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Que pensez-vous de l'euthanasie ?

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« Introduction L'étymologie du mot «euthanasie» pose parfaitement le problème : ce terme, qui signifie en grec « bonne mort», désigne une pratique qui se veut une aide à mieux mourir et dont pourtant la légitimité n'est encore reconnue nulle part.

De temps à autre, des procès intentés à des médecins ou à des familles viennent relancer un débat difficile. Quelle attitude adopter face à une détresse insupportable quand une volonté de mourir a été clairement exprimée ? L'euthanasie peut être l'expression du respect de la dignité humaine, même si, au nom de ce respect même, il faut en définir clairement les limites. Première partie: l'euthanasie, un acte libre et responsable • L'euthanasie n'est concevable que dans des cas désespérés de maladies incurables, sans quoi elle est assassinat ou suicide. • L'euthanasie n'est légitime que si elle a été demandée par le malade lui-même : on peut la considérer comme une forme de suicide médical qui aurait l'avantage de dédramatiser l'acte volontaire de mort, de le rendre sûr et, surtout peut-être, de déculpabiliser celui qui y aurait recours. • Dans la mesure où elle permet de choisir le moment et le moyen de sa mort et de refuser la souffrance et une fin dégradante, l'euthanasie est une forme de liberté individuelle.

A ce titre, elle participe de la dignité humaine. • La vie, en effet, ce n'est pas seulement être vivant, c'est aussi pouvoir jouir de ses facultés et rester un homme libre et indépendant ; de ce point de vue, l'euthanasie n'est pas mépris de la vie, bien au contraire. • Elle est une réponse au désespoir et ne fait qu'anticiper une fin inéluctable. • Cela dit, ce n'est pas seulement le problème du malade : face à sa souffrance, la société tout entière, et particulièrement la famille et l'équipe médicale, doivent prendre leurs responsabilités.

L'euthanasie peut alors apparaître comme un devoir moral. Deuxième partie : de nécessaires précautions devraient accompagner son application pratique • Comme toute liberté, l'euthanasie nécessite une réglementation. 1.

Il faut envisager toute une série de questions pratiques pour lesquelles le débat reste ouvert. • A qui appartient l'ultime décision ? Cette question se pose lorsque le malade n'est plus en état de décider lucidement (coma, par exemple).

Suffit-il qu'il ait exprimé clairement son intention auparavant ? La famille a-t-elle le droit d'en prendre la décision pour lui ? Quelle importance donner à l'avis du médecin ? • Elle ne doit surtout pas empêcher d'imaginer d'autres solutions de prise en charge collective de la souffrance individuelle, comme les unités de derniers soins mises en place dans les centres hospitaliers. 2.

Il faut se prémunir contre toute dérive qui dénaturerait l'acte. • L'euthanasie ne doit pas pouvoir servir à maquiller un assassinat. • Elle ne doit pas non plus permettre de se débarrasser en toute bonne conscience des plus faibles (handicapés, malades mentaux, vieillards).

Elle doit rester un recours individuel, au cas par cas, et ne doit jamais viser quelque groupe que ce soit dans sa globalité.

Progrès qui va dans le sens d'une plus grande liberté, elle ne doit pas être une arme au service des idéologies totalitaires. Conclusion Dans l'état actuel de nos sociétés, le débat sur l'euthanasie reste vif et passionné.

Avant que le législateur n'ait à s'exprimer, il conviendrait de lancer de vastes consultations auprès de la population, des milieux médicaux et du Comité d'éthique.

Comme pour l'avortement, il faut laisser du temps à la société pour qu'elle se décide en toute sérénité.

Une telle mesure, fût-elle un jour réglementée par un texte de loi, ne doit pas se banaliser, mais rester une réponse exceptionnelle et digne devant une détresse extrême.. »

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