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Que peuvent les mots?

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« Analyse du sujet : Le mot est l'élément de base à partir duquel on peut, lorsqu'il est écrit, composer des textes (romans, slogans, liste de courses, etc.), lorsqu'il est prononcé, tenir des conversations, produire des discours, etc.

On dira donc qu'il est le constituant ultime du discours au sens large. Un discours, pour mériter ce nom, ne doit pas être absurde : il doit posséder une signification.

Aussi ne se réduit-il pas à un ensemble anarchique de mots.

Si, au sein du discours, certains mots peuvent être isolés, comme des interjections (« aie ! »), des ordres (« debout ! ») ou des approbations (« oui », « miam »), la plupart d'entre eux sont organisés en propositions en dehors desquelles on ne peut pas déterminer leur signification.

L'ensemble des règles qui régissent l'organisation des mots est la grammaire. On peut distinguer plusieurs types de mots, en particulier : les noms, les adjectifs et les verbes.

Les noms peuvent renvoyer à des choses, des personnes, des idées, concepts, etc.

Les adjectifs désignent des propriétés de ce à quoi renvoient les noms.

Les verbes désignent entre autres des actions. D'une manière générale, le mot possède cette capacité de renvoyer à quelque chose parce qu'il est un signe linguistique, c'est-à-dire l'union d'un signifiant (forme graphique ou phonique du mot) et d'un signifié (la signification à laquelle il renvoie). Problématisation : Le sujet nous interroge sur le pouvoir des mots, ce qu'ils sont capables de faire.

Nous sommes alors invités à examiner leur fonction, c'est-à-dire, ce qu'on attend d'eux, mais également ce qu'ils font sans qu'on le leur demande.

Par exemple, comment expliquer que les mots peuvent blesser, sans même que nous le voulions ? Quelle est la fonction des mots ? L'exemple de la possibilité de blesser nous conduit à nous intéresser plus précisément au rapport entre le mot et le sentiment.

Il semble avoir le pouvoir imprévisible d'éveiller de l'émotion (penser à la poésie par exemple), de produire des sensations bien réelles (par exemple, nous parlons d'un discours qui « donne la chair de poule »).

Comment expliquer ce pouvoir mystérieux des mots ? Quel est le rapport du mot au sentiment ? Pouvoir du langage & langage du pouvoir. Proposition de plan : I – Quelle est la fonction des mots ? Référence : Bergson « Or quelle est la fonction primitive du langage ? C'est d'établir une communication en vue d'une coopération.

Le langage transmet des ordres ou des avertissements.

Il prescrit ou il décrit.

Dans le premier cas, c'est l'appel à l'action immédiate, dans le second, c'est le signalement de la chose ou de quelqu'une de ses propriétés, en vue de l'action future.

Mais, dans un cas comme dans l'autre, la fonction est industrielle, commerciale, militaire, toujours sociale.

Les choses que le langage décrit ont été découpées dans le réel par la perception humaine en vue du travail humain.

Les propriétés qu'il signale sont les appels de la chose à une activité humaine.

Le mot sera donc le même, comme nous le disions, quand la démarche suggérée sera la même, et notre esprit attribuera à des choses diverses la même propriété, se les représentera de la même manière, les groupera enfin sous la même idée, partout où la suggestion du même parti à tirer, de la même action à faire, suscitera le même mot.

» Bergson affirme que la fonction du langage, ici envisagé comme un ensemble de mots, est d'établir une communication en vue d'une coopération.

Sa fonction première n'est donc ni purement théorique, ni purement communicationnelle, puisque la communication est entièrement dirigée vers l'action.

La fonction première du langage est donc pragmatique.

Lorsque le mot signale des propriétés en décrivant des choses, il ne le fait jamais gratuitement, pour le pur plaisir de la théorie.

Celle-ci est elle aussi tournée vers la pratique, vers l'activité humaine. Aussi la fonction du mot n'est-elle pas d'abord la description de la réalité mais une description en vue d'autre chose : la pratique précède donc la théorie.

Ce qu'en revanche permet le mot dans l'ordre de la théorie, c'est un classement, comme le suggère Bergson lorsqu'il précise que le mot permet de grouper les choses sous une même idée.. »

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