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Pouvons-nous juger la responsabilité d'autrui ?

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« Analyse du sujet : Autrui: Tout homme par rapport à moi, alter ego: "Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire ce moi (ego) qui n'est pas moi (alter)." (Sartre).

Les autres hommes, mon prochain.

C' est à la fois l'autre et le même (mon semblable, un moi autre, une personne) Juger : Du latin judicare, «porter un jugement», «émettre une opinion».

1.

Pouvoir ou faculté de bien juger, de distinguer le vrai d'avec le faux (synonyme de bon sens ou de raison).

2.

En logique, affirmation ou négation d'un rapport entre un sujet et un prédicat.

3.

En droit, décision rendue par un juge.

4.

Chez Kant, faculté de penser l'individu sous l'espèce, le cas particulier sous la règle. RESPONSABILITÉ: Obligation de répondre de ses actes devant une autorité.

On distingue la responsabilité morale (je réponds de mes actes « en mon for intérieur », c'est-à-dire devant le « forum », le tribunal intime de ma conscience morale) et la responsabilité sociale devant les tribunaux (responsabilité pénale ou civile). « Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre !» – Cet avertissement de Jésus aux bien-pensants qui veulent lapider une prostituée vient poser de façon provocante la question du jugement d'autrui : un homme peut-il en juger un autre ? Nul n'étant parfait, qui peut prétendre avoir le droit de juger son prochain ? Et pourtant juger est un acte habituel et souvent nécessaire.

Il est donc important de préciser le bien-fondé et les limites du jugement de l'homme par l'homme.

Il faudra réfléchir à ce qui pourrait empêcher, interdire, rendre illégitime ou vain le jugement d'un homme (ou d'une communauté -Nous-) sur un autre.

Mais, en même temps, il faut se demander s‘il n'y a pas un devoir de juger : ma responsabilité envers autrui m'impose de décider qui est la victime à secourir et qui est le bourreau à châtier. Proposition de plan : I ] Nous jugeons quotidiennement autrui mais nous ne désirons pas être jugés nous-mêmes : Nous jugeons sans cesse autrui : chaque individu est responsable à l'égard des autres des conséquences de ses actions, bonnes ou mauvaises (quand elles lèsent autrui dans ses droits ou dans sa propriété), que ces actions soient volontaires ou non (la négligence n'élude pas la responsabilité).

La responsabilité doit évidemment être établie, par défaut chaque personne bénéficie d'une présomption d'innocence. Cependant nous n'aimons pas que cela nous arrive, et dans notre égoïsme nous traitons autrui comme un objet : Outre le cadre judiciaire, nous formons sans cesse, en notre for intérieur, des jugements sur autrui, or, nous n'aimons pas les subir et nous pensons alors « de quel droit me juge-t-il » ? De quel droit en effet, dire que untel est impoli parce qu'il m'a pris ma place dans la file d'attente ? Dans de tels cas, je ne traite pas autrui comme un moi potentiel mais comme un objet, ce qui est immoral. Le jugement ne peut pas simplement se fonder sur un avis personnel, il faut des règles : Si nous demandions à chacun de juger la responsabilité de son prochain, nous arriverions certainement à une situation ou chacun voudrait que les autres soient jugés en sa faveur.

Ce serait une incohérence totale.

IL faut donc créer des règles fixées par la justice pour régler les litiges graves.

Afin d'éviter le désordre, certes, mais aussi pour, logiquement, permettre de vivre dans un état de paix. II ] Il y a un devoir moral à juger autrui : Pour la réparation : Si une justice ne réparait pas les dégâts commis, nous arriverions à une situation où chacun ferait justice « luimême », c'est à dire qu'il ne ferait pas justice mais se vengerait, or la vengeance est une spirale ascendante de violence. Pour la paix de la communauté : Pour qu'une communauté ne vive pas dans la peur d'un tyran, il lui faut un pacte social, dans lequel chacun est tenu pour responsable de ses actes, chacun, c'est à dire moi aussi.

Le contrat social repose sur le fait que je m'impose des contraintes pour qu'elles puissent être imposées à autrui.

Ainsi, je juge de la responsabilité de l'autre s'il ne s'est pas conduit comme j'aurai du moi-même le faire.

Finalement, juger la responsabilité, c'est le traiter comme un égal. Le souci repose dans le fait qu'on juge davantage les conséquences (parfois non prévisibles) Des actes, et non pas les actes eux-mêmes, quoique la justice cherche au mieux à connaître les intentions morales de l'accusé (qui demeure innocent jusqu'à preuve du contraire, NB).. »

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