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Que doivent etre les rapports entre science et technique (La science et la technique) ?

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« - - - Introduction Origine du problème : le développement de la science met en jeu de plus en plus de techniques –appareils de mesure et d'observation, réalisations expérimentales ; notre environnement quotidien est envahi d'objets techniques qui résultent de connaissances scientifiques -automobiles, téléviseurs, ordinateurs, téléphones, instruments ménagers. Nature du problème : la technique elle-même met en œuvre des savoirs.

Mais cela ne signifie pas que les savoirs techniques soient de même nature que les connaissances scientifiques ; d'autant que les désastres historiques et écologiques ont engagé les procès des effets de la science sur la vie des sociétés contemporaines : à qui la faute ? Il y a donc des liens serrés entre la science et la technique moderne, mais il importe de voir s'il convient de les distinguer pour prononcer un jugement équitable. Développement I – Avant de relever de la science, la technique a une origine empirique a) Fonction instrumentale du savoir technique La technique, ne relève pas seulement du savoir, dans la mesure où elle se présente comme un procédé ou un ensemble de procédés visant à produire un effet précis, qu'on peut dire utile. Pensons à ce qu'écrit Aristote (Ive siècle av.

J-C) de la « Techné » grecque (ou art = procédé en vue d'une production) : [elle vise] « l'engendrement d'une œuvre, et la connaissance des moyens pour créer des choses qui peuvent être ou n'être pas, et dont le principe d'existence réside dans le créateur et non dans la chose créée » (Ethique à Nicomaque, VI).

C'est la différence avec l'objet « naturel », qui possède en lui son « principe d'existence ». b) Dans ces conditions, la technique est d'abord empirique Alors, si la technique est bien affaire de connaissance, il s'agit précisément d'une « connaissance des moyens » pour créer des choses « contingentes ». Dans ces conditions, cette connaissance technique est d'abord une connaissance empirique, héritage de savoir-faire acquis par apprentissage et imitations pratiques ; les sociétés traditionnelles ont mis en œuvres bien des techniques, souvent complexes, sans en posséder une théorie abstraite et explicite (Claude Lévi-Strauss, Anthropologie Structurale 1, Science et Magie, 1958). c) Ainsi, si la technique a rapport à la science, c'est parce qu'elle en est le produit. Peut-être, en effet, en va-t-il différemment de la technique moderne, dont les procédés dérivent de connaissances scientifiques préalables, dont l'activité technique constitue une application (Francis Bacon, Novum Organum, 1620). Dans ces conditions, les techniques ne deviennent-elles pas quelque chose de plus que des savoir-faire (disons empiriques), autrement dit véritables savoirs ? II – La rencontre de la science et de la technique est un phénomène historique a) l'artisan précède l'ingénieur C'est un phénomène historique et culturel très circonscrit que cette intégration de la science aux savoirs et aux activités techniques.

Ce phénomène se développe avec la révolution scientifique du XVIIème siècle (dite « galiléo cartésienne »). Dès les X-XIe siècles, les Chinois construisait des horloges, et l'Europe médiévale fabriquait des horloges mues par des poids depuis le XIVème siècle : apparemment, ces inventions n'ont rien avoir avec un savoir scientifique bien constitué.

Précisons que l'idée de faire servir la science, et en particulier la mathématique, à des réalisations techniques, a constamment préoccupé les esprits, de l'Antiquité à la Renaissance, mais, grosso modo, c'est sans réelle efficacité (là-dessus, on peut d'ailleurs discuter de l'importance réelle de Léonard de Vinci.

Le résultat est plus probant chez les architectes de la Renaissance italienne, à commencer par Brunelleschi et Michel-Ange, sans doute les premiers « ingénieurs » au sens moderne du terme (Pierre Francastel, Peinture et société, 1951) b) Quand la théorie scientifique constitue des objets techniques En revanche, ce sont les travaux de Galilée, perfectionnés par Huygens, qui vont donner, par exemple, à la pendule le statut d'objet scientifique, à partir de la théorie de l'isochronisme et de la cycloïde (un arc qui n'est pas tout à fait un arc de cercle).

La pendule « scientifique » résulte aussi d'une autre invention de Huygens (contemporain de Descartes), celle du ressort à spirale fonctionnant à la fois comme moteur et comme régulateur (Michel Serres, Eléments d'histoire des sciences, 1997). Tout cela résulte d'une théorie physique : celle du mouvement oscillatoire d'un mobile soumis à une force de rappel. Dans la même voie, c'est un horloger londonien qui va inventer le cadran à deux aiguilles (donc celle marquant les minutes).. »

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