Aide en Philo

Que recherche-t-on en réclamant toujours plus de liberté ?

Extrait du document

« Introduction : Ë Bien définir les termes du sujet : - « Liberté » : la liberté consiste le plus généralement dans le fait de pouvoir se mouvoir sans contraintes, de juger et agir en pleine conscience.

C'est le pouvoir de se déterminer rationnellement sans y être contraint par une force extérieure.

Il s'agit de la liberté de l'individu en tant que tel, de sa liberté de faire ou de ne pas faire quelque chose. - « Réclamer toujours plus » : souligne un désir de posséder qui n'a pas de limites.

Il s'agit ici d'une augmentation quantitative qui suppose que nous n'avons pas assez de liberté ou que nous ne sommes pas assez libres. Ë Construction de la problématique : Le sujet souligne une opinion assez commune, selon laquelle nous pensons ne jamais avoir assez de libertés.

Nous voudrions en effet pouvoir toujours faire plus, autrement dit, avoir le droit d'aller plus loin, d'être moins contraints par les règles et les lois.

Nous associons ainsi l'augmentation de la liberté à la possession davantage de droits.

Cela signifie que l'on désire encore faire davantage ce que l'on veut, à savoir ne pas rencontrer d'entraves à ses actions.

Cette situation s'oppose à celle de l'individu dont les droits sont limités comme l'esclave par exemple qui lui n'aurait pratiquement aucun droit, mais encore, croit-on, le citoyen qui voit la loi positive limiter ses actions. Ë Se pose donc la question de savoir si il est légitime de demander plus de liberté, c'est-à-dire davantage de droits, et quel en serait le prix. Plan : I/ Vouloir plus de liberté est contradictoire : Lorsque l'on réclame plus de liberté, c'est en général parce que conjointement on ressent une incapacité à faire quelque chose, et cette incapacité est souvent due aux limites posées par les lois.

Nous avons de ce fait l'impression de ne pas avoir de droits, ou tout du moins pas assez.

Pourtant, c'est nous-mêmes qui sommes à l'origine de ces lois, et il de ce fait contradictoire de déclarer une absence de droit dont nous sommes nous-mêmes à l'origine. ♦ C'est ce qu'explique Rousseau dans le Contrat social.

En effet, selon lui les hommes se sont rassemblés pour chercher une meilleure manière de vivre, et l'être ensemble ainsi créé devait être régi par des lois pour rester en équilibre.

Le but est donc pour Rousseau de « Trouver une forme d'association […] par laquelle chacun s'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant.

» CS, I,VI.

L'objectif est donc de rester aussi libre que ce que nous étions à l'état de nature. Ainsi, les lois qui vont être fondées pour maintenir l'équilibre de la société ne sont en aucun cas des limites à notre liberté. ♦ Si ces lois ne sont pas des limites à notre liberté, c'est parce que nous en sommes nous-mêmes l'auteur.

En effet, le citoyen a une double dimension, il est à la fois sujet et souverain.

Il est sujet en tant qu'il doit obéir aux lois, et en même temps souverain parce que c'est lui qui dicte les lois, et qui est à l'origine de celles-ci.

De ce fait, l'individu ne se soumet qu'à la loi qu'il s'est lui-même donné, et c'est ce que Rousseau appelle liberté, c'est-à-dire que l'homme est égal aux autres, qu'il ne leur est pas soumis, et qu'il ne dépend que de lui-même. Ë Pour Rousseau, vouloir plus de liberté est contradictoire, ce sont les individus qui se sont eux-mêmes imposer les lois qu'ils suivent, et la vie en société doit est régie par des lois qui permettent la liberté de chacun et de tous.

L'homme contemporain qui réclame plus de liberté eut encore choisir de refuser la société, de ne pas suivre ses lois, et donc de vivre complètement à l'écart de celle-ci. II/ La liberté n'est pas une absence de devoirs et de contraintes : Réclamer plus de liberté, c'est dire que l'on sent les limites imposées par les lois, et que cela est insupportable.

La différence entre l'esclave et l'homme libre, est que l'un ne possède aucun droit, alors l'autre en possède.

Mais justement, « avoir des droits » est-ce « avoir tous les droits » ? Avoir tous les droits consiste à ne pas rencontrer de limites à ses actions et à ses désirs.

Le tyran est celui qui peut prétendre dans ces conditions avoir tous les droits.

Mais cette absence de limites est-elle pour autant synonyme de liberté ? ♦ C'est ce que montre Kant dans La métaphysique des mœurs.

Nous sommes selon lui, à la fois des êtres sensibles – ayant des passions… - et des êtres intelligibles - doué de raison qui nous permet de nous extraire de l'expérience pour nous situer au niveau de l'universel.

Notre volonté peut donc être déterminée de 2 façons : soit par une détermination extérieure (agir selon ses penchants et désirs, et suit ainsi les lois de la nature) soit par un principe interne (agir selon sa raison) ‡ la volonté n'étant pas en soi pleinement conforme à la raison, elle peut être déterminée par des penchants, (=hétéronomie de la volonté), et dans ce cas, je peux décider de ne pas agir selon ma raison et mon coté intelligible, mais selon mes penchants et ma nature sensible. ♦ Lorsque l'on réclame plus de droits, et que l'on désire avoir tous les droits, c'est souvent pour pouvoir faire ce que l'on. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles