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Que peut-on savoir de soi ?

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« Dans ce sujet, il ne s'agit pas tant de savoir si l'on peut savoir quelque chose de soi que de savoir ce que l'on en peut savoir ! S'il s'agissait de dire si l'on peut savoir quelque chose de soi, tu pourrais effectivement envisager de dire que l'on peut recourir à l'introspection avant d'observer qu'elle n'offre que l'apparence de ce qui n'est peut-être qu'une partie ou un aspect de soi-même, avant de rechercher les dispositions qui seraient à prendre pour mieux se connaître. Précision sur l'objet de la question et l'enjeux de la problématique: Il s'agit moins sans doute d'identifier l'objet visé par la connaissance de soi que les limites auxquelles risque de se heurter celle-ci.

Reste, admettons-le, que l'identification des unes ne pas sans l'identification de l'autre : comment savoir en effet jusqu'à quel point je puis me connaître sans savoir ce qui, de moi, peut m'être connu ! La question posée présuppose en quelque façon qu'il y ait difficulté à se connaître.

Une longue tradition nous pousse à le penser.

Socrate n'aurait pas eu à se donner tant de mal pour stimuler la lucidité de ses interlocuteurs s'ils avaient tout connu d'eux-mêmes sans difficulté.

Plus près de nous, la psychanalyse qu'elle soit psychologique (freudienne ou autre, avec la levée de l'inconscient) ou même existentielle (chez Sartre, avec la levée de la mauvaise foi), nous conduit à penser que nous sommes grandement obscurs à nous-mêmes. Se demander ce que l'on peut savoir de soi est, tu le reconnaîtras avec moi à présent, d'un enjeu considérable.

Il y va de notre relation à nous-même et de son succès.

N'y va-t-il pas dès lors de notre propre liberté, pour peu que la liberté soi la capacité que nous ayons à disposer de nous-même : comment disposer de soi-même si on ne se connaît pas bien ? Peut-on d'ailleurs parler de soi-MÊME, si on ne parvient pas à coïncider par la pensée avec ce que l'on est. Mais, comment le savoir ? Comment savoir ce que l'on peut savoir de soi ? 1) Ne faut-il pas d'abord définir le chemin d'accès à soi-même : qu'est-ce qui me permet de me connaître moi-même ? Une réflexion sur la conscience semble ici devoir s'imposer.

Et une référence à Descartes (plutôt qu'à Rousseau) pour mener cette réflexion est justifiée. Si j'admets qu'un esprit « malin » me trompe toujours & partout ou, ce qui est la même chose, que je me trompe toujours et partout, dans tous mes jugements et mes idées, que reste-t-il ? Après avoir posé ces questions dans les « Méditations métaphysiques », Descartes répond : il faut bien que moi, moi qui pense et, partant, qui me trompe, je suis ou j'existe, justement pour pouvoir me tromper.

Autrement dit : « Je pense donc je suis ». Mais qui suis-je ? Justement une « chose qui pense, cad une chose « qui doute, qui entend, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi et qui sent ».

La pensée –au sens large- c'est donc la conscience.

Plus aisée à connaître que le corps, la conscience est la première certitude.

Elle est ce qui résiste à tous les efforts du doute.

Pour Descartes, la saisie de la conscience par elle-même suppose qu'on ait préalablement rejeté tout ce qui était en elle.

C'est le but du doute.

Ce qui apparaît dès lors, c'est la pure activité de la conscience.. Dans le cogito, la pensée se saisit comme pensée, la conscience se saisit comme conscience, cad comme substance indépendante du corps pour exister.

Saisie ainsi dans sa pure signification, il suffit à la conscience de s'analyser pour saisir ses propres qualités. 1) La transparence de la conscience. Ce qui est présent dans la conscience semble directement accessible.

Un simple regard, une simple introspection suffisent.

De plus, le sens de ce qui est présent dans ma conscience est là en sa totalité.

Avec la conscience, on est donc de plain-pied dans la signification.

Bref, la conscience est transparente à elle-même.

Et ce qui se présenterait comme une zone d'ombre ne serait que la conséquence de l'inattention ou d'une attention insuffisante. En cela le rapport de la conscience avec elle-même diffère de son rapport avec l'objet. L'objet est une zone d'opacité pour la conscience.

Quand je m'engage dans la connaissance du monde extérieur, je quitte le domaine de la certitude. Seule la transparence de la conscience avec elle-même ouvre la sphère de la certitude.

Autrement dit, je lis dans ma conscience à livre ouvert.

La certitude n'est jamais que l'adhésion de la conscience à une vérité reconnue par elle avec évidence comme telle. 2) L'immédiateté de la conscience. D'autre part, ce qui fait l'originalité du rapport de la conscience à elle-même, c'est l'immédiateté.

Nul intermédiaire, nulle médiation, la conscience se donne immédiatement.

Pour Descartes, la vérité se saisit dans le présent et plus précisément dans l'instant.

En effet, c'est au moment où je prononce « je suis, j'existe » que cette proposition est vraie.

C'est dans l'instant où elle se donne que je l'éprouve dans sa vérité.

Le présent est la seule chose qui échappe au doute.

Il se distingue du passé qui, en tant qu'il suppose la mémoire, dépend de la fiabilité de cette. »

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