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Puis-je me mettre à la place d'autrui ?

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« Analyse du sujet : La forme de notre sujet est une question fermée : il s'agira d'y répondre par « oui » ou « non » en conclusion, au terme de l'argumentation qui fait l'objet du corps de la dissertation.

L'argumentation est toujours la défense d'une thèse, c'est-à-dire, une prise de position par rapport à un problème qu'il s'agit de mettre au jour dans l'introduction.

Pour faire surgir le problème qui sommeille dans le sujet, il convient d'analyser les termes qui composent celui-ci : « se mettre à la place d'un autre » peut se comprendre de deux manières : ce peut être d'abord remplacer cet autre, c'est-à-dire assurer la fonction qui lui incombe.

Cela peut aussi signifier faire comme si nous étions cet autre, pour agir comme si nous étions lui, comprendre ses décisions, ses dires ou actes, etc.

Ne faut-il pas par exemple se mettre à la place de l'auteur dont nous voulons comprendre les thèses ? Dans les deux cas, se mettre à la place d'un autre revient à rechercher la coïncidence de soi avec autrui, quant à sa fonction, sa pensée, etc.

Il semble évident qu'une coïncidence absolue est impossible : nous pouvons éventuellement voler l'identité d'autrui, mais jamais son corps ni son esprit.

Inutile donc d'essayer de défendre cette thèse.

Le sujet invite plutôt à réfléchir sur la limite jusqu'à laquelle il est possible de coïncider avec autrui et les conditions sous lesquelles cette extrême coïncidence est possible. Problématisation : Rappelons que la problématique est l'ensemble des problèmes qui gisent sous le sujet, hiérarchisés en vue de leur résolution dans le corps de la dissertation.

Si, comme notre intuition nous le laisse pressentir, la coïncidence de soi avec autrui est limitée, il convient de trouver ce qui ne pourra justement jamais coïncider, autrement dit, ce qui appartient en propre à autrui et jamais ne nous appartiendra.

Remarquons qu'il ne s'agit que d'une intuition.

Notre première direction de recherche prend donc la forme d'une question : Autrui a-t-il quelque chose qui lui est propre ? Nous nous demanderons ensuite jusqu'à quel point et comment coïncider avec autrui. Proposition de plan : I – Autrui a-t-il quelque chose qui lui est propre ? Autrui possède vis-à-vis de nous-même le même statut que nous possédons vis-à-vis de lui : l'altérité entre individus est réciproque.

Notre question revient donc à se demander ce qui est propre à chaque individu, puisque l'altérité d'autrui équivaut à l'individualité de chaque individu.

Or, à l'évidence, ce qui est absolument propre à chaque individu et n'appartiendra jamais à autrui, c'est la conscience : notre conscience n'est jamais celle d'autrui, alors que nous pouvons obtenir des parties du corps d'autrui (pensons aux greffes par exemple) sans être désindividualisés.

Pour emprunter un exemple au cinéma, nous ne nous retrouvons jamais dans la peau de John Malkovitch. Jusqu'à quel point peut-on alors approcher la conscience d'autrui ? Heidegger définit la conscience comme étant « sa propre ouverture au monde ».

Elle n'est pas être une boite fermée mais au contraire, pour reprendre la métaphore de Sartre (interprétant Heidegger) l'ouverture d'une fenêtre sur le monde.

Cette perspective nous offre peut-être la possibilité de pénétrer dans la conscience d'autrui.

Il faut donc se demander en quoi consiste précisément cette ouverture au monde. L'homme ou, en termes heideggériens, le dasein (l'être-là) possède la structure de l'être-au-monde.

La conscience relève, dans cette structure d' « être-au-monde », du « -au- », c'est-à-dire de la relation qui existe entre le dasein et le monde.

Cette relation, comme nous l'avons dit est une ouverture.

Comment nous ouvrons-nous au monde ? L'ouverture du dasein au monde est décrite en terme de compréhension par Heidegger. Par conséquent, même si la conscience est ce qui individualise l'individu et donc ne appartiendra jamais, nous pouvons espérer pouvoir coïncider avec une conscience étrangère en nous rapportant au monde de la même manière qu'autrui s'y rapporte, c'est-à-dire, en le comprenant de la même manière, dans une sorte d'imitation de la conscience.. »

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