et puissance ou force.

« Scientifique » est un terme vague et obscur mais très prestigieux, sa valeur est quasi religieuse: les « scientifiques » sont nos prêtres, et l'homme de la rue les écoute avec la « foi du charbonnier ».

Il faut redonner au mot de science toute sa rigueur. LES MATHÉMATIQUES Après la tradition grecque de Pythagore puis d'Euclide, l'on a identifié l'espace géométrique avec l'espace réel, et les nombres avec les choses.

Ce temps est aujourd'hui révolu.

Les mathématiques pures modernes se ramènent à des relations logiques dépendantes d'un système d'axiomes hypothétiques.

Les mathématiques appliquées ne se rapportent au réel qu'analogiquement, non identiquement, et en perdant leur exactitude. LES SCIENCES DE LA NATURE Négligeant nos ignorances fondamentales (le pourquoi?), les sciences de la nature observent le réel et le décrivent, non pas innocemment ou objectivement, mais à la lumière (parfois trouble) de théories antérieures ou préjugés (souvent inconscients). Il y a dans ces sciences une philosophie implicite qu'il faut savoir dégager. LES SCIENCES DE L'HOMME On appelle connaissance accidentelle celle des choses dont l'homme n'est pas l'auteur, donc les sciences de la nature mais aussi les mathématiques et la logique; cette connaissance peut être extrêmement développée, comme l'est par exemple la zoologie, mais elle reste nécessairement incomplète ou « provisionnelle » dans la mesure où la raison ultime de l'existence de l'univers reste inconnue. On appelle connaissance essentielle celle des choses dont l'homme est l'auteur, à savoir tout ce qui est culturel, tout ce qui appartient au domaine de la « philologie » pour reprendre la terminologie de Giambattista Vico (16681744).

Paradoxalement, les connaissances accidentelles sont beaucoup plus riches en certitudes que les connaissances essentielles qui traitent des actes humains.

L'homme reste en effet grandement obscur à lui-même, ce que montrent sans conteste les diverses psychologies, théories des moeurs, et particulièrement l'histoire (ou les philosophies de l'histoire) et la question de la finalité de l'existence des personnes et des sociétés. La raison catégorise : elle classe les êtres et les procès ou situations en genres et espèces différenciés par des différences de nature dites spécifiques.

La raison construit des espèces, des essences ou natures caractérisées par leur identité et stabilité dans un monde en perpétuel devenir et renouvellement.

Même les ressemblances, analogies et homologies servent dans la science occidentale à constituer des identités.

Trouver les critères de différenciation est une longue tâche; c'est pourquoi la plupart des concepts scientifiques ont une histoire encore inachevée.

La science est, elle aussi, en devenir.

Les classifications sont souvent plurielles et comportent toutes des exceptions (sauf en mathématiques pures).

Cela montre que le réel est plus complexe que notre logique. Toute mise en ordre, quel que soit le domaine, peut prétendre au titre de science.

Il existe donc, contrairement aux idées reçues, une science des arts plastiques, de la littérature, de la religion...

Mais les théories sont évidemment diverses (ce qui est valable pour toute science, y compris les mathématiques) ; en sorte que l'incertitude demeure et que l'ensemble des théories est provisionnelle. On peut croire que cette situation ne durera pas si l'on adhère à la foi dans le progrès positif et inéluctable des connaissances; mais il serait prudent d'observer que le progrès n'est pas linéaire et constant, et qu'il existe de brusques mutations et de sévères régressions. Jusqu'à l'époque moderne, les sciences et la philosophie formaient un seul ensemble; on y privilégiait la recherche pure, désintéressée, gratuite : la contemplation de la vérité, la satisfaction de savoir pour savoir.

Il existe encore de nos jours de nombreuses sciences qui n'ont aucune application pratique (les mathématiques pures par exemple, mais aussi la cosmologie, et certaines branches de zoologie, etc.). L'on ambitionne aujourd'hui la maîtrise absolue du monde (sans que nuisances et catastrophes découragent).

Tout savoir doit pouvoir se convertir en puissance.

Les réussites techniques sont indéniables, mais nous ignorons si elles promettent un avenir heureux ou bien apocalyptique.. »

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