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Que m'apporte l'art?

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« Cette question a trait à l'utilité que l'on peut retirer pour soi de l'art.

Il apporte à l'homme le plaisir, la délectation. Mais l'art ne se réduit pas à un divertissement, l'art apporte un véritable réconfort à la vie, il embellit la médiocrité quotidienne pour la rendre supportable, il donne un but supérieur à la vie en lui donnant un sens plus noble. L'expression de l'idée ouvre la porte à la spiritualité que la vie seule ne pourrait fournir.

L'art apporte ce que la réalité seule ne peut donner, il replace l'homme dans sa dimension métaphysique. 1) L'art m'aide à supporter la vie. L'œuvre d'art, qui communique à un large public cette connaissance, vaut donc non pas en tant que création (qui ne serait qu'exaltation de la volonté), mais comme la possibilité d'une expérience métaphysique qui nous délivre momentanément de la « roue d'Ixion » de la causalité phénoménale.

Qu'il s'agisse d'un spectacle naturel, d'un monument, d'un tableau peint, d'un poème, le plaisir pur, désintéressé, est à la fois affranchissement du sujet connaissant et jouissance intuitive de la chose même.

D'ailleurs, il existe un art capable d'atteindre directement la volonté elle-même, sans passer par l'objectivation de l'idée : « La musique nous donne ce qui précède toute forme, le noyau intime, le cœur des choses.

» Elle est le plus profond, le plus puissant de tous les arts.

Nul mieux que Schopenhauer n'a justifié la signification universelle du génie de Mozart et de Beethoven.

Bien au-delà d'une sentimentalité individuelle, c'est le monde même, comme volonté, qui est répété dans ses harmonies et ses dissonances.

En dehors de tout concept, le langage immédiat de la musique est « un exercice métaphysique inconscient ». 2) l'art sert à supporter l'insignifiance. L'éclosion de style artistique comme le réalisme, le naturalisme ont permis de représenter des scènes qui n'ont rien d'héroïque.

L'apparition progressive d'anti-héros dans la littérature à l'aune de Flaubert.

La médiocrité est mise au grand jour.

Bouvard et Pécuchet sont le symbole même de l'échec.

La banalité provinciale de Madame Bovary est insignifiante.

Sous cette pauvreté se cache aussi l'absurde.

Il y a le réalisme de Zola qui décrit la vie humaine qui proche de la vie animale dans toutes ses turpitudes, et la description de l'ennui par Musset dans Confession d'un enfant du siècle.

On n'hésite plus à décrire le mal du siècle, l'absence d'événement, la platitude.

On retrouve ce vide dans l'art moderne.

Les pièces de théâtre de Samuel Beckett décrivent souvent une pure attente sans espoir, En Attendant Godot illustre cette représentation de l'insignifiance.

L'art de la récupération du Nouveau Réalisme, qui récupère les objets de la vie quotidienne pour en faire des œuvres d'art tente de sauver le monde de l'insignifiance.

L'univers de la standardisation, de la mécanisation, des villes modernes, des cités industrielles grises réclame un supplément d'âme et d'art pour acquérir une nouvelle vie. 3) L'art me donne à penser. Un principe, qui fut longtemps fondamental pour l'appréhension des œuvres, repose sur l'identification d'un motif à travers la notion de « mimésis », d'imitation.

Soumise à rude épreuve avec les développements de l'art moderne, une telle exigence repose sur la conviction que l'art a pour but véritable non tant d'imiter la nature pour elle-même mais, à travers elle, d'exprimer une idée, sous quelque forme que ce soit – idée morale, passion, conviction religieuse ou politique, etc.

On reproche souvent à l'art qu'il est illusion.

En ce sens, Hegel dira son Esthétique que l'apparence est essentielle à l'essence.

Il n'y aurait pas de vérité s'il n'apparaissait pas pour elle-même et pour autrui.

On a tendance a opposer le Monde Extérieur, matériel, jugé véritable et le Monde Intérieur et sensible de l'art d'illusoire. Justement, il faut voir au-delà de la réalité pour trouver la vérité.

Ce qui est réel est pour soi et en soi.

C'est la substance de la Nature et de l'Esprit qui malgré le temps et l'espace continue d'exister en soi et pour soi.

Le monde est imparfait, chaotique.

L'art dégage la vérité des apparences et la dote d'une réalité plus haute crée par l'esprit lui-même.

Aussi notre relation habituelle aux choses est de l'ordre du désir.

Quand on désire une chose, on ne laisse pas l'objet dans sa liberté.

Désirer une chose, c'est supprimer son indépendance, en faire usage et donc la détruire. Mais l'art n'est pas de l'ordre du désir.

L'objet existe pour lui-même.

La contemplation esthétique ne satisfait que. »

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