Aide en Philo

Que peut-on savoir d'autrui ?

Extrait du document

« Termes du sujet: SAVOIR / SAVANT: * Savoir: a) Comme nom, ensemble de connaissances acquises par l'apprentissage ou l'expérience.

b) Comme verbe, avoir appris quelque chose, et pouvoir le dire, le connaître, le répéter. * Savoir-faire: ensemble de procédés de gestes habituels permettant la réalisation régulière de certains buts. * Savant: a) Celui qui possède un maximum de connaissances.

b) Celui qui exerce une activité scientifique (un physicien, un biologiste). AUTRE / AUTRUI : 1) Comme Adjectif, différent, dissemblable.

2) comme Nom, toute conscience qui n'est pas moi.

3) Autrui: Tout homme par rapport à moi, alter ego: "Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire ce moi (ego) qui n'est pas moi (alter)." (Sartre).

Les autres hommes, mon prochain.

C'est à la fois l'autre et le même (mon semblable, un moi autre, une personne). Que sait-on d'autrui ? Qu'est-ce qui nous empêche d'aller plus loin dans cette connaissance (nous ne savons que ce qu'il nous montre) ? En quoi toute connaissance d'autrui est-elle problématique ? Si le savoir est l'ensemble des connaissances précises et solides dans un domaine donné (La philosophie de A à Z, Hatier), comment pourrait-il exister une connaissance complète, certaine d'autrui ? Que peut-on savoir avec certitude d'autrui ? Autrui est un autre moi, et me ressemble, donc je le connais en me projetant en lui.

Mais autrui, en étant autre, me reste étranger, reste perméable à ma connaissance.

Le "peut-on" questionne la possibilité, mais aussi le droit d'une telle possibilité.

Il faudra envisager des questions comme : Que doit-on savoir d'autrui ? Que peut-on se permettre de savoir d'autrui ? Calquer un savoir sur autrui ne serait-il pas lui enlever toute authenticité ? Ne doit-on pas dans notre connaissance d'autrui faire une place à la liberté, au droit d'autrui de garder une part d'inconnu ? De plus, quand on se pose la question : "que peut-on savoir d'autrui", pense-t-on à la connaissance qu'il nous donne (de la part d'autrui), ou à la connaissance que l'on acquiert sur autrui ? Définition des termes du sujet La question « peut-on » interroge deux types de capacités : une capacité de fait – au sens d'une capacité physique par exemple : je ne peux pas voler dans les airs sans aide extérieure – et une capacité de droit – je ne peux pas faire telle ou telle chose car une instance me l'interdit, que cette instance soit un gouvernement, une tierce personne ou encore moi-même.

« Savoir », c'est connaître, se rapporter à un contenu de connaissance par la raison – la raison entre en effet obligatoirement dans la constitution de l'acte ou de l'état de savoir, si bien que l'on peut opposer « savoir » à « croire » en usant de ce critère de présence ou d'absence de la raison.

On entend par autrui : « tout autre être humain que moi », soit un être qui me ressemble par son appartenance à l'humanité mais qui diffère de moi par son identité singulière. Le problème ici posé est celui de la possibilité de la connaissance de cet autre être humain, envisagé d'ailleurs dans une perspective d'emblée partielle et limitée : on ne demande pas en effet si l'on peut connaître autrui, mais on s'interroge sur les choses que l'on peut savoir à son sujet, comme si ces choses formaient une somme forcément limitée.

Il ne s'agit pas ici de faire une liste de ces choses, mais davantage de trouver des critères rendant possible une connaissance rationnelle des éléments constitutifs d'autrui, et de définir quels sont ces éléments.

Cela suppose d'ailleurs qu'une partie d'autrui reste peut-être insaisissable, et il faudra interroger cette insaisissabilité. Le sujet propose donc un certain rapport à autrui, celui du savoir, et demande que l'on s'interroge sur l'extension de ce rapport.

Il faudra envisager autrui dans le rapport de différence et de ressemblance qu'il entretient avec moi : peut-être ne puis-je savoir d'autrui que ce que je sais de moi-même en tant qu'appartenant à l'humanité ; il y aurait ainsi une sorte de fonds de contenus psychiques humains duquel nous participerions tous et que nous serions donc capables de repérer et de connaître chez d'autres que nous.

Peut-être ne puis-je absolument pas appréhender autrui par la raison, peut-être la perception que j'ai d'autrui ne passe-t-elle que par l'intuition ou par la croyance. Peut-être puis-je avoir le sentiment de savoir des choses sur autrui parce qu'il me dit des choses ou se décrit luimême, mais cette connaissance est-elle fiable ? Suis-je assuré de ne pas mal interpréter ce qu'autrui me donne à connaître de lui, par exemple parce que cette connaissance passe par le filtre de ma propre identité ? Ces questions ont pour particularité d'hésiter entre une promotion du même et une promotion de l'autre : c'est cette hésitation qui pourra servir d'appui à la structure du devoir. Eléments pour le développement 1° Autrui comme étranger irréductible On peut commencer par considérer autrui comme étant la foule des autres êtres que moi ; ainsi, Kierkegaard invite à considérer que la foule, c'est le « mensonge » : dans cette masse d'êtres différents de moi, je ne peux rien trouver à connaître ; cette masse est une abstraction que je me fais de l'autre en général comme étant tout ce qui n'est pas moi, mon « moi » reste l'unique référence, je ne peux rien connaître d'autrui si je ne refuse pas cette abstraction et si je ne me confronte pas à autrui dans son individualité.

La première chose que je peux donc, et que je dois savoir d'autrui si je veux connaître quelque chose de lui, c'est qu'il est un individu au même titre que moi : l'appréhension d'autrui n'est pas possible sans une reconnaissance de sa ressemblance avec moi, au moins du point de vue de son statut d'individu.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles