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Que peut apporter à la philosophie une réflexion sur l'animalité ?

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« Introduction : Les récents débats soulevés par la bioéthique sur la souffrance des animaux, l'engouement croissant pour les animaux de compagnie associé à la logique de confort de nos sociétés modernes, mais aussi la traditionnelle présence de l'animal dans l'imaginaire collectif que représente les contes et légendes dans toute société, sont autant de preuve que l'animal occupe et préoccupe l'individu.

Cet être vivant, doué de sensibilité et de mouvement, par opposition aux végétaux, semble par bien des aspects si proche de l'homme, et pourtant, on le suppose privé du langage et de la faculté de pensée, ce qui le distingue radicalement de l'être humain.

Mais quel est l'ensemble des caractères, des facultés, propres à l'animal ? Qu'est-ce qui constitue l'animalité de cet être ? La philosophie, qui est curieuse de tout, et tente de repousser les problèmes pour atteindre à la connaissance, est en droit de se pencher sur cette interrogation.

Toutefois, il serait réducteur d'affirmer que toute réflexion quelqu'elle soit peut enrichir la philosophie.

Que peut donc spécifiquement apporter à la philosophie une réflexion sur l'animalité ? 1ère partie : l'animalité : un projet d'une vaste portée philosophique. Réfléchir sur l'animalité, c'est rechercher ce qui fait l'essence de l'animal, mais aussi rechercher où se trouve l'animalité.

(Ex : il y a de l'animalité chez l'homme).

L'animal semble être une figure qui permet de traverser toute la tradition métaphysique, car elle met en jeu de nombreuses considérations fondamentales dans la philosophie, telles que les problématiques liées au corps, au langage, à la pensée, la conscience, et même au pouvoir et à la création. L'animalité peut d'ailleurs être un biais intéressant pour réalimenter de telles questions philosophiques.

Ex 1 : La réflexion sur le langage a permis aux philosophes depuis l'antiquité de fonder le propre de l'homme, jusqu'à ce que certains penseurs affirment l'existence d'un langage animal, ce qui a déstabilisé la métaphysique occidentale.

Ex 2 : la théorie d'une justice divine (saint Augustin) est remise en question si l'on introduit la possibilité d'une souffrance de l'animal, car si les animaux sont innocents, ils n'auraient pas à souffrir un châtiment divin. 2ème partie : L'homme se définit par rapport à l'animal. -Depuis la philosophie antique, avec Platon et Aristote, et ce jusqu'à saint Augustin, nombreux sont les penseurs qui ont parcourus la réflexion sur l'animalité dans une démarche comparative de l'homme avec l'animal, en établissant des discours zoologiques et autres traités anthropologiques qui font se réfléchir les définitions de l'homme et de l'animal.

Les penseurs ont tentés de définir l'animal en cherchant ce qui le distingue de l'homme, et donc réaffirme ou révèle dans un même temps les caractéristiques et facultés de l'être humain.

Réfléchir sur l'animalité, c'est donc déjà réfléchir sur l'homme.

L'homme face à l'altérité animale est conduit à réfléchir sur son être propre. 3ème partie : La réflexion sur l'animalité encourage l'homme dans sa perfectibilité. -Il semble que l'homme ait toujours cherché à affirmer sa supériorité sur l'animal, dans la domination par l'élevage, mais aussi dans ses efforts pour se distinguer de la « bête » : il soigne son apparence (vêtement, parures, coiffures…), cherche à transformer le monde autour de lui (par la création, artisanale ou artistique), et à se perfectionner sans cesse.

Contrairement à l'animal, l'homme ne se satisfait pas de sa condition et évolue.

Donc, considérer l'animal et voir ses défauts et ses lacunes par rapport aux capacités humaines permet à l'homme d'exploiter davantage encore ses propres ressources.

L'homme s'améliore car il cherche à s'élever de la condition animale. -Pour Rousseau, la réflexion sur l'animalité peut avoir une fonction morale, car la simplicité de l'animal tel que le définit Rousseau constituerait un modèle d'équilibre ou de régulation, en rappelant à l'homme qu'il n'est qu'un animal évolué, et lui évitant ainsi les dérives morales qui le guettent dès lors qu'il est sorti de l'état de nature. Conclusion : Tandis que Descartes réduit la réflexion sur l'animalité à une définition purement mécaniste de l'animal, qui ne serait qu'une « machine » dépourvue de toute sensation (théorie des « animaux-machines »), d'autres pistes de réflexions nettement plus pertinentes et enrichissantes pour la philosophie peuvent être soulevées à partir de la seule figure de l'animalité.

Réfléchir sur l'animalité, c'est réfléchir sur l'essence même de l'animal, c'est donc être au cœur de la philosophie, qui recherche les principes et les causes des choses, et étudie l'organisation et les fondements pour éclairer de nouveaux horizons du savoir et parvenir à de nouvelles connaissances.

Ainsi, il apparaît que la question de l'animalité est transversale à de nombreuses questions fondamentales en philosophie, et est apte à nourrir un champ de réflexion bien plus étendu que celui de l'animal seul.

En fait, la réflexion sur l'animalité est indissociable de la réflexion sur l'humanité, car l'homme pense autrui en fonction de lui-même, et se découvre à travers son observation du comportement animal.

De plus, l'homme découvre sa part d'animalité dans l'étude qu'il en fait, et est alors porté à s'arracher à cette condition pour s'améliorer, s'ouvrir à l'universel et à la connaissance.. »

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