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Puis-je vraiment connaître autrui ?

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« Les mots • vraiment : avec certitude, complètement, sans une part d'ombre qui échappe. • connaître : apprendre, savoir, comprendre. • autrui : autre que moi, mon semblable. Les idées • L'homme est un être social.

La présence de l'autre est nécessaire mais, comme il y a toujours les autres, nous nous interrogeons peu sur l'autre.

Nous entretenons des relations avec autrui comme s'il était là pour moi, comme je suis là pour lui, avec évidence. • Et puis, il arrive que nous fassions l'expérience étrange de l'altérité, de ce face à face énigmatique. La problématique Comprendre autrui, c'est communiquer avec lui qui me semble hors d'atteinte.

Car comment connaître ce qu'il est véritablement ? Est-il possible de pénétrer son intimité à tel point que l'autre me soit aussi connu, présent, que moi pour moi, et qu'il devienne ainsi un autre moi-même? Proposition de plan I.

Autrui, l'énigme d'une conscience autre a.

L'autre est insaisissable L'être de l'autre se présente à moi comme ce qui est hors d'atteinte, comme ce sur quoi je n'ai aucune prise.

C'est « l'insaisissable en fuite », selon l'expression de Merleau-Ponty. b.

L'autre est ontologiquement inconnaissable L'homme semble plongé dans une solitude existentielle.

Je perçois donc autrui comme autrui me perçoit : nous pouvons ressentir de l'amitié l'un pour l'autre, mais nous restons cet autre, ce sujet à part, séparé.

L'autre est fondamentalement mon alter ego, c'est-à-dire ce moi « qui n'est pas moi », comme le souligne Sartre. II.

Si je ne peux pas connaître autrui, je peux le reconnaître a.

Reconnaître autrui Finalement, vouloir connaître autrui, c'est vouloir le posséder, lui ôter son étrangeté.

C'est lui refuser ce que je m'accorde : la liberté du sujet.

Par contre, reconnaître autrui, c'est accepter la pluralité des consciences.

C'est pourquoi les philosophes contemporains évoquent l'intersubjectivité : c'est autrui qui garantit la multiplicité des points de vue, la présence et la richesse de ce monde.

« Autrui, c'est l'existence du possible enveloppé », écrit Gilles Deleuze. b.

La richesse de l'autre Ainsi, c'est l'altérité « qui donne sens et valeur à autrui.

Je ne peux pas connaître autrui, mais il faut s'en réjouir, car cela m'enrichit », dit pour sa part Emmanuel Levinas.

Ce qu'on présente comme l'échec de la communication est justement la richesse de la communication.

Ce n'est qu'ainsi qu'on respecte la personne humaine. Autrui, c'est l'autre, face à moi, et moi, face à lui.

Ainsi se forme le nous, qui permet la fraternité "Cette intimité qui me protège et me définit est un obstacle définitif à toute communication ...

Seule la subjectivité est une existence véritable, mais elle est, par essence, incommunicable.

Je suis tout seul et comme muré en moi-même -moins solitaire qu'isolé.

Mon jardin secret est une prison." G.

Berger, Du prochain au semblable. "Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre." Sartre, L'existentialisme est un humanisme. "Or, autrui serait devant moi un en-soi et cependant il existerait pour soi, il exigerait de moi pour être perçu une opération contradictoire, puisque je devrais à la fois le distinguer de moi-même, donc le situer dans le monde des objets; et le penser comme conscience, c'est à dire comme cette sorte d'être sans dehors et sans parties auquel je n'ai accès que parce qu'il est moi et parce que celui qui pense et celui qui est pensé se confondent en lui.

Il n'y a donc pas de place pour autrui et pour une pluralité des conscience dans la pensée objective...

mais, justement, nous avons appris à révoquer en doute la pensée objective." Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception,. »

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