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Que signifie l'expression de « société sans État » ?

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« Comment démarrer votre dissertation et trouver le plan. 1.

Attention ! ce sujet est très difficile car il requiert des connaissances approfondies : — dans le domaine de l'ethnologie où s'est développé le concept de société sans État ; — dans le domaine des grandes doctrines de l'État. Le cours et les sciences humaines constituent ici les matériaux de la dissertation et permettent d'examiner des situations pratiques (sociétés sans État existantes) ou des réflexions plus théoriques (analyse politique). 2.

L'analyse des termes société et État (que vous devez savoir faire avec les notions de votre cours) montre que la formule est contradictoire puisque l'État est une forme prise par la société.

Le problème est donc de savoir si l'on peut parvenir à une formulation non contradictoire de cette expression. 3.

La nécessité d'envisager les liens entre société et État d'une part, d'explorer différents domaines d'autre part, conduit à utiliser un plan où l'on passe en revue à la fois les domaines concernés (ethnologie, politique) et les relations société/État.

Voici un cas qui ne répond à proprement parler à aucun des plans usuels car il contient à la fois un mécanisme progressif (exploration méthodique) et un mécanisme dialectique (il y a des sociétés sans État, la société sans État est une utopie, la société doit contenir un minimum d'État). 4.

La discussion sera bien entendu de type analyse sémantique. Bibliographie. • • • • Pierre Clastres.

La société contre l'État (Minuit). Jean William Lapierre, Vivre sans État? (Seuil). Henri Arvon, L'anarchisme, Chapitre premier.

État et société (Que sais-je?/PUF). Bakounine, Choix de textes (Seghers). Introduction Qu'est-ce qu'une société? Elle se définit comme un groupement humain dont la réalité est distincte de celle de chacun de ses membres.

Toute société est irréductible à l'analyse individuelle et cette irréductibilité fait partie de sa définition même.

Ce terme de société désigne par conséquent un groupe d'individus humains connaissant des relations durables et réciproques, relations réglées par des conventions. Si la société n'existe qu'à travers une réglementation institutionnelle, si ses membres sont reliés par des conventions et des institutions bien définies, il est possible de se demander alors si le concept de société sans État est possible et s'il possède une légitimité.

En effet, l'État, en première approche et de manière encore sommaire, se définit comme la forme prise par la société en tant qu'elle possède une organisation administrative, politique et juridique. Dès lors, le concept de société sans État pose problème, puisqu'il semble que ces deux réalités soient liées de manière irréductible. Le problème posé par la question est donc le suivant : est-il possible de parvenir à une formulation non contradictoire de cette expression de « société sans État »? 1.

La société sans État : analyse anthropologique C'est au niveau anthropologique ou ethnologique que nous pouvons tout d'abord analyser cette formule de « société sans État ».

En effet, certaines sociétés dites « primitives », tout en expérimentant dans le temps des relations tout à fait durables et réciproques, ignorent l'État en tant que tel, conçu comme pouvoir organisé.

Le phénomène des « sociétés sans État » peut donc être observé empiriquement et il semble bien, dès lors, qu'il n'existe pas de contradiction entre le terme de société et celui d'État.

Ainsi, certaines tribus indiennes se présentent-elles comme des sociétés sans lois et sans rois (cf.

l'ouvrage La société contre l'État). Si l'expression de société sans État semble renvoyer ici à des sociétés à part entière, néanmoins cette formule ne doit pas faire illusion ni donner lieu à des contresens.

En effet, les sociétés humaines, très rares, qui se sont passées de chefs politiques et d'État ont développé, dans les faits, une coercition diffuse et pesante.

Ainsi, dans les sociétés amérindiennes, aucune contestation n'est permise parce que les coutumes des ancêtres sont coercitives. Dans la société esquimau, qui ignore également l'État et les gouvernants, des formes particulières de violence et de coercition se manifestent.

L'usage légitime de la force appartient à quiconque s'estime offensé et tout meurtre entraîne une vendetta.

Notons, par ailleurs, que de telles sociétés, sans chefs et sans État, n'ont pu survivre que dans l'isolement et le repli sur elles-mêmes.

Le contact avec d'autres peuples leur a, généralement, été fatal. Ainsi, des sociétés sans État et sans gouvernements existent (comme le montre l'analyse des sociétés esquimau ou indienne).

Elles sont caractérisées par l'absence d'unité politique et de leadership organisé.

Mais il ne faut guère s'illusionner sur le dynamisme de ces sociétés, fermées et coercitives à l'extrême : tous doivent rigoureusement obéir à ce que commandent les Ancêtres du groupe. Nous posions initialement le problème : peut-on parvenir à une formulation non contradictoire de la « société sans État »? Nous pouvons répondre maintenant que la société examinée à ce premier niveau (ethnologique) est un groupement fermé, très coercitif et non dynamique, incapable de survivre s'il est confronté à une autre culture.

Par conséquent, la société, au sens ouvert et libre du terme, n'est pas envisagée à ce premier niveau.

S'il existe des sociétés sans État, ce ne sont point des sociétés portant en elles innovation, changement et liberté. Ainsi, la formule de « société sans État » ne paraît ici convenir qu'à un type de société très restrictif et très fermé.. »

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