Puis-je ne pas savoir ce que je pense ?
Extrait du document
«
PREMIERE CORRECTION
La pensée caractérise avec le langage ce qu'il y a de plus fondamental chez l'homme.
Cela le distingue en effet des
animaux.
Pourtant, le terme « penser » peut renvoyer à différentes acceptations.
Les philosophes ne lui donnent
pas un sens unique et constant.
Quand nous demandons à quelqu'un « à quoi tu penses? », nous voulons savoir ce
qui se passe dans sa tête, dans sa conscience.
Nous identifions alors pensée et conscience.
La conscience
justement provient de l'étymologie cum scienta, qui signifie avec savoir.
La conscience s'applique donc à un individu
qui possède un savoir sur sa propre existence.
La réalité passe par le filtre de notre conscience.
Mais si nous
identifions, penser et conscience, cela ne signifie-t-il pas que tout pensée est connu par nous ? Le terme savoir
vient du latin sapere qui signifie premièrement « avoir de la saveur » puis « avoir de la pénétration », c'est-à-dire
comprendre les choses en profondeur.
Dans un premier temps, savoir, c'est connaître l'existence du chose.
Ainsi, la
question posée peut être ; Puis-je ne pas être au courant de ce que je pense ? Mais si nous prenons le mot
« savoir » dans le sens de comprendre en profondeur, est-il sûr que je comprenne ma pensée ? La pensée est un
phénomène mystérieux.
A tel point, qu'on peut se demander avec Nietzsche si nous sommes au principe de nos
pensées ?
La pensée et la conscience se confondent
- La pensée est considérée premièrement comme ce qui se passe dans notre conscience.
Ainsi, mes pensées sont
toutes ces phrases qui me traversent l'esprit.
Nous ne cessons jamais de penser.
Descartes définit comme suit la
pensée, il « entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous
l'apercevons immédiatement en nous mêmes » (Principes de la philosophie) La
pensée a donc des formes multiples mais ce qui la caractérise, c'est le fait
que l'homme l'aperçoit tout de suite.
La pensée est par suite toujours relier à
un savoir.
D'ailleurs, cela semble paradoxal de dire que je n'ai pas
connaissance de mes pensées.
C'est la position de Plotin dans les Ennéades.
Nous ne sommes pas sûrs de connaître les choses extérieures mais il serait
absurde que ma pensée ne puisse se connaître elle-même.
Ma pensée
m'appartient en propre et personne ne peut savoir mieux que moi ce qui s'y
trouve.
Elle est impénétrable pour les autres.
- Bergson définit la conscience comme une phrase interminable qui a
commencé à notre naissance, et se définit comme enchaînement de pensées
jamais interrompu.
La pensée serait notre vie intérieure tout entière.
C'est elle
qui nous ferait vivre et nous permet d'avoir conscience de nous-mêmes.
D'ailleurs, Descartes, dans son entreprise de doute hyperbolique, a mis en
évidence cette certitude : « Je pense, je suis.
» Tant que je pense, je suis
sûr que j'existe.
C'est bien la pensée qui nous donne un savoir sur notre
existence.
- De plus, l'étymologie du terme « penser » renvoie à l'activité de juger(
pensare) ou de peser(pendere).
Cela semble indiquer une activité destinée à
réfléchir, à prendre connaissance du monde et à le comprendre, à le juger.
Ainsi, pour Kant, on doit réserver le mot
penser à la désignation des facultés qui rendent possible la connaissance élaborée.
Il le définit comme « connaître
par concepts et juger.
» Quand on dit à quelqu'un en réponse à une demande, « laisse moi y penser », cela veut
dire « laisse moi réfléchir et me faire une opinion.
» La pensée n'est plus alors la vie entière de notre esprit, elle se
cantonne à une activité réfléchie de la conscience.
Pour Kant, penser, c'est juger et il est encore plus évident que
quand nous jugeons, que nous savons ce qu'il y a dans notre pensée.
- Enfin, il est possible d'avoir un savoir élaboré sur la pensée.
Plusieurs philosophes ont travaillé sur l'enchaînement
de la pensée, pensons encore une fois à Descartes.
D'ailleurs, il existe une science qui règle pour Kant
l'enchaînement et lois de la pensée, pour bien penser justement : la logique.
Celle-ci détermine comment construire
sa pensée.
la logique, comme science tout entière fournie par l'esprit humain, décrit comment nous pensons et nous
permet donc de progresser dans la connaissance des structures de notre pensée et dans nos pensées.
De plus, la
neuroscience tente de nos jours de mettre à jour comment les fonctionnements de notre cerveau amènent au
processus de penser.
Jean-Pierre Changeux dans L'homme neuronal affirme que le cerveau fonctionne comme un
ordinateur, c'est-à-dire par traitement de l'information, dont l'esprit en est en quelque sorte le programme.
Il écrit
ainsi qu'il est naturel pour un neurobiologiste de « considérer que toute activité mentale, quelle qu'elle soit, [...] est
déterminée par l'ensemble des influx nerveux ».
Il serait dès lors possible de déterminer comment l'homme pense.
Pourtant, comme le dit Friedrich Engels dans Dialectique de la nature, « nous réduirons certainement un jour par la
voie expérimentale la pensée à des mouvements moléculaires et chimiques dans le cerveau ; mais cela épuiserait-il
l'essence de la pensée? »
Ca pense mais je ne suis pas maître de mes pensées
- La tradition philosophique s'est fortement appuyée sur la certitude de Descartes.
La pensée caractériserait
l'homme, il y a chez le philosophie une adéquation totale.
Dès lors, il est impossible pour lui que quelque chose qui se
passe en l'homme soit inconnu de lui.
Mais, cette opinion va subir des nombreuses attaques par la suite.
Il y a des.
»
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